Astre de Cristal
Clan de la Rivière
31 eme post

Doucement je rentrais vers le camp. Traînant des pattes. Triste. Mieux valaitn-il oublier. Pour l'instant.

***

En arrivant vers le camp, j'entends encore les cris de guerre et de souffrance de tous ces chats qui se battent. Je vois des montagnes de cadavres inanimés. Ils se battent tous pour des valeurs qu'ils ne connaissent pas. Pourquoi un clan plutôt qu'un autre ? Si seulement ils savaient... La dernière poignée de guerrier continuant de se battre savait elle au moins pourquoi elle le faisait ?

***

Je crois que nous étions sur le point de gagner. Difficile à dire avec tous ces chamboulement. Et puis, tout pouvait changer d'une minute à l'autre. Mais oui, on peut dire qu'à ce moment, nous n'étions pas loin de la victoire. Il fallait seulement tenir jusqu'à la fin. Nous en étions capables.
Je restais là, paumée au milieu de ce champ de bataille à faire les comptes pour chaque clan. Mais un chat me sauta dessus, me sortant de ma rêverie. Il m'attaqua follement. Je n'avais alors pas le temps de réaliser, que déjà il me lacérait les côtes, de ces griffes aiguisées. Je retins un cri de douleur et feins d tomber à terre pour me relever par surprise. La douleur me lançait fortement. Pourtant, je me mis face à mon agresseur, prête à l'attaquer à mon tour. Dans ses yeux, je ne déchiffrais que de la rage.

OMBRE MAJESTUEUSE

6post

Qu'il est lourd ce chat ! Tu te débats, du moins tu essayes tant bien que mal. Sauf que, sauf que ce chat est vraiment lourd. Il te compresse la respiration. Tu bouges dans tout les sens, cherchant un moyen de te libérer. Sauf qu'en faisant cela, tu as laissé ton ventre visible, bien en évidence. Ce qui malheureusement n'échappe pas à ton adversaire qui s'empresse de le lacérer. Tu gémis, maintenant tu ne trouves plus aucun échappatoire, tu es contrains de resté ici santant ces griffes entaillé ton ventre sans que tu ne puisse rien y faire.


Tu vois le sang asperger ton adversaire, ton sang. Tes yeux s'écarquillent, tu ne sais pas quoi faire. Tu restes là à voir ce chat en train de te vider de ton sang. L’énergie s'évanouit, tes gestes pour te débarrasser de ton ennemie se font plus las. Tu le regardes toujours, va t-il continuer jusqu’à ce que tu rendes ton dernier souffle ?

Tu regardes le champ de bataille, n'y a t'il pas un chat susceptible de t'aider ici ? Tu ne veux pas mourir, pas comme ça, pas maintenant. Après tout, arrête un peu de ne penser qu'à toi. peut être d'autres chats sont en ce moment dans cette situation. Tu n'es pas le centre du monde, mais quand même, tu ne veux pas mourir.

Tes yeux, tu pleures. De douleur ou de peur ? Soit un peu courageuse ! Puis tout d'un coup, tu te sens libérée. Ta respiration se fait moins saccadée. Un chat venait de te sauver, il se battait maintenant avec ton ancien adversaire. Tu aurais voulu l'aider, car il était fort mais tu n'en sentais plus la force. Tu marchas jusqu'à un côté moins agité de ton camp méconnaissable puis tu t’écroulas. Tu voulais te relever, aller aider tes amis, mais tu n'arrivais pas à te relever. Tu aperçus juste du sang ce déverser encore sur la clairière, ton sang. Puis doucement tu posas ta tête contre le sol. Et tu restas comme cela, couchée les yeux ouverts à regarder le champ de bataille. Ton ventre te faisait tellement mal que tu ne le ressentait plus. Tu avais comme un trou au milieu de ton corps. Une horrible sensation.

Post #1

Saisissante. La sensation qu’il eut crue oubliée de l’herbe humide sous ses pattes était saisissante. Unique. Une fraîcheur aqueuse s’en dégageait, irradiant dans tout son corps un bien être diffus, nécessaire. Astre de Cobalt leva la tête vers la nue limpide qui le surplombait adressant silencieusement une prière de remerciement au Clan des Étoiles. Il avait recouvré sa vie – ses vies – grâce à eux et se sentait de nouveau prêt à faire face au monde. Malgré son âge et ses mésaventures, il sentait ses forces renaître avec lui, chaque pas se faisait plus assuré, chaque foulée plus puissante, plus rapide, l’emmenant plus loin encore qu’il ne l’aurait fait avant l’arrivée des étoiles. Un sourire illumina son visage, ravivant la flamme du conquérant qui sommeillait en lui. Astre de Cobalt avait vaincu les lunes, les saisons, il était à la fois jeune et vétéran, puissant et sage. Bandant ses muscles il se propulsa en avant, loin des quatre chênes, prenant la direction qui lui était la plus familière : celle du Clan du Tonnerre. Lui, qui était né solitaire, était devenu lieutenant puis chef de ce clan jusqu’à ce que son devoir envers les guerriers des Étoiles ne l’oblige à laisser sa place afin de permettre aux clans de perdurer. Guidé par son cœur, il retournait donc dans ce clan qui l’avait vu grandir et qu’il avait fait prospérer en retour. Galopant librement dans les territoires libres, laissant les herbes hautes battre ses flancs musclés, insouciant. Seule la vapeur de sa respiration semblait vouloir venir troubler la douce harmonie de ce paysage, cette liberté sauvage – suave folie.

Bientôt, il sentit les premiers effluves de résineux. Bientôt, il atteignit cette forêt aux mille recoins et aux ombres facétieuses. Bientôt il serait devant le tunnel d’ajoncs, prêt à retourner chez les siens. Bientôt… Pourtant, un étrange mal-être le saisit à la gorge, descendant dans ses entrailles pour mieux tordre ses viscères. Il remarqua un silence gênant, assourdissant : aucun oiseau ne chantait. Aucun mulot ne courait sur le sol étrangement moite. Un goût âcre, râpeux, métallique s’immisçait dans ses fosses nasales, l’étouffant. Astre de Cobalt stoppa net. Cette odeur lui était plus familière qu’il ne l’aurait désiré. Il étrécit ses yeux smaragdins et regarda autour de lui, discernant un amas organique dans une fosse sablonneuse. C’est à pas mesurés qu’il s’en approcha, retenant son souffle tant la puanteur empirait. A quelques longueurs de la fosse il s’arrêta tant la tête lui tournait. Relevant la tête, il allongea le cou pour observer ce qui était vraisemblablement l’origine de la puanteur. Un charnier. Des cadavres en putréfaction de chats mutilés étaient entreposés là à la merci des corbeaux et autre charognards. Ses pattes tremblèrent, il sortit les griffes qu’il planta dans la terre encore rougeâtre. Écarquillant les yeux, son échine se hérissa face à une telle atrocité. Quelle guerre, quel massacre avait bien pu causer autant de pertes ? Pourquoi un tel élan de violence avait-il envahi les clans, jetant les uns à la gorge des autres ? Horrifié, pétrifié, presque terrassé par cette vision cauchemardesque, Astre de Cobalt fit volte-face, s’arrachant à la contemplation de ce spectacle macabre. Il lui fallait retrouver son clan et comprendre.

Il se rua vers le tunnel d’ajonc qui était assez proche pour empester la mort presqu’autant qu’au charnier. Le clan était vide. Pourtant, il savait que les cadavres là-bas n’étaient pas tous des chats du Tonnerre. Museau à terre, il huma consciencieusement les différents effluves qui émanaient du sol. Celle de bruyère et de lapins du Clan du Vent, celle de résine et de campagnols du Clan du Tonnerre… Aucune trace des Clans de l’Ombre et de la Rivière… Relevant la tête, il analysa les senteurs charriées par le vent. L’odeur du Clan du Tonnerre se dispersait en deux chemins opposés. L’un avait une saveur étrangement lactée, mentholée et un arrière-goût de mousse. Une autre, beaucoup plus forte, plus franche, rappelait des odeurs de sueur et de rongeurs…

« Sans doute les chatons et les apprentis sont-ils partis indépendamment du reste… Se mettre à l’abri. » songea-t-il.

Astre de Cobalt prit donc la décision de suivre l’autre piste. Courant à en perdre haleine à la suite des guerriers qu’il commandait jadis. Sautant par-dessus les souches et rochers, il reconnut le chemin menant au Clan de la Rivière. Pressant le pas, il lui sembla sentir les guerriers d’antan soutenir son corps, électriser ses muscles, renouveler ses forces pour lui permettre d’aller plus vite, plus vite encore. Atteindre son but avant qu’il ne soit trop tard. Son cœur semblait vouloir exploser dans son poitrail pourtant large. Ses poumons n’avaient jamais assez d’air, jamais assez d’oxygène pour permettre à l’ancien chef de respirer régulièrement. Bien qu’ahanant, il serra les crocs, releva les babines pour découvrir sa mâchoire et, d’un bond, reprit son élan. Ignorant les terriers de lapins, les racines noueuses qui tentaient désespérément d’agripper ses pattes trop agiles, il déboula sur la berge opposée au Clan de la Rivière, ancrant ses quatre membres dans le sable et les gravillons pour endiguer la vitesse de sa course et s’arrêter enfin. Face à lui avait lieu une guerre. Le Clan de la Rivière était le théâtre d’une pièce sanglante où trônaient déjà des fourrures ternes de macchabés. Du sang gouttait sur la berge jusque dans la rivière, se dispersant dans le courant aussi rapidement que la mort avait saisi son propriétaire : un chat au pelage rayé tellement défiguré par la torture qu’il avait dû endurer qu’il était impossible de mettre un nom sur son corps.

« Alors c’est pour ça… C’est pour ça que vous m’avez laissé revenir maintenant? Pour prouver que je serai loyal à mon chef quelles que soient ses décisions ? Que je jure allégeance à mon clan par mes actes, bien qu’entachés de barbarisme ? Vous vouliez savoir si je relèverai le défi ? Observez donc. »

Astre de Cobalt conclut son message au Clan des Étoiles dans un feulement de rage. Il se transformait en machine insensible, se concentrant uniquement sur ses facultés de tueur. Sacrifiant ce que les faibles appellent scrupules, âme, sagesse... De la salive moussa à ses babines lorsqu’il se jeta dans la bataille, arrachant le flanc d’un membre du Clan de la Rivière au passage. Il lui fallait trouver Étoile des Océans. Il lui fallait aider son chef à vaincre les ennemis de son clan. Le Clan du Tonnerre.

Dès que la lieutenante du clan étaient arrivée près de Nuage Glacé et Ruban de la Délivrance je m'étais éloigné ça ne me concerne pas. Un chat a déboulé devant moi j'ai fait un geste pour l"éviter, il sembla fort surpris avant de bondir en avant pour m'atteindre. C'était un apprenti largement couvert de sang, après que nous ayons roulé sur nous même quatre ou cinq fous en nous labourant mutuellement je le sentit faiblir, rentrai mes griffes avant de le repousser violement. je me remit a courir, dégouté par le sang des autres qui me coulait dessus et qui se melait au mien. Il gorgeait ma fourrure gluant froid.

Je crois que je suis au milieu du champ de bataille, je n'ai plus pensé a m'enfuir depuis quelques minutes. Je me suis aperçut que j'étais utile et dégageant les adversaire de mes alliés en ne blessant personne et ne prenant aucun risques. Mes blessures sont nombreuses mais pas graves et fort peu profondes. Je crois que j'ai envie de... Non rien. Il faut que je continue de les aider que je m'en tienne a cela.

Je reconnue un feulement furieux d'une des reines et me précipitai saisit son adversaire dans ma course, le percuta. Cette fois je ne rentrai pas mes griffes. Etant plus lourde que moi la guerrière ennemie ne s'était presque pas poussée de la guerrière du tonnerre, alors je le mordis, sentant à peine le sang qui reflua dans ma bouche. Elle éleva ses pattes et les abattit sur moi, je la laissa faire et ae griffa dès que ne fûmes tous les deux au corps a corps. La guerriere était bien plus forte, j'essayais de protéger mon cou mais m'aperçut qu'elle ne visait pas ici, elle voulait juste me blesser rien de plus. Je lui rendit les coups frappant son ventre et ses pattes, j'eu soudai une idée et lui mordit très violemment la patte. Si je la casse, elle ne pourra plus se battre, un de moi. Je l'entendis crier et ne pu continuer, je m'enfuis.

Dans ma course, je rentre dans un jeune guerrier de la rivière, et le combat recommence...

OMBRE MAJESTUEUSE

7e post

Tu es toujours couchée, la tête posée sur le sol poussiéreux et ensanglanté. Les rugissements, les cris, tout te vient dans une mélodie assommante. L'odeur acre du sang bouche tes narines. Et le mal qui te ronge. Là oui tu aimerais que tout s'arrête. Que ce ne soit qu'un horrible cauchemar. Maintenant tu distingues le chat qui t'avais sauvé, c'était Larmes d'Enchantement. Après lui avoir retourné un fort coup de griffe elle se retourna vers toi.
Tu aurais voulu lui dire merci mais rien en sorti, ton souffle faiblissait. Il fallait faire quelque chose ! Tu ne veux pas mourir...

Tu intimas la chatte à s'approcher de toi par un faible geste de la patte. Tu sentais tes membres s'engourdirent. Tu aurais aimée te relever mais tu n'y arrivais pas. Tu cherchas un cour instant Constellation du Lys puis tu te retournas vers la chatte, tu murmuras difficilement.

« S'il te plait Larmes d'Enchantement, aide moi.. »

Une perle d'eau glissa de tes yeux. Oh non, tu ne voulais pas mourir, il fallait qu'elle t'aide, qu'elle trouve la guérisseuse. Tu l'as supplia, tu ne voulais pas mourir.

"AHHH" hurlai-je lorsque que mon ennemi se jetta sur mon dos et se laissa glisser, les griffes dehors, avançant une lacération profonde dans ma peau. Je ruai pour qu'il me lâche mais il passa sous mes pattes arrières et me fit tomber. Au sol, je roulai vers lui et lui enfonça mes crocs dans le creux de la patte, au niveau de l'aiselle, il couina, j'ouvris la gueule pour lui mordre le dos et lui lacera les fans avec mes griffes. Il fit un grand mouvement pour se dégager et bondit sur ses pattes, la blessure que je lui avait infligée l'empecha de s'appuyer sur sa patte, je le chargeai alors et le fit tomber, sans m'acharner d'avantage je m'éloignai dans un galop lent, la fatigue était de plus en plus présente.

Je croisa soudain le regard d'une reine noir, elle parlait avec une autre, allongée au sol, les pupilles étrécies. Un large marque de sang était autour d'elle, sans réfléchir je me précipitai vers les tanière, et vis plusieurs blessés devant l'une d'entre elle. En arrivant a l'entrée de la sorte de tanière je criai, feulant à moitié "une femelle noire de chez vous, très blessée! Près du buisson là-bas vite!" désignai-je de ma queue, la fourrure hérissée je les considérai un quart de battement d'aile avant de m'enfuir, me demandant si c'était de la traitrise ou non. Au fond je m'en fiche, personne d'autre de mon clan que moi n'avait vu ses yeux, ceux de la femelle qui se sentait mourir. Passant à proximité de l'autre reine qui était aux côté de la blessée je feulai "la guérisseuse arrive" avant de me jeter au hasard sur un apprenti qui venait de se dépêtrer de son adversaire. Je ne suis pas un traître, non, mais je ne laisserais mourir personne. Je feulai furieusement sur le mâle un peu plus jeune que moi, m'apercevant de son état je le laissai et détalai vers deux autres combattants au corps a corps.

Le soleil, après avoir atteint son zénith, entre prend une lente descente derrière l’horizon. Les ombres s’allongent et les rayons faiblissant dardent de pourpre les pelages ensanglantés des félins présents dans la clairière. Je frissonne, hors d’haleine, le pelage tout sanglant et hirsute. Mes pattes sont lourdes et l’une de mes griffes est arrachée, mon arcade sourcilière ouverte d’une large entaille, faisant couleur un liquide pourpre et chaud dans mes yeux. Je secoue encore une fois la tête pour le chasser. J’aimerais que ça s’arrête, mais ça ne cessera pas, pas tout de suite. Je boitille lentement le long des buissons, espérant trouver Guépard des Neiges, sans succès. Voilà un certain temps déjà que je ne l’ai pas aperçu. Je prie silencieusement pour que rien ne le soit arrivé, comment pourrions-nous nous relever après chacune de ces batailles sans son savoir si précieux.

Je finis par tourner en rond, j’ai la gorge nouée à chaque cadavre que je croise. Je dois repartir, je dois me battre encore, je dois aider mon clan, je suis leur lieutenant, comment puis-je rester ici à regarder les nuages poursuivre l’horizon ? Je ne veux plus, pas maintenant, je veux juste m’arrêter un instant, souffler. La seule chose que j’accorderais à la décence sera de rester ici, assise, le dos courbé sous le poids de la fatigue. Les yeux mi-clos, je lèche pensivement ma patte mutilée en tentant de contenir des frémissements de douleur. Sommes-nous bien fous de continuer tout ceci, d’avoir lancé cette bataille. Ma conviction s’est évanouie, je commence à douter.

Finalement il a bien fallu que je me lève, je soupire, plonge une dernière fois ma langue sur mon poitrail tigré avant de rejoindre le champ de bataille au galop. Je suis surprise par un ombre qui surgit au coin de mon regard. Dans un sursaut, je fais un écart de côté, les oreilles rabattue sur mon crâne, les crocs nus. J’ai conscience que mon état ne doit pas me rendre bien menaçant, avec ces touffes de fourrures arrachée qui pendent le long de mon flanc et le sang séché qui la hérisse en pique rigide sur mon échine. L’autre est un matou imposant et frais, arborant un pelage noir qui ne m’est pas inconnu. Je détends mes muscles doucement et tend le coup pour dévisager plus en détail le nouveau venus. Je n’en crois pas mes yeux, j’ai dû perdre trop de sang, ça me fait perdre la boule. Je secoue la tête pour chasser encore une fois les gouttes écarlate de mes yeux. Je ne peux pas me tromper, ça ne peut être que lui. J’hume l’air. Son odeur n’est plus la même. Plus tout à fait la même dirons-nous. Elle reste pourtant reconnaissable. C’est lui, c’est sûrement lui. Étoile de Cobalt, l’ancien chef du clan du Tonnerre. Celui qui m’a fait lieutenante une première fois et que j’ai servi quelques lunes, avant les évènements qui ont conduit Etoile des Océans à prendre sa place. Hébétée, je le détaille, épatée devant ses muscles vigoureux et son pelage impeccable. Je suis bien sale et maigrichonne à côté de lui.

« Etoile de Cobalt, mais que… qu’est-ce que tu fais ici ? Je ne pensais pas te revoir. » Je balbutie bêtement. Le voir ici est tellement jouissif. Tous ces guerriers qui gisent parmi les félins qui se battent, ceux qui nous trahissent, il n’y a donc pas que ça, nous pouvons donc aussi retrouver des vieilles connaissances dans cette vie de fou. C’est plutôt rassurant à la vérité.

J’ouvre les yeux, mes paupières sont si lourde, je n’ai pas bien dormis. Je ne dors jamais bien quand Maman n’est pas là. Je ne dors jamais bien quand j’ai froid, quand j’ai peur. Et j’ai peur pour elle. J’ai peur pour eux. Ils reviendront ce soir, rien n’est moins sûr. Mais dans quel état ? Devrons-nous passer la nuit dehors, couché contre un corps figé et froid, ou au chaud dans la pouponnière contre un clan palpitant et soyeux ? Je frissonne, m’imaginant devant une tombe fraiche. Quelle horreur. Ça ne peut pas arriver, ça ne peut pas se passer de cette manière. Je ne le permettrais pas. Je me lève et m’ébroue sans convictions. Ma fourrure charbonneuse est couverte de mousse. Agacé, je passe ma langue sur mon flanc pour les chasser. Je jette un regard circulaire sur la pouponnière. Les uns dorment, les uns se toilettes, les uns gémissent doucement. Certains se blottissent les uns contre les autres pour former un amas de fourrure duveteuse. Personne ne pense à jouer. Plus personne ne se bat comme on le fait pourtant quand nos parents sont là. Je finis par aviser un pelage immaculé familier. Patte Pourpre est installée un peu plus loin. J’hésite un instant. Dois-je vraiment aller la voir ? Je garde un si doux souvenir de notre proximité durant la dernière bataille, mais si elle me rejetait aujourd’hui ? Je me décide tout de même. D’un pas lent, je me lève et me dirige vers elle

Je fais doucement glisser ma queue sur son échine pour attirer son attention. J’ai envie de capter son regard, afin d’avoir une petite idée de ce qu’elle pense, savoir si je le gène, si elle est indifférente, heureuse de me voir… J’aimerais bien qu’on prenne un peu de temps pour parler, pour se dire ce qu’on ne se dit jamais. Je m’assoie près d’elle, sans la quitter des yeux, m’appliquant à prendre un visage doux mais relativement inexpressif, histoire de sauver l’honneur si jamais elle me rejette.

La fin est proche... C'est ce que tu croyais ! Pourtant un regain de la force ennemi de fait sentir. Tu frissonne en ouvrant les yeux que tu avais fermés. Tu pensais que tout allait bien. Alors pendant un court instant tu t'étais relâche, voulant te détendre, oublier. Pourtant tu t'es fait avoir. Parce que dehors, les combats repartaient de plus belle. Qu'allait faire le clan ? Tu fermes a nouveau les yeux. Très fort. Très tes fort Et tu pris encore plus intensément que depuis le début de la bataille.

Oui, tu as relâché ta vigilance, depuis la première bataille. Et la, encore une fois, le sang gicle au dehors. Tu as tellement peur... Tu as cru un instant que tour s'était calmé, que tu pourrais continuer de dormir tranquillement, tout contre le corps chaud d'enchantement de la biche, que tu pourrais continuer de rire et de sourire avec ta sœur. Mais la, tu n'as plus qu'une seule envie : pleurer. Oui, pleurer toutes les larmes de ton corps. Mais tu ne peux pas, tu es comme engourdie. Alors tu referme les yeux, devenue insensible à cette douleur sourde qui te tiraille. Tu as mal ! Tellement mal. Tu sens la queue de Petit Orage parcourir ton échine. Tu lève ton museau, hagarde, et lui dit, plus froidement que tu ne l'aurais voulu :

- Qu'y a t-il ?

Je suis un peu rassurée de le sentir près de moi. Sa chaleur me réchauffe et je sais qu’il ne peut rien m’arriver. Patte Lunaire est si cher à mon cœur. Je passe ma langue rose sur son museau comme pour le remercier d’être là, toujours. Au travers les branchages grossièrement remis en état après l’attaque du Clan du vent, le soleil a disparu, on ne voit plus que le ciel coloré d’orange pâle. Bientôt il fera noir encore, et nous seront tout seul. Je commence à repenser à l’horreur connue quelques jours auparavant. Frissonnante, je ferme les yeux pour penser à autre chose. Cette fois nous ne subirons pas de dommage au clan, mais certains de nos compagnons vont mourir. D’autres tombent vont être creusée, d’autre chatons vont devenir orphelins. C’est horrible. Tellement horrible. Je me presse contre la fourrure de mon ami.

Ma langue passe longuement dans mon pelage tacheté. Je tente de chasser la mousse de mon poil, ça m’occupe, ça m’apaise. J’ai remarqué qu’il s’épaississait à mesure que je passais du temps dehors, à jouer dans la clairière, mais aussi depuis que la tanière est offerte aux courants d’air. Les reines craignent une arrivée du mal vert. Je ne sais pas ce que c’est, mais je suppose que c’est mauvais pour nous. En tout cas ça leur hérisse le poil. Mes moustaches frémissent quand je repense à leurs têtes à chaque fois qu’elles pestent contre la neige qui passe dans les brèches. C’est pourtant rigolo la neige, moi j’ai ça. C’est clair, c’est doux. C’est pur aussi. C’est si différent de la mort..

Vas-y recule! Recule:! Je te veux pas de mal! Ton sang n'est pas le mien! Leur sang n'est pas le mien! Je suis en pleine bataille pour rien! Je ne te veux pas de mal! Mais me défendrai, parce que je ne veux pas souffrir de plaies que je n'ai pas méritées! Songeai-je pour me donner due syllabe qui ponctue mes mouvements, comme les épopées des plus grands guerrier, ceux qui valent cent combattants a eux seuls. L'enragé ne recule plus, l'adrénaline lui fait oublier le rouge qui le coule de la gueule, de la fourrure et des griffes, moi même je me sent mieux. Il y a quelque-chose qui me gonfle de l'intérieur, qui me porte. Son coup de patte me lacère le visage, mais j'ai fermé les yeux attends, je baisse la tête, il est en face de moi et mets ses pattes avant sur mon dos, je cèdes mais l’entraine dans ma chute, remplis mes pattes arrière et les lui envoie en même temps dans le ventre, je le touche à l'oreille et lui griffe la tête. Il frappe a nouveau vers mes yeux, je me retourne violemment parvint a me relever et m’enfuir. Je vois subitement Plume de Braise au sol, je m'accroupis précipitement près d'elle:
"Blessée ou épuisée?!"

- Qu'y a t-il ?

J’esquisse un mouvement de recul, son ton est froid, si froid. J’ai maintenant peur de voir ses yeux. Et s’il j’y décelais de la colère ? Je baisse le regard, fixant mes pattes, l’air penaud. J’aurais dû rester à ma place, c’est évident, elle n’a pas oublié sa rancœur sur un simple instant de terreur partagé. Dépité, je réprime un petit gémissement.

« Désolé, je ne voulais pas te déranger » Je miaule piteusement.

Je me demande si je dois me lever et partir. Je n’ai pourtant pas envie. Le soleil couchant jette des ombres rouge sur son pelage blanc comme neige. C’est assez joli. J’aime bien le crépuscule, ça donne une bonne mine au ciel. Le soleil meurt puis renait. C’est une bonne façon de mourir. On sait qu’au matin, on reviendra, on reverra tous ceux qu’on aime. J’aimerais bien être le soleil. Tout le monde aime le soleil. Il éclair, il chauffe. Oui quand je serais grand je serais le soleil. C’est mieux que chef même. Je secoue la tête pour me défaire de ma vision d’idéale et du pelage de ma sœur de lait. Ce n’est sans doute pas le moment de rêver au futur. Qui sait comment il sera fait. C’est un peu effrayant ça d’ailleurs. Je pose ma truffe contre l’épaule de la jeune femelle.

« Tu veux que je parte ? »

Astre de Cristal
Clan de la Rivière
32 eme post

Astre de Cristal avait quitté le clan en pleine bataille. Elle savait qu’il y avait de ces période ou il lui était impossible de tout comprendre. Sortir était alors la meilleure des solutions, cela lui permettait de se changer les idées, de penser à autre chose, de méditer sur la vie de clan, sur ses amis. La jeune chatte était assez mature en ces temps de guerre, il y avait une question qui ne cessait de trotter dans sa tête : Pourquoi devait-on se battre continuellement contre les autres clans ? Comme seule réponse elle avait trouvé que c’était pour survivre. Que si l’on ne se battait pas contres eux, ce serait eux qui se battraient contre nous et qu’ils en profiteraient pour nous voler notre territoire. En parlant de territoire, pourquoi en avoir un, et le défendre au prix de sa vie ? Pourquoi ne pas vivre tous ensemble, dans la joie et la bonne humeur sur un seul et même territoire ? Cette question, elle en avait eu la réponse au cours de sa courte vie. Elle savait que certains chats étaient assoiffés de pouvoir et que si chacun ne défendait pas ses propres terres, ce type de chats ferait un massacre et s’approprierais toutes les terres. La vie était vraiment injuste. Pourquoi un chat comme elle devait souffrir de cette injustice. A cause de laquelle, elle devait apprendre à se battre et payer de sa vie la protection de ce territoire. La notion de clan n’était pas à revoir néanmoins. S’entraider les uns les autres, c’est cela qu’elle aimait. Parler avec les anciens, surveiller les chatons et chasser pour le clan, étaient un vrai honneur pour elle. Ce qu’elle ne voulait pas et se refusait de faire, c’était de se battre pour une intrusion de territoire. Pour elle l’usage de la force devait être utilisé en dernier recours, si le chat refusait de quitter le territoire de son plein gré. Malheureusement, elle était beaucoup trop naïve.

Elle qui ne voulais pas succomber à la violence, avait pourtant tué un chat ennemi. Et là, elle s’apprêtait à se battre. Encore.

Astre de Cristal
Clan de la Rivière
33 eme post

Elle vagabondait dans la forêt, ne savant pas vraiment ou elle allait puisqu’elle était épuisée par cette bataille. Elle entendit de l’eau couler et tomba sur un ruisseau quelques longueurs de queues plus loin. Il devait surement mener à un lac. Elle le suivit. Et pendant qu’elle avançait doucement, elle repensa à sa mère. Celle-ci avait fait partie du clan de la Rivière et avait mis bas sur ces terres, donnant la vie à un chaton et mourant dans les pires souffrances qui soient. Après avoir donné la vie, elle s’était faite attaqué par un loup et voulant défendre son chaton, s’était donné corps et âme dans un combat qui lui avait été fatal. Quelques heures après elle était morte. Astre de Cristal sentait encore son doux parfum. Elle sentait un mélange d’herbes fraiches et de sève de pin. Son pelage était si soyeux et si chauds que l’apprentie se souvenait qu’elle adorait s’y loger. Toute son enfance elle avait pensée à sa mère car arrivée au camp de la Rivière, les chatons l’avaient regardé bizarrement : elle n’avait plus de mère et eux en avait toujours une. Bien sur, les reines l’avait adoptée et considérée comme leur propre chaton dès le premier jour mais cela n’avait jamais suffit à lui faire oublier sa vraie mère. Elle se sentait plus forte que jamais, à cette époque. Mais aujourd’hui, on lui demandait de défendre son clan et cette perspective était étrange pour elle. En effet , elle n’avait pas eu de famille ici. De famille biologique, en tout cas. Elle avait à plusieurs fois risqué sa vie pour un clan dans lequel elle n’avait aucune racines au départ. Elle en était même devenue la chef. Elle se sentait toujours comme une étrangère.

Avant Astre de Cobalt

Je hurle de douleur. Cette brute, elle m’a arrachée ma griffe. Il l’a retourné et elle a fini par lâcher. Ça fait bigrement mal. Je me tortille de douleur sous le poids de mon bourreau, tremblante de souffrance, le visage déformé et haineux. Il va me le payer. Mais en attendant, j’étouffe. Je me cambre violement. A défaut de me libérer, le matou est déséquilibré. Je parviens à rouler et à me glisser hors de ses grosses pattes. Soulagée, je pousse un soupir, pantelante, la patte sanguinolente. On se toise un instant. Je ne sais plus son nom, mais j’ai déjà dû le croiser. Son pelage est grise marbré et ses yeux bleus lance des éclairs, il semble bien fière de lui. Ma griffe gît non loin. J’espère qu’elle est seulement brisée, et non pas complètement arrachée, elle ne repoussera pas sinon. Agacée, je bondis la première pour le renverser sur le flanc. Mais il résiste. Je pousse de toutes mes forces, dérapant dans le sable, avant de lui faire un crochet-patte. Il s’écrase lourdement, je miaule de triomphe avant de lui labourer le flanc furieusement. Le sang perle le long des entailles. Je sens ses côtes saillantes sous sa fourrure. Ne mangent-ils pas à leur faim avec toutes les proies qu’ils nous volent ?

Astre de Cristal
Clan de la Rivière
34 eme post

La jeune chatte sortit de ses pensées et revint à la vie réelle. Qu’était-elle en train de faire, déjà ? Ah oui, elle était censée aider son clan. Plus tard. Pour l’instant, ils ne semblaient pas avoir réellement besoin d’elle. Elle souhaitait se diriger vers le lac. D’ailleurs, elle semblait arrivée. En effet, elle poussa d’un coup de patte une branche lui barrant le passage et découvrit avec émerveillement le reflet de la lune sur cette immense étendue d’eau. Elle en resta bouche bée un moment puis reprit ses esprit. Elle décida de s’approcher quand elle distingua non loin, la silhouette d’un chat, ou d’une chatte peut être. Elle réfléchit. Ce chat était en intrusion sur son territoire, ou alors, c’était un chat du Tonnerre ayant fuit le combat. Elle se devait de le chasser. Mais très honnêtement, elle n’en avait aucune envie. Il ne semblait pas chasser et franchement, un chat seul ne pouvait pas faire grand-chose de mal. Elle se décida enfin à l’approcher. Apparemment, c’était une femelle. La guerrière du clan de la Rivière fut surprise par la beauté de son pelage noir comme le jais et fut désemparée quand elle vit ses yeux bleus azurs la fixer. Elle huma l’air : elle venait du clan du Tonnerre. L’intruse la regardait passivement sans émettre de réaction particulière. Elle semblait se ficher d’avoir pénétré sur ce territoire et il semblait que le probable fait de devoir se battre l’embêtait plus qu’autre chose.