Rose des Sables accéléra le pas. Après l'arrivée du messager de la patrouille matinale tout le clan avait commencé à s'agiter. La jeune guerrière aurait préféré rester à l'arrière du front afin de surveiller les reines et les chatons, mais elle savait très bien que le clan du tonnerre n'irait pas jusqu'à mettre en péril les vies de si petites boules de poils. La jeune femelle s'était donc précipitée sur les talons de son amie Pluie Torrentielle et Rosée du Matin qui avaient choisi le combat plutôt que la protection du camp. Avant de quitter sa tanière, Rose des Sables avait pris soin de vérifier que tout irait bien pour ceux qui resteraient à l'arrière du front.

Rose des Sables sauta par-dessus une racine qui lui bloquait le chemin. Elle galopa le plus vite possible et rattrapa Pluie Torrentielle qui s'arrêta lorsque les deux meneuses furent à porter de vue. Rose des Sables resta en arrière pour assurer la protection du guerrier ou de l'apprenti qui se ferait attaquer le premier. Les oreilles en arrière, elle retroussa ses lèvres et montra ses crocs. Elle était prête à se battre. L'oreille attentive, elle essaya de comprendre la discussion des deux femelles mais n'y parvient pas. Son coeur battait bien trop fort, elle avait couru si vite qu'elle avait peur que les battements de son coeur fassent trembler son corps entier.

« Et bien ce sera de force alors ! »

La guerrière fouetta l'air de sa queue en poussant un grognement de terreur. Elle observa les troupes de son clan bondir sur les guerriers rivaux et sauta dans la foule à son tour. La jeune guerrière préféra ne pas trop s'approcher du rocher, elle observa si l'un de ses camarades de clan avait besoin d'elle et compris rapidement que non. Elle resta sur ses gardes, observant les guerriers ennemis et bondit sur un guerrier rival dont elle ignorait le nom. Du coin de l'oeil, elle tenta d'observer les apprentis de son clan. Même dans un combat, elle devait garder un oeil sur les autres membres du clan de la rivière. Rose des Sables donna quelques coups de griffe dans le vide et feula pour impressionner son adversaire qui ne lâcha pas prise. Elle savait qu'elle n'avait pas à faire au plus redoutable des guerriers du clan adverse, les meneuses se battaient près du rocher et leurs vétérans devaient probablement ne pas être loin pour s'interposer si le combat devenait trop dangereux.

J'étais allongée à l'ombre en attendant les paroles des deux cheffes. J'étais inquiète mais dans mon for intérieur, je sentais que la bataille allait éclater. Il n'y aurait aucun morts mais plusieurs blessés. Je ne pouvais pas savoir qui allait gagner mais mon cœur me disait que mon clan vaincrait la rivière, pas parce que je suis dans ce clan, mais parce qu'ils étaient mon nombreux que nous et que nous avions eu comme stratégie de se dissimuler derrière les arbres. La rivière coulait à travers les rochers qui avaient pris pour habitation son nid. Je sentais du gibier, mais ce n'était nu l'heure ni le moment. Je sentais mon ventre mon contredire, mais j'avais mangé avant et même si je voulais manger, je ne le ferai pas car le clan passe avant tout et ce territoire est le notre. Nous devions le récupérer. Etoile Majestueuse, la cheffe ennemies, déclara alors stupéfaite:
-"Comment oses-tu marquer avec ton odeur mon territoire ?! Que fais-tu ici Etoile de la Biche ?!"

Notre cheffe voulait montrer que nous ne rigolions pas. Son odeur avait embaumé le territoire qui nous appartenait de droit. Notre meneuse lui rétorqua alors:
-"Il n'y a rien à comprendre Etoile Majestueuse. Les Rochers du Soleil ont toujours appartenu à mon clan, et nous venons récupérer ce que nous vous avions concédé."

Je les écoutais au loin, Etoile de la Biche avait toujours beaucoup de sagesse dans ces paroles et elle trouvait toujours les bons mots. Etoile Majestueuse était sûrement entrain de chercher les paroles adaptée pour une cheffe qui parlait si bien, mais elle ne répondit rien, notre meneuse continua alors:
-" Ose seulement nous en empêcher."

Personne ne pouvait nous battre, nous étions soudés. La guerrière ennemie répondit rapidement:
-"Jamais je ne vous laisserai conquérir notre territoire, tu m'entends, jamais !"

C'est ce qu'elle disait, mais nous allions les récupérer, même si quelque uns devaient y laisser un œil ou une oreille. Cela ne me dérangeait guère, tant que le clan pouvait boire. Nuage de Fléau, qui était apprenti depuis quelques jours feula alors:
-"Vous ne nous volerez jamais notre terre. Allez voir le clan du Vent, mais laissez-nous tranquille. Vous croyez être plus forts, mais je pari que dans le fond, vous n'êtes pas mieux qu'un souriceau."

Il n'avait pas la même sagesse que Etoile de la Biche, mais il avait sa sagesse à lui. Celle de savoir rétorquer et montrer aux chats qu'on est meilleur qu'eux et que nous allions les battre. Cœur d'Ours prit aussi à la partie:
-"Des innocents vont pâtir de ton égoïsme,laisseras-tu mourir des chatons sans ciller. De gré ou de force nous obtiendront l'accès à la rivière!"

Etoile Majestueuse se redressais tandis que tous les chats commençaient à avoir les poils qui se hérissaient. Je fit de même. Mes griffes se plantaient dans la terre craquelée par le soleil en même temps que je me redressais. Les paroles de la cheffe ennemie retentissaient dans les bois:
-"Et bien ce sera de force alors !"

Ces mots résonnaient, et ils firent débuter la bataille. Je sortis de ma cachette comme tous les autres guerriers et nous commencèrent à attaquer. Je fit tomber un chat ennemie et lui lacéra le flanc droit, il se battait comme un beau diable et pour qu'il parte pour de bon, je lui donnais un coup de griffe sur la mâchoire, il s'en alla, miaulant à travers les arbres. La guerre avait débuté et elle était loin d'être terminée.

Je regarde les deux apprentis, les yeux embués de larmes. Je regarde aux alentours. Rose des Sables se fait attaquer par une guerrière ennemie. Mes yeux s'écarquillèrent. Je laisse les deux apprentis et court vers les deux chasseuses en esquivant les coups. Je me fais griffer sur l'épaule, mais je n'y prête pas attention. Il va falloir que j'attaques ou mon clan perdras. A contre-coeur, je me jette sur la guerrière rousse et jette un regard à Rose des Sables avant de retourner mon attention sur la guerrière. Je la plaques et martèle son flanc de mes pattes arrières. Les larmes coulaient sur mes joues. « Je...je suis désolée... » Je plantes mes griffes sur son poitrail, le sang salit mes pattes, mes larmes se mêlent au sang. Pardonnes-moi, mais je ne veux pas que mon clan perde. Si tu veux savoir, salir mes pattes de ton sang ne me plaît pas, je déteste ça. Alors pardonnes-moi, mais il fallait que je le fasse.

Mémoire des Océans rejoignit la patrouille, il se mît à la fin du cortège de guerriers menés par Étoile de la Biche. Il regarda sa fille, apprentie guérisseuse qui s'était jointe à eux. Il soupira, il n'aimait pas trop la tournure des événements. Pour lui, une seule issue était possible, une bataille. Mais la bataille amènera des morts des deux côtés, de lourdes pertes irréparables. Après une longue course à travers la forêt, ils arrivèrent aux rochers du soleil. Il regarda l'hélianthe  dorée qui luisait avec arrogance dans le ciel. Il regarda l'eau qui coulait, qu'elle lui faisait envie. Elle ruisselait doucement,  avec ce petit bruit de gloussement. Mémoire des Océans sauta sur un rocher puis regarda les autres guerriers qui se massaient sur la dalle caillouteuse. Puis la meneuse donna le signal pour que les guerriers puissent à aller se désaltérer. Le guerrier bicolore sauta gracieusement pour rejoindre la berge du ruisseau. Il lapa l'ondée glaciale, se délectant de la fraîcheur de l'eau.

Il se releva avec des perles aquatiques sur le museau. Il aperçut Étoile Majestueuse et sa patrouille qui ne semblaient pas très heureux. Mémoire des Océans grogna.

La bataille arriva enfin. Mémoire des Océans se recula et se prépara à se batte. Il aperçut sa fille au côté de Fantaisie Nuageuse. Il s'approcha des deux guérisseurses et miaula à l'attention : «Ça va Nuage de Lionnes ? » Il couvait sa fille d'un regard paternel et touchant. Il l'aimait sa fille et il ne voudrait pas qu'elle se blesse.

Rose pivota et manqua d'équilibre. Son adversaire prit le dessus et la maintint au sol, lui montrant ainsi ses crocs. La jeune femelle plongea son regard de haine dans le sien et compris qu'elle ne pouvait pas avoir de pitié pour une femelle qui n'avait que de la colère dans ses iris. Rose des Sables profita de cet instant pour griffer le flanc de son assaillante à l'aide de sa patte arrière et fit basculer de poids de son corps pour remettre les quatre pattes sur le sol. La femelle, retrouva rapidement ses forces et tourna autour de la femelle rivale, les crocs à découvert.

Quand on connaissait Rose, on savait pertinemment qu'elle n'aimait pas faire du mal aux autres. Mais ce qu'elle veut plus que tout, c'est avoir des chatons et elle sait très bien que pour cela il lui faudra montrer fidélité envers son clan. Elle fouetta l'air à l'idée d'imaginer les membres de son clan en danger et examina attentivement les traits de son adversaire afin de pouvoir faire la différence entre le museau qu'elle avait maintenant et celui qu'elle aurait après ce combat. Elle banda ses muscles, furieuse et feula. Elle allait se jeter sur elle lorsque Nuage de Pastel bondit et sauta sur la guerrière adverse. Rose s'arrêta, écarquilla les yeux, impressionnée par la rapidité et la puissance de l'apprenti. Elle l'observa planter les griffes dans le poitrail de la chatte rousse et observa le sang de la guerrière s'imprégner dans les pattes de l'apprenti.

Sans attendre, elle se jeta sur la femelle, indiquant à Nuage de Pastel qu'il pouvait la lâcher et lui attrapa l'oreille à l'aide de ses crocs et attendit d'avoir une bonne poignée de poils dans sa gueule pour la relâcher. Rapidement, elle se retourna et lui offrit un joli coup de griffe au niveau de la patte arrière, espérant qu'ainsi elle ne puisse pas se remettre sur les pattes. Elle s'écarta de la guerrière pour ne pas recevoir d'attaque surprise et vint se poster devint l'apprenti de son clan, espérant ne pas avoir à blesser la guerrière du tonnerre davantage.

Mon apprentie me remercie du regard et s'attaque à l'apprenti gris. Je m'écarte en la laissant faire. Je retourne vers le tas de plantes en espérant que personne ne les a volés. Je les recompte avant de regarder autour de moi. Le sang giclait sur le sol. Un sang que j'ai vu si souvent. Je fixait les chats, regardant si il n'y avait pas de blessés et sortit de ma cachette pour mieux voir. Douce Lumière baigne dans son sang. Mes yeux s'écarquillèrent et je court vers elle en priant pour ne pas me prendre de coups. J'arrive près de Douce Lumière. « T'inquiètes pas, je vais te sortir de là... » Je la prend pas la peau du cou et la traîne avec difficulté. Son sang perle mon long pelage. Je grogne et l'emmène dans la petite cachette où étaient rangés mes plantes. Je la dépose, essoufflée. Je tente de la rassurer, mais ce n'est pas une chose que je fais souvent. Son poitrail était lacéré, son oreille déchiquetée, sa patte arrière avait une vilaine griffure. Je nettoie ses plaies et prends les toiles d'araignées avec précaution pour arrêter l'hémorragie. « Reposes-toi un peu. Je veillerais sur toi, celui qui approche aura affaire à moi. »

Rose ignora sa douleur à l'oreille. Elle observa, ébahit, le visage perdu de la guerrière, allongée sur le sol. Que pouvait-elle faire ? Son cœur lui disait de l'aider, ses blessures semblaient profondes, elle avait besoin d'un guérisseur. Mais ses pattes lui ordonnaient de continuer, son clan devait passer avant tout. Elle savait que ce combat mettait en jeu les rochers du soleil, mais elle savait aussi que le code du guerrier n'acceptait pas de tuer des adversaires ainsi. Son cœur battait bien trop fort, elle croisa le regard de Nuage de Pastel, se demandant ce que lui ferait à sa place. Elle ne pouvait pas sauver une guerrière de clan adverse sous les yeux d'un apprenti !

Rose secoua la tête et s'avança près de la jeune chatte qui vivait encore. Elle pencha sa tête vers elle et miaula. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pour sauver son clan ? Si elle mourrait, que gagnerait son clan ? Et si elle avait des chatons ? Rose fut prise d'une terreur. Si elle avait des chatons ?! Son cœur s’accéléra. Elle allait s'interposer entre un combat pour chercher l'aide d'un guerrier du tonnerre lorsqu'un félin l'attrapa par le cou et la tira hors du combat. Rose suivi les deux félins du regard. Que pensaient-ils d'elle ? Elle n'était pas une guerrière sanguinaire, non !

Voyant le piteux état de la femelle, Rose suivi le félin, miaulant pour l'avertir de son arrivée et demanda sans trop s'approcher.

- Est-ce ... qu'elle va s'en sortir ?

Elle observa le félin qui devait être le guérisseur et lui fit comprendre d'un mouvement des oreilles qu'elle n'avait pas l'intention de lui sauter à la gorge. Son regard était rempli de remords, elle avait voulu protéger son clan, elle ne voulait pas la mort d'une guerrière. Loin de là.

J'entendis des hurlements, je reconnaissais la voix de mon mentor. Elle agonisait.
J'accourais pour la rejoindre, quelques ennemis voulaient me tailler en pièce au passage, mais j'étais trop rapide.
Je la voyais entrain de se faire massacrer par deux adversaires. Vous êtes à deux? Je vais vous massacrer à vous en prendre à mois que vous! Je sautais alors sur un des deux. Je lui griffais de tout le long des cuisses et pour finir, je plantais mes crocs acérés sur son oreille. L'autre me sauta alors dessus. J'esquivais alors en me baissant. J'étais fière de ce que Douce Lumière m'avait enseigné. J'en profitais alors pour me glisser sous lui pendant qu'il était encore dans les vapes. Je faisais comme quand j'étais chaton, jouer avec une boule d'herbe mais là avec les griffes  sorties mais je m'accrochais alors ) lui en serrant ma mâchoire sur son poitrail. Le chat criait de souffrance. Quand j'eut terminé de lui infliger la douleur, je le libérais. Je pris alors mon mentor par le coup et l'emmena alors sur le côté du champ de bataille. Je criais alors:
-"Il me faut un guérisseur, je vous en supplie, elle a besoin de soins!"
Je continuais mais en murmurant à Douce Lumière:
-"désolée, mais il faut que je continue la bataille pour que notre clan gagne, je ne peux pas attendre, je suis désolée..."

Sur ces mots, je partis alors à la recherche d'un autre ennemie. Chose faite! Un ennemie me lacérait le dos de ses griffes aiguisées maintenant salis de mon sang. Je me tortillais pour me débarrasser de ce parasite, mais rien à faire, c'était comme une tique attachée à un ancien. J'eus l'idée de me rouler alors. Je pris mon élan et tourbillonnais sur le sol. Grâce à mon poids, mon adversaire me lâcha, mais il était plus rapide que moi et commençait à me griffer le ventre. J'avais mal, très mal. Je ne savais plus m'en débarrasser. Je le savais. Mon heure était finie.

L'odeur métallique du sang se mêle à celles des deux clans. Je regarde Douce Lumière. Le sang coule de moins en moins, mais tâche les toiles d'araignées posés sur les blessures. J'enlève les toiles d'araignées pour en mettre des plus propres. Je porte les toiles d'araignées baignées de sang dans ma bouche, sentant le goût affreux dans ma gueule. Je dépose mon fardeau un peu plus loin avant de découvrir une guerrière ennemie entrer. J'hérisse mon pelage et courbe mon dos, montrant mes crocs luisants. Elle fait un mouvement des oreilles, certainement pour me faire comprendre quelque chose. Je plante mes griffes sur le sol sec. « Est-ce ... qu'elle va s'en sortir ? » dit-elle. Pourquoi vouloir savoir si elle va s'en sortir ? C'est une guerrière ennemie, après tout. Elle devrait défendre son clan plutôt que de demander si une guerrière ennemie va s'en sortir. « Elle devrait s'en sortir. Maintenant, va-t-en. » feulais-je. Je la chasse en faisant mine de faire un coup de griffe et détourne mon attention sur la blessée.

J'aperçois Nuage de la Pureté qui semble en difficulté face à cet autre guerrier du clan de la Rivière. Je trouve ça injuste que ce guerrier ose attaquer une jeune apprentie. Il y a tant de différence entre eux. C'est sans doute mon instinct maternel qui me souffle d'aller l'aider. Je presse le pas pour sauver l'apprentie qui est à la merci de l'ennemi. Je saute, les griffes dehors, pour faucher le guerrier du clan de la rivière. Nous roulons sur le sol de pierre. J'ai du mal à m'en débarrasser. Je le sens me griffer le flanc, j'étouffe un cri de douleur. Je lui mords la patte arrière puis je le repousse. Il s'éloigne un peut, comme si il m'étudiait. Je lance à Nuage de la Pureté : Ne t'inquiète pas, je suis là pour te protéger. Je vais tenir ma promesse, je ne veux pas qu'une personne ne périsse à cause de moi. Je ne pourrais pas m'en remettre. Et le fait d'être reine me rend plus sensible, en un sens c'est assez mauvais. Je me rapproche de l'apprentie pour la regarder de plus près, sans quitter notre ennemi du regard. Je miaule : Ca va aller pour la suite du combat ?

« Je veux me battre... » dis une voix derrière moi dans un souffle. Je la regarde en grognant. Se battre ? Avec des blessures pareilles ?! Elle veut mourir ou quoi ? « Je dois me battre » Je soupire, le pelage gonflé, ma queue fouette l'air en faisant voler la poussières qui parsème le sol. « Tu veux te battre ? Sérieusement ? Tu veux mourir ? » feulais-je aussi froidement que possible. Ses plaies étaient encore un peu ouvertes. Je m'allonge près de la blessées, le pelage légèrement hérissé. « Bon, si tu veux vraiment te battre, tu pourras. Mais pas tout de suite. » Je m'éloigne un peu d'elle et sort ma tête de la cachette pour observer les guerriers et voir si il y a d'autres blessés. Je sors mon corps entier et fixe les guerriers ennemis, les yeux lançant des éclairs avant de retourner près de la blessé mais en fixant l'entrée, les griffes plantées sur le sol sec, prêt à l'attaque, au cas où quelqu'un viendrais.

THIS. IS. WAR. ♫

Thunder& River

« Il n'y a rien à comprendre Etoile Majestueuse. Les Rochers du Soleil ont toujours appartenu à mon clan, et nous venons récupérer ce que nous vous avions concédé »

Étoile de la Biche met finalement feu aux poudres. Du haut de cette petite colline, elle a vraiment fière allure, plus que les poissons-chats qu'elle est venue confronter selon moi. La meneuse de la Rivière a beau protéger ce qu'elle croit ses terres, elle n'est sûrement pas sans ignorer que le Tonnerre possédait ces Rochers depuis toujours; il est normal que nous désirions les ravoir. Rapidement, les combattants des deux fronts s'avancent, griffes devant et crocs découverts. L'odeur de la peur des quelques Riverains a disparu dès l'arrivée de leurs renforts, et désormais celle de l'adrénaline emplie mes narines. Ce n'est qu'une question de temps avant que celle, salée et métallique, du sang embaume l'air. Les yeux grands ouverts, je me recroqueville sur moi-même en essayant d'analyser tout ce qui se passe. Mon pelage gris m'assure un certain camouflage sur ces rochers, mais je ne pourrai pas y rester pour toujours. Après une brève hésitation, je prends la décision de ramper prudemment pour me mettre à l'abri dans la végétation sur la rive.

Autour de moi le combat fait rage. Les miaulements de rage et de douleurs retentissent de tout bord tout côté. C'est pire qu'un cauchemar, et, le pire là-dedans, c'est le sentiment d'impuissance qui me ronge. Tout à l'heure, lors de notre départ du camp, j'ai réussi à rejoindre les apprentis plus vieux et à les suivre jusqu'ici - je me serais perdu autrement, car il s'agit de ma première sortie du Camp. Au lieu de visiter tranquillement avec mon mentor, j'y suis allé avec le reste de l'armée du Tonnerre. Avant que les chats de la Rivière ne s'y mettent, nous avons eu l'occasion d'étancher notre soif, et de ramener de l'eau aux anciens et aux reines. Après avoir bu à m'en étourdir, j'ai fait un aller-retour pour porter des boules de mousses imbibées à la Pouponnière. Je dois avouer que je m'y suis attardé un peu plus que nécessaire; l'ambiance étrange et l'odeur lactée me manquent, et contrastent fortement avec la tanière des apprentis.

Retenant un soupir, je reporte mon attention sur le champ de bataille. Ma mentor, Bruine du Matin, n'est jamais loin de son compagnon, Prédilection Lunaire. Les meneuses supervisent, assistées des lieutenants. Un peu plus loin, ma soeur Nuage des Lionnes se fait violemment attaquer. Mon sang bouillonne dans mes veines; quel idiot attaquerait une apprentie-guérisseuse? Heureusement, Fantaisie Nuageuse la débarrasse de son assaillant. Je détourne le regard à regret. Si je les rejoignais, je ne serais probablement qu'un poids mort. Je ne suis pas encore entraîné, ni au combat, ni à la chasse, et mes seules expériences se rapportent à la mise à mort d'une feuille et à celle, plus laborieuse, d'un papillon. Je reste donc dans ma cache, presque honteux. Si seulement j'étais plus vieux.

Rose des Sables s'en prend à la guerrière, je m'écarte. Ma camarade s'enlève, la guerrière ennemie nage dans une mare de sang. Son sang. Elle me percute, je miaule. Je m'en veux terriblement, l'odeur et la vue du sang me donne envie la nausée. Je pleure encore plus, je m'en veux si la guerrière meurt. Mais une petite femelle blanche vient la prendre. C'était sûrement la guérisseuse. Rose des Sables s'élance à sa poursuite. J'espère qu'elle ne lui fera pas de mal, mais je voyais qu'elle ne voulait pas qu'elle meure. Mes pleurs se font entendre, je regarde le sang couler devant moi. Je suis paralysée, je n'aime pas ça. Une tache de sang gicle devant moi, je pousse un petit cri, de douleur mais aussi de terreur. S'il vous plaît, juste arrêtez, vous jouez avec la vie. C'est un manège, ça se répète ; feulements, cris, sang, douleurs. Je ne sais plus quoi faire. Je ne veux pas faire de mal aux autres mais je veux aussi prouver à mon clan qu'ils peuvent me faire confiance. Que faire ?

Je me sentis faiblir. Je faisait face à mon destin. Je fermais les yeux et laissais échapper une larme. Une larme de joie, mon esprit aller rejoindre le clan des étoile. Mon supplice allait se terminer. Et je pourrais voir de là-haut la bagarre même si je serais triste de ne pas y participer, je n'y voyais que des bonnes choses. J'étais morte pour mon clan, pour l'aider. Plus qu'un coup de patte et le silence allait m'envahir. J'étais heureuse de partir. La mort ne me faisais pas peur car elle était gentille. Elle allait mettre fin à mes souffrances. Ces souffrances n'existeront plus, j'allais être heureuse de courir à travers le clan des étoiles, plus aucune douleur. Je sentais le vent dans ma fourrure. Le clan des étoiles venait me chercher, je pouvais enfin ne plus avoir mal, mal de vivre. Je ne pouvais pas vivre avec ces blessures. Elles ne cicatriseront jamais mais seul le clan des étoiles pouvait les réparer. Le vent m'indiquait la patte de mon adversaire. Tout se passait au ralentit.. Elle fonçait sur moi, tout doucement. Le coup fatal. Les sons autour de moi étaient étouffaient, comme si des milliers d'arbres nous séparaient, mon adversaire et moi avec la bataille. Ce coup. Ce coup de la mort. Ce coup qui me rendrait sans blessures. Puis un cri perçant surplomba les autres bruits. Senteur de Menthe. Je sentais son odeur. Je ne lui avait jamais parlé mais il paraissait que c'était une bonne guerrière. Petit à petit les bruits autour revenait mais le temps continuait d'être au ralentit. Je voyait le corps mince de la guerrière survoler mon corps. Sa musculature était recouverte d'une fine couche de peau. Ses pattes percuta le corps de mon ennemie. Et c'est à ce choque que tout redevenait, petit à petit, plus rapide jusqu'à arriver au temps juste. Je ne bougeais plus. Mon sang giclait de mon ventre. Je souffrais trop pour me relever. Je ne voyais pas la guerrière se battre mais j'entendais les bruits qu'elle faisait:
-"Ne t'inquiète pas, je suis là pour te protéger"
Je n'étais pas rassurée car dans cette position, j'étais aussi vulnérable qu'un chaton dans une plaine.
Puis j'entendais la guerrière se rapprocher:
-"Ca va aller pour la suite du combat ?"

Je ne lui répondais pas. Je me relevais en grimaçant. Je retombais aussitôt. Je devais l'aider, elle avait besoin d'aide, elle m'a sauvé la vie. Je me mettais alors debout. Je pris mes dernières forces et j'arrachais un bout de la babine de l'ennemie. Je n'eus pas la temps de recracher le morceau que je tombais alors par terre. Je ne bougeais plus. Le sang était trop abondant. J'allais mourir. Mais j'étais fière d'avoir put faire fuir l'ennemie.

Une raclée, et l'apprenti s'était fait balancé sur le côté. Nuage du Dauphin avait réussi à ramener un autre membre du Tonnerre en sautant sur Nuage de Lionnes, l'apprentie guérisseuse ennemie ! Le chaton avait roulé par terre avant de retomber lourdement sur le sol. Nuage du Dauphin saignait légèrement sur la nuque. Mais la blessure était superficielle. Le chaton ne bougeait plus. La ruse était un de ses atouts, de ses qualités. Le mâle ne bougeait plus, sur le sol. Il ne respirait plus, tout ça pour faire semblant qu'il était mort. Après quelques minutes, il se releva furtivement et sauta à la gorge de la guérisseuse. Elle était adulte, mais Nuage du Dauphin savait planter ses crocs. Il entailla la femelle pour y faire couler quelques petites gouttes de sang. Il y allait avec rage. Il se retira pour cracher ses quelques mots à l'apprentie guérisseuse.

« Ta gueule, sale connasse. »

Il hérissa le poil et lui sauta dessus, lui aussi.

Senteur de Menthe ☆ Tonnerre

J'entends des cris de rages. Des hurlements de douleur, des lamentations. Je n'aime pas la mélodie de la guerre, je n'aime pas ce son que les belliqueux adorent. Je n'aime pas entendre toute cette rage, cette haine, ce désespoir. Mais je dois me concentrer sur mon propre combat, j'ai promis à Nuage de la Pureté que je la protègerais. Je lui ai promis et je dois tenir ma promesse. Je ne la laisserais pas se faire blesser par le guerrier ennemi. Je me redresse, mon flanc me fait souffrir. Mais je ne dois pas baisser les bras, je dois y arrivée. Je feule. Je crache en direction de notre ennemi. Je dois repousser le danger avant d'aller voir l'apprentie qui git sur le sol. Je me jette sur l'ennemi, il me pare en esquivant mon attaque. Je roule sur la surface caillouteuse, j'ai à peine le temps de me relever que je l'aperçois qui se jette sur moi. J'ai peur, mais je ne dois pas le montrer. Je dois être forte, pour ma famille. Et je dois montrer à ma sœur que je suis une guerrière émérite. Je crache, il feule. Il est au-dessus de moi, me surplombant de toute sa hauteur. Non, je ne me laisserais pas mourir ici. Nous avons tant besoin de cet accès à la rivière. Je ne comprends pas pourquoi Étoile Majestueuse ne veut pas nous accorder le droit de reprendre les Rochers du Soleil sans nous battre. Je respire profondément et lui griffe le ventre. Je sens le sang chaud coller sur mes pattes. Il hurle, je roule pus je lui agrippe l'échine. Il est complètement à ma merci. Je lui mords dans le cou, mais je n'essaye pas de le tuer. Il glapît, et avec l'énergie du désespoir il me rejette. Il me taillade le flanc et part rejoindre son guérisseur. Je soupire de soulagement.

Je me redresse et je me dirige vers l'apprentie blessée. J'écarquille les yeux. Je miaule : «Ça va aller ? Je vais appeler la guérisseuse. Accroche toi, je t'en pries !». J'hurle le nom de Fantaisie Nuageuse mais celle ci semble trop affairer ailleurs. J'entoure l'apprentie de ma queue comme pour la protéger. Puis je la saisis par la peau du coup pour l'emmener dans un coin plus calme.

Tout semble jouer au ralentit. Les mouvements des autres félins autour de moi sont lents, vigoureux et j'ai l'impression d'être dans un rêve, un rêve où je suis le héros, un rêve où nos ennemis tremblent devant moi. Mais ce n'ai pas qu'un vulgaire songe et cette apprentie frêle est bien réelle et elle est à ma merci. Je suis un guerrier direz-vous, n'ai-je aucune morale, aucun sens de l'honneur pour m'en prendre à moins expérimenté que moi? Oui, vous avez tout à fait raison et mon carburant sont les plaintes incessantes de ces parasites qui se disent guerriers.

