The future is a White House without no colour ~

*
* *

[ Une soudaine envie d'écrire à la deuxième personne et de délaisser la
description du paysage & j'vois trois millions de fautes mais la flemme de corriger]


Tu entres. Ombre furtive qui se détache sur le crépuscule agonisant à l'horizon. Vaste ligne embrasé d'un florilège de couleurs aux teintes pourpres. Où que l'on soit on la voit, oh oui toi aussi tu la voyais, et tous les soirs, assise dans ton prés où le vent jouait puérilement dans ton pelage. De là-bas aussi tu le regardais, le soleil se couchant dans une marre de sang, te délectant de sa fin. Et le matin de sa résurrection. Tel un phœnix, qui embrasse le ciel de ses ailes, tel l'astre qui oublie ses enfants le temps d'une nuit. Oh oui, où que l'on soit terrible soleil nous ne pouvons le rater ; et quand avec délice on se promène sous ses chauds rayons on se sent heureux. Et un nuages passent et ombre nos paupières de sa douloureuse lumière qui s'évanouit. Vois-tu toujours le monde en ces nuages ? Ceux qui présentent la pluie et annonce l'orage. Lui qui nous abandonne si longtemps, nous laissant face à nos tourments. Démons vicieux et cauchemars taquins, nés de nos esprits qui ne sont plus sains. Ce soir aussi il disparaît, nous soustrayant à sa beauté éternelle, lui qui nous fuit une fois encore. Astre du jour, pas de la nuit. Laisse la lune nous consoler maladroitement de notre sinistre imagination.

Tu poses le gibier sur la tas. Comme chaque jour, t'assoit, rassasie ta faim d'un maigre écureuil. Te lève. Tu lèves le museau un instant. Tâtant de ton esprit la noirceur insondable de ton cœur. Que vois-tu la haut ? Est-ce une supplique qui aimerait franchir la barrière de tes babines ? Une phrase de regret adressé au Clan des Étoiles ? Tu crois en eux, malgré ton cœur qui se perd dans les méandres solitaires. Mais eux, ils ne croient plus en toi. Si par un quelconque hasard auraient-ils cru un jour en toi. Mais maintenant c'est trop tard. Fini, foutue, trop tard. Tout simplement. Est-ce ta liberté que tu essayes d'obtenir ? Renonçant indirectement à ton utopie impossible, te sortir enfin de la chimère insistante dans laquelle tu t'es plongée ? Oh belle liberté, un jour elle redeviendra tienne. Elle que tu as chérie, solitude avec laquelle tu es restée, bouclant ton cœur dans un enclos sans espoir pour subvenir à ses demandes. Ô cœur las ! Quelles misère en ce bas mon essaye t-elle de te faire faire ? Toi qui te dévoue encore et toujours pour les autres. Sacrifiant liberté pour les aider, sacrifiant innocence pour les soustraire à la douleur ; sacrifiant amour et raison pour tuer leur tristesse. Pour régner enfin sur un monde endoctriné par le bonheur, shooté à la paix, un monde enfin reconnaissant. Plus pur, plus beau qu'il ne l'est déjà.

Mais reste t-il de l'espoir ? Soleil si lointain de ton cœur, lui qui n'éclaire plus ta vie maintenant ? En tout cas toi tu n'en a plus, crois-je ! Mais que faire, sans ton rêve, sans ton utopie tu ne trouve pas la force de vivre ; alors masquant ce que tu ressens tu continues à marcher vers ton idéal inaccessible. Tu a trop peur de la vie pour exister en dehors de ton rêve. Toi qui as peur des sentiments, toi qui te nourris de ceux des autres, toi qui as peur d'être vide alors que tu t'obliges a rester insensible. Sauf a ses beaux yeux dorés que tu fuis, encore, toujours, plus loin, sans te retourner. Mais tu ne vois rien dans le ciel couleur de sang. Pas la moindre réponse, pas le moindre espoir. Juste une nuée d'oiseaux. Pourtant tu avancera. Coûte que coûte. Quitte a tuer, pour ne pas te laisser mourir toi-même. Qui sait, peut-être qu'elle, cette chère liberté te reconsidérera à nouveau un de ces jours. Maintenant que le soleil est quasiment passé à un autre bout de la terre, tu vas se coucher. Tu n'aimes plus la nuit et les ténèbres comme avant. Parce que lui, ton esprit imbécile est faible, il lui envoie cette chose. Qui se cache derrière chaque arbre. Derrière chaque Ombre. Pure produit de ta peur, de ton esprit trop controversé. Ou tout simplement trop à bout. Mais elle te hante. Et toi aussi tu as peur.

Dans le noir aussi la frayeur t'assaille. Et malgré tous ces corps grouillant de vies, tu ne peux t'empêcher de distinguer tout près de toi cette silhouette maléfique. Tu ne peux dormir. Tu ne peux jamais dormir, et cette nuit ne sera pas une exception. Une fois encore l'insomnie te prends. Et te cachant aux yeux des tes peurs, tu essayes de devenir invisible. Si seulement elles pouvaient de pas te voir. Elles qui te scrutent attentivement, se jetant avidement sur une faille, une faiblesse. Tu la voies à l'entrée de la tanière des guerriers qui te regard avec amusement, un sourire mauvais collé aux babines. Ses poils longs couleur de rien sont poissés par le sang qui coule constamment ; ses yeux, non tes yeux, emplit de haine. Elle, la tueuