Nuage de Douceur sombra dans un sommeil presque réparateur, alors qu'elle sentait encore sa douleur s’accentuer, elle fit un effort considérable pour retirer son corps entier de la transe dévastatrice. Sa tête lui tournait, son cœur chavirait, alors qu'elle ouvrit les yeux, elle vit Panthère des Neiges partir en compagnie de deux chats qu'elle ne reconnu pas, elle resta ainsi, agonisant, sentant peu à peu que bientôt elle ne tiendrait plus, personne ne l'avait remarqué, elle était si petite aussi, il fallait le dire, et sa fourrure entière était quasiment recouverte de son sang, la douleur la lançait horriblement et elle savait qu'elle ne pourrait jamais se lever seule, sous peine de retomber encore dans les vapes et cette fois, ne jamais en ressortir. Elle du puiser dans ses peu de forces restante pour gémir un petit cris ridicule, qui s'éleva malgré lui au dessus du brouhaha, elle espérait que quelqu'un l'avait entendu, elle n'en pouvait plus de cette douleur dans les côtes, ce guerrier avait vraiment prit un plaisir sournois à lui faire du mal, elle espérait que maintenant qu'elle l'avait poussée en bas du ravin, il souffrait sous les griffes d'un guerrier de son clan, elle l'avait reconnu ce mâle, malgré le sang qui s'insinuait dans ses yeux bleu, c'était Cœur d'Ours. Il était fort, elle se demandait si un jour elle pourrait devenir aussi forte.. non jamais, elle était trop frêle.

Je frémis. Sous l’éclat de l’astre solaire, je danserai. Je me prêterai à un ballet mortel tout en jouant sur le fil de la mort. Un pas, un seul faux pas et c’en serait fini de ma misérable existence. Je le sais et pourtant, je ne recule pas. Me voilà déjà sur la guerrière, en train  de lui labourer le ventre de mes griffes. Je n’ai pas peur. On entend seulement mon souffle saccadé et précipité par l’adrénaline qui court dans mes veines. Mais comme une déchronologie, des souvenirs m’assaillent. Je vois du sang, des morts. Des cadavres. A ces pensées, je ressens la profonde envie d’hurler, de galoper dans un débauche d’énergie imprudente. Mais je ne peux pas. Je ne dois pas me laisser submerger par ce flot de réminiscences impétueuses. Regarder vers le futur et vivre l’instant présent sont les seules échappatoires possibles, la lumière diffusée au cœur des ténèbres. Je ne vais pas mourir ici.
Au cœur de la bataille, tout est nébuleux. Incertain. Je ne sais plus où donner de la tête. Des vociférations pour le moins acerbes s’entrechoquent au cœur d’une joute satanique. Des rugissements. Des complaintes. Je vois les visages des autres guerriers animés par une rage inextinguible. Je vois tous les guerriers présents. Les mots valsent jusqu’à n’en plus finir, se répercutent en échos imprécis pour enfin déflagrer dans un concert détonant. La tête me tourne et je me sens toujours bercé par cette odieuse sensation qui semble ne jamais vouloir s’estomper : l’ivresse du combat. Mais ces quelques instants où je me perds dans le tumulte de la bataille me coûtent cher. J’échappe un rugissement lorsqu’Étoile Majestueuse en personne me percute de plein fouet. Mon épaule me lance mais je parviens quand même à me redresser et à me jeter sur elle, l’écrasant de tout mon poids. Elle se démène comme une furie mais plus rien n’a d’importance à mes yeux.

« Tiens, tiens… Etoile Majestueuse. Voilà qui vaut mieux que tous tes autres guerriers ici présents » soufflé-je d’une voix rauque. Je remarque à peine que la gorge me brûle à force d’avoir tant hurlé.

Je tiens la meneuse de la Rivière entre mes griffes. Si j’ose, je peux essayer de la tuer. Mais je ne le fais pas. Pas comme ça. Je sais que je ne suis pas capable d'ôter la vie de sang-froid et que cet acte ne ferait qu’accroître ma culpabilité qui menace d’exploser à tout instant. Au lieu de ça, je suis prêt à me relever pour lui laisser une chance de se battre avec honneur lorsque la même guerrière que tout à l’heure se jette de nouveau sur moi pour me mordre l’oreille. J’étouffe un cri de douleur et je sens un liquide chaud qui coule le long de mon visage. Je passe ma langue sur mes babines. Du sang. La douleur réussit sûrement à me faire retrouver un simulacre de vigueur car je fais volte-face et assène à la guerrière un coup de griffes à l’épaule. Galvanisé par un courroux inapaisable, je me redresse en toute hâte et me prend à labourer le faciès de l’imprudente. Les coups partent sans que je ne puisse les retenir. Tout s’enchaîne à une allure fulgurante. Mais peu à peu, je sens mes forces s’amenuiser. Il me suffit de jeter un rapide coup d’œil à mon épaule pour y voir une plaie béante. Je vacille l’espace d’un instant. Je perds du sang. Je perds trop de sang.  Je serre les crocs quelques instants avant de déverser la rage qui me submerge. Au début, j’échappe un gémissement qui devient un cri, puis un hurlement. Je hurle debout face à mon adversaire, debout dans la bataille, en équilibre sur le fil de ma vie. Je hurle jusqu’à ce que ma gorge me brûle. Et puis, dans un dernier élan, je bondis sur la guerrière et l’entraîne dans ma chute. Je ne sais pas ce qui se passe ensuite. Je ne sais plus où je suis. Mais mes deux adversaires n'auront pas eu raison de moi. Pas encore.

Je ferme les yeux quelques instants, perdu dans la bataille. La seule satisfaction qui m’emplit en ce moment, c’est de savoir que mes ennemies ne s’en sont pas sorties indemnes.

.: STORMDUSK :. LET'S FIGHT FOR HONOR

TONNERRE - SOIR D'ORAGE


Je cours, le pelage en bataille, les griffes cliquetant sur la surface rocheuse. Je ne veux pas les rentrer, je veux les plonger illico dans la fourrure de celui qui osera m'attaquer. La mêlée s'est étalée partout dans les rochers, jusque dans les recoins les plus reculé. Je frissonne, galvanisé par la fièvre combattante. J'aime ça, me battre pour mon clan, pour mes camarades, pour mes chatons. Je m'imagine déjà rentrer victorieux au camp et me rouler autour d'eux pour leur conter la bataille. Le sang ne me dégoûte pas. Nous sommes de guerrier, nous nous sommes entrainé toute notre vie pour ce moment. Je feule, dérapant dans les graviers pour bifurquer, toujours en quête d'adversaire. Soudain, un cri résonne sur les parois, me parvenant aussi clairement que s'il avait été poussé à un maitre de moi.

« Arrêtez la bataille ! »

Douce Lumière ! Comment... Qu'est ce qu'elle fait ? Sa voix fait écho à nouveau.

« Certes, c'est vrai. Mais le but, ce n'est pas de se demander qui a fait quoi. Ça va trop loin ! Pourquoi ce battre ?! Vous ne voyez pas qu'il y aura des morts ? ».

Je pousse un grognement rageur. Comment ose-t-elle ? Une camarade de clan en plus ! Une vague de colère me submerge et fait enfler mon cœur. Les oreilles rabattues, le pelage plus hérissé encore, je bondis pour escalader la paroi, et me hisse sur un promontoire plat. La chatte rousse s'y trouve perchée, penchée sur le combat. Je me rue vers elle et la bouscule violemment, fouettant son visage de ma queue. La fureur irrigue mes veines. Elle est en train de piétiner notre honneur et ce pour quoi nous nous sommes entrainé. Pire, elle remet en question les ordres. Je pose mon regard brûlant sur elle en crachant.

« Comment oses-tu ? Est-ce à toi de donner de tel ordre ? Des morts il ne doit pas y en avoir si vous vous battez honorablement, comme de vrai guerrier. » Je hausse le ton, laissant comprendre que la dernière phrase est destinée à tout le monde. « Douce Lumière si tu es trop lâche pour te battre, va-t-en, mais moi j'ai des chatons, et je ne les condamnerais pas à mourir de soif parce que tu refuses de te battre. Nous ne pouvons faire marche arrière maintenant. Crois-tu franchement qu'Etoile Majestueuse nous laissera boire dans la rivière dans ces conditions ? NON. Alors relève toi et bat toi, ou retourne au camp sans pinailler. »

Je sais que je suis dur avec elle, mais elle m'a mis hors de moi. L'idée qu'elle puisse vouloir renoncer, et ainsi menace la survie de mes petits, du clan dans son ensemble, je ne peux le supporter. Je recule un peu pour m'éloigner d'elle, écoutant un instant le tumulte du combat sous mes pattes. Ô doux sons de la guerre. Je me retourne vers la femelle au pelage flamboyant, me forçant à rentrer les griffes. Calme toi Soir d'Orage, c'est une camarade.

.: STORMDUSK :. LET'S FIGHT FOR HONOR

TONNERRE - SOIR D'ORAGE


Je n'ai pas fini ma phrase qu'une guerrière sort de l'ombre. Instinctivement, je fais un bon en arrière pour me trouver face à elle, le pelage hirsute, les griffes sortie. Cependant je me détend rapidement, la voyant clopiner cahin-caha vers nous, les oreilles plaquées contre le crâne, les yeux brillants de colère. Son pelage est moucheté de sang, et elle porte de multiple blessure. Elle s'avance encore, et je la reconnais enfin. Panthère des Neiges, une guerrière que j'ai déjà croisé à l'assemblée. Veut-elle se battre ? J'en doute, mais dans son état elle aurait déjà dû fuir. Pourtant elle se maintient et lance, acerbe :

« Il n'y aura pas de morts si l'on se bat comme de vrai guerrier, tu dis ? Regarde moi. Je ne me plains pas, je ne suis pas allée voir la guérisseuse, et pourtant un guerrier de TON Clan m'a éventrée à a faillit m'aveugler. Si l'on ne lui avait pas sauté sur le dos, je serai morte sous ses coups. Et tu dis que vous êtes des guerriers honorables, après ça ? »

Je ris doucement, avisant la coupure sur son flanc. Eventrer est un bien grand mot. Comment pourrions nous éventrer un chat à coup de griffes ? Les guerriers de ce clan ne sont donc que des chochottes ? Je m'apprête à répliquer, mais la demoiselle ne semble pas en avoir fini avec ses tirades.

« Tu parles de sauver tes chatons de la soif, mais parles tu de sauver des guerriers de la mort, ou pire, de la torture ? C'est ça que, maintenant, avec d'autres, je vis. D'autres, autant ton Clan que le mien. Vous voulez juste boire, et au lieu de nous le demander gentiment, vous nous imposez, ce... CETTE BOUCHERIE ! Je comprends mieux, maintenant ! Les Tonnereux sont des meurtriers, peut -être pas tous mais certains oui ! Nous, ne le sommes pas, et même si vous n'êtes pas du même Clan nous n'aurions sûrement pas laisser mourir des chatons ! »

C'en est trop. Pour qui elle se prend celle-là ? Et elle ose se prétendre guerrière ? Je m'avance vers elle, menaçant, dressant le cou pour la dominer autant que possible. Je m'arrête tout près, laissant mon visage à moins du longueur de moustache du sien, si bien que je sens son souffle rauque sur ma truffe. Son haleine est fétide, poissonneuse, mais je ne bouge pas.

« Répète ? »

Je sors les griffes, dévoile mes crocs, rabat mes oreilles.

« Ose répéter ça de mon clan ! Nous n'avons jamais voulu la guerre, si vous ne vouliez pas vous battre, vous n'aviez qu'à renoncer aux rochers lorsque nous vous en avons donné l'occasion. Au lieu de ça vous vous entêtez à conserver une partie de territoire qui n'est pas votre. Nous sommes des guerriers au non du clan des Etoiles, nous vouons notre vie à la défense de notre clan, et en chouinant comme vous le faites... » Je glisse un œil vers Douce Lumière, toujours pétrifiée  derrière moi. « Vous déshonoré l'esprit de nos courageux ancêtres qui ont donné leur vie pour défendre leur clan. »

.: STORMDUSK :. LET'S FIGHT FOR HONOR

TONNERRE - SOIR D'ORAGE


Visiblement, Panthère des Neiges a vu rouge. Sa queue vient fouetter l'air, projetant des gouttes de sang sur le granit. Ses yeux lances des éclairs. Je ris doucement, bandant mes muscles. Elle est faible, mais si c'est une guerrière loyale, elle se battra jusqu'au bout. Tout comme moi. Elle s'avance encore, se dressant bien haute sur ses pattes, collant presque sa truffe à la mienne. Elle est chou quand elle s'énerve, avec son pelage tout hérissé. Elle porte plutôt bien son nom. J'ai envie de lui déposer un coup de langue sur le nez, histoire de l'énerver encore plus, mais je me contiens, songeant à la saveur désagréable du sang qui coulait dans ses poils.

« Tu dis que je déshonore l'esprit de nos ancêtres ? Comment Oses-tu ? Comment oses tu rire alors que tu n'a pas vu ma blessure. Comment oses tu nous accuser de chouiner ? COMMENT OSES TU NOUS DIRE CE QUE NOUS DEVONS FAIRE ? »

Pas de doute, elle est en colère. Tant mieux, ça va la réveiller un peu, j'ouvre la bouche pour rétorquer, mais elle me cloue le bec en se jetant sur moi sans crier gare. Déséquilibré, je me laisse renverser en grognant sous le choc. Décidément elle a de la ressource. Elle lacère ma peau, mord tout ce qui passe à portée de ses dents. Je pousse un cri rageur, battant des pattes pour l'atteindre. Finalement, je parviens à lui décrocher une gifle, toutes griffes sorties, assez forte pour la sonner. Je me redresse immédiatement, alerte, les yeux fixés sur la femelle.

« Tu es sûre de vouloir te battre dans ton état, jeune fauve ? » J'halète, un sourire aux lèvres.

Je ne l'attaquerais pas. Elle est faible, je ne suis pas mauvais. Si elle me cherche, je répondrais, voilà tout. Je me tapie sur le sol, ma queue s'agitant de droit à gauche, les paupières plissés. Elle m'a écorché l'oreille, et griffé l'épaule. Un peu de sang perle sur mon pelage gris. Je m'en accommode très bien, les blessures sont l'apparat du guerrier. Un vétéran sans cicatrices est un lâche.

« Tu es certaine de vouloir te battre contre moi Panthère des Neiges ? Tu ferais mieux d'aller voir ta guérisseuse, je m'en voudrais de blesser plus encore un joli minois comme le tien. »

.: DOESTAR :. LET'S FIGHT FOR HONOR

TONNERRE - ETOILE DE LA BICHE


Le tumulte, les hurlements, les cliquetis des griffes et des crocs dévoilé dans la lueur crue sur soleil qui peu à peu écrase tout sous son ambre. Les ombres, la chaleur. Les pelages et le sang qui commence à couler doucement sur les pierres grises luisent sous les rayons. Je frissonne, galvanisée , le cœurs enflé de fierté à la vue de mes guerriers si courageux, si investis dans la survie du clan. Chacun se bat bravement, aidant les plus faibles sans hésitation. Pour moi c'est cela la vraie raison du clan. S'épauler et se battre côtes à côtes pour vivre mieux. Je pivote, observant circulairement la scène, en quête du pelage blanc épais d'Etoile Majestueuse. Mais elle n'est nul part en vue. Je feule, frustrée. Notre victoire dépendra en partie de mon combat contre la meneuse. Alors où est-elle ? Soudain, on m'apostrophe. Je me retourne, le menton haut, vers le guerrier qui cherche à me défier. Requiem des Lamentations, un félin au pelage sombre dégoulinant. Il semble frais, sans doute vient-il de rejoindre la bataille. Je crache.

« On s’ennuie, milady ? » Ricane-t-il, se ramassant sur lui même. Il ne me laisse même pas le temps de répondre, le bougre, qu'il m'a déjà sauté dessus. Evidemment, il est deux fois plus gros que moi, il s'imagine peut-être qu'il peut me briser en deux coups de pattes. Rapide comme une couleuvre, j'évite un coup de dent et campe solidement mes pattes arrières pour éviter d'être déséquilibrée. Il est peut-être plus fort, mais des deux je ne doute pas d'être la plus rapide et la plus agile. Je me dresse sur mes postérieurs, fouettant l'air de ma queue gonflée. Grognant, je me laisse retomber en frappant de tout mon poids son front de mes pattes. Puis d'un bond, je recule pour lui faire face à nouveau, les muscles bandés, guettant une nouvelle attaque.

« Tu tombes bien, je cherchais justement quelqu'un pour me distraire ! »