Je m'approche, telle la vicieuse vipère dans le sillage de sa proie, prête à l'engloutir, à l'enserrer dans son étau de chair. Oh oui, cette apprentie est ma proie, ma victime et son sang est mon apéro, mon eau de vie.

Plus que quelques pas et ça y est. Rappelant le lion affamé, je saute sur la jeune chatte la plaquant au sol. Oh, pauvre petite chose désormais prisonnière de la mort qui la guette, de mes griffes qui lacèrent ses tendres flancs et je me languis de ses gémissements de douleurs. Hum, quel son merveilleux, presque aphrodisiaque. Et lentement, je penses mes lèvres vers son oreille et lui susurre:

« Salue le Clan des Étoiles pour moi petite, tu t'es bien battue. »

J'ouvre la gueule laissant mes crocs immaculés à la vue de tous et les approches lentement de la gorge de la novice, douce torture. Tuer, faire souffrir, me nourrir des larmes de ses parasites. Oh oui, Possession du Nogitsune est bien partit et je n'ai pas l'intention de le laisser revenir.

J'entendais les pas de l'ennemi s'éloigner. Je voyais flou. Je fermais les yeux. J'avais mal depuis tellement longtemps que je ne pouvais plus bouger mon ventre. J'entendais les pas de Senteur de Menthe. Un par un. J'entendis sa douce voix affolée:
-"Ça va aller ? Je vais appeler la guérisseuse. Accroche toi, je t'en pries !"
J'eus un petit rire. Elle hurlait un nom que je n'entendais qu'à moitié. Elle continuait dans le désespoir de mon malheur. Elle entoura sa queue autour de moi. Comme si sa queue allait me protéger des coups de griffes et de tout autre danger. Elle me posa un peu plus loin près d'une fougère. Je savais qu'elle avait des chatons. Elle se comportait comme une mère. Elle restait près de moi. J'ouvris les yeux pour les plonger dans les sien:
-"Senteur de Menthe... Tu es -je grimaçais de douleur- une guerrière redoutable... Tes petits devraient être fières... Occupe toi bien de toi... Surtout de toi. Je veux que tu te battes... Va-t-en!"

Ma voix faiblissait. Je retirais mon regard du sien. Je les plongeais alors dans le vide en attendant la mort. Cette mort aurait dû venir un peu plus tôt. Elle avait risqué sa vie pour moi, elle n'aurait pas dû faire ça et combattre pour le clan et non pour moi. Un guérisseur pourrait me sauver si il arrivait tout de suite mais il était sûrement occupé. Et il fallait guérir d'abord les chats qui pouvaient reprendre le combat. Moi, non. Je versais encore une larme, en attendant le Silence.

Mémoire des Océans ☆ Tonnerre

Les teintes pourpres belliqueuses s'étalèrent sur le sol. Le sang goûtait, glissait, ruisselait sur ces terres tant convoitées. Lieu de discordes depuis tant de lunes, les rochers du soleil étaient devenir un sujet de tensions. Personne ne voulait lâcher, personne ne voulait céder. Et la guerre éclata. Cette menace planait déjà depuis longtemps, mais elle éclata lorsque la meneuse du clan du Tonnerre décida de mener sa patrouille pour revendiquer ces terres. Selon l'un et selon l'autre, les Rochers du Soleil leur appartenaient. Mais qui croire ? Leur appartenance originelle s'était perdue à travers les âges. Les hurlements, les cris, le cliquetis des griffes sur le sol rocheux résonnaient. C'était la seule mélodie qui pouvait être entendue. Les guerriers criaient, feulaient, haineux. Personne ne lâcherait, il en valait de son honneur. L'ancien meneur du clan du Tonnerre se battait contre une femelle blanche. Il repoussait ses assauts bien qu'elle eut réussi à lui entailler le flanc. Le mâle bicolore n'allait pas de laisser faire, c'était sa réputation de vétéran qui était en jeu. Et surtout, l'avenir de son clan. Qui pourrait imaginer les souffrances que subiraient le clan du Tonnerre si il ne pouvait avoir accès à la Rivière ? Le clan dépérirait peu à peu, les plus faibles se laisseront aller dans les bras réconfortants de la mort. Elle n'attendait que ça, cruelle comme la vie. Elle attendait le bon moment pour arracher toutes ces vies. Mais le vétéran noir et blanc se refusait de perdre, il devait gagner. Il devait se battre pour son clan. Le clan du Tonnerre devait gagner. Le mâle sauta sur la femelle qui lui griffa le ventre. Le mâle lui mordit l'épaule. Du coin de l'œil il aperçut ses deux enfants qu'il avait eu avec Addiction Éphémère. Nuage de Théorie semblait perdu au milieu de cette bataille intense et sauvage. L'ancien meneur hésita à aller rejoindre son fils. Mais il aperçut sa fille à la merci d'un apprenti du clan de la Rivière. Il feula. Il repoussa violemment la féline du clan de la Rivière. Puis il courut pour rejoindre Nuage de Lionnes. Il savait que sa fille ne l'appréciait pas, elle le détestait. Mais même si il était un mauvais père, il ne laisserait jamais son enfant mourir près de lui. Il arriva près de l'apprentie au pelage flavescent en deux bonds. Il grogna. Il était beaucoup plus grand que les deux apprentis. Il s'interposa entre eux. Il griffa le chat gris, histoire de le prévenir gentiment. Le mâle bicolore feula : « Repose une patte sur ma fille, et t'es mort. » Il manquait cruellement de sang-froid, mais la vésanie belliqueuse et l'odeur du sang commençait à lui monter à la tête. Que c'était plaisant d'arracher la vie, après tout.

J'étais restée allongée. J'espérais. Je ne sais pas de quoi, mais j'espérais. La mort me semblait facile mais il fallait que j'aide le clan avant. Je rampais sur le côté car mon ventre ne s'arrêtais pas de saigner. Je ne faisais pas attention à Senteur de Menthe. Je continuais en direction de la bataille. Une nouvelle brise soufflait. Pendant cet instant, plus aucun bruit puis dès qu'elle a été passé, les cris de rages étaient revenus. Mais je n'entendais pas que ces cris, j'entendais aussi des cris de désespoir. Les guérisseurs devaient être débordés. Je continuais d'avancer, tout doucement. Puis j'essayais entre deux de me lever. Mes pattes tremblaient puis cédaient sous le poids. Je rêvais toujours du clan des étoiles. Puis je pensais au clan et aux Rochers du Soleil. Les rochers étaient le plus important pour le clan. Je fis une pause pour reprendre de l'air. J'étais exténuée et j'avais beaucoup trop chaud. On allait y arriver. Je le sentais en mon for intérieur.

Senteur de Menthe ☆ Tonnerre

Je me lèche le flanc pour enlever le sang poisseux qui commençait à coller à ma fourrure brune. L'odeur âpre et métallique me dégoûte fortement. Je regarde Mémoire des Océans qui défend sa fille. Lorsque Petit Loup se battra. Je le défendrais, je le défendrais avant l'intérêt du clan. Je sais que le Clan, c'est une communauté, c'est important. Mais je pense vraiment que la famille et l'amitié sont des valeurs tout aussi importantes que la notion de clan. Nuage de la Pureté murmure faiblement en ma direction : «-Senteur de Menthe... Tu es  une guerrière redoutable... Tes petits devraient être fières... Occupe toi bien de toi... Surtout de toi. Je veux que tu te battes... Va-t-en! » Je grimace, je ne veux pas laisser une apprentie qui est en train d'agonir de douleur seule. Je dois attendre Fantaisie Nuageuse qui s'affaire autre part. Nuage de Lionnes ne peut pas venir, elle est face à un assaillant du clan de la Rivière. Même si son père lui ait venu en aide, elle le pourra pas venir de suite. J'ai à peine tourner la tête que je vois Nuage de Pureté qui se relève. Je me relève pour la suivre. Arrivée à sa hauteur je lui dis : « Ce n'est pas raisonnable. Vas te reposer, tu n'es pas en état de te battre. Je me fiche si on gagne ou l'on perd. Je ne veux pas que tu leurres, tu m'entends ! Tu dois survivre, alors va au calme pour attendre les soins de notre guérisseuse.»

Je m'apprête à saisir de nouveau l'apprentie par la peau du coup pour l'emmener dans un endroit plus calme quand soudain un guerrier ennemi se jette sur moi violemment. Je cris de surprise. Il me cloue au sol, j'ai beau me débattre le vétéran est beaucoup plus lourd que moi.  Je feule de rage, je veux pas mourir comme ça. Je dois protéger Nuage de la Pureté et mon enfant. Mes enfants. Il lève sa grande patte noire. J'aperçois ses griffes ivoiriennes sorties. Il abaisse violemment sa patte sur mon ventre. J'hurle de douleur en sentant ses griffes s'enfoncer dans la peau. Le sang commence à couler, le fluide rouge et chaud glisse sur mon poils marron le rendant poisseux. Je lui mords la patte et parvins à m'extirper de son emprise. Seulement, il s'approche à nouveau de moi. Je recule. Puis il saute, je l'évite. Mais avec une étonnante rapidité il me saisit pas la peau du cou. Mes membres sont tétanisés. Je n'arrive plus à bougée. J'ai peur. Je regarde ébahie la violence qui fait rage autour de nous. Le vétéran du clan de la Rivière me lance. Je tombe à terre, je proche de la berge. Il s'approche de moi, décidé à finir le travail. Je le regarde, mes yeux sont vitreux. Je me relève péniblement mais je glisse, je n'arrive pas a m'agripper sur cette surface rocheuse. Et je tombe à l'eau.

La morsure froide de l'eau me réveille brusquement. Elle semble me tirer d'un mauvais rêve. Même si je ne sais pas nager, j'arrive à me sortir de l'eau avec difficulté. Ma respiration est saccadée, sifflante. Je tousse, l'eau n'est vraiment pas faire pour moi. À part pour noire, bien entendu. Je cherche mon agresseur du regard, je ne le trouve pas. Il devait être parti s'occuper d'aitres guerriers. J'essaye d'avancer mais je titube. J'ai mal aux pattes, au ventre, aux flancs. Et ce bain forcé m'a grandement affaiblie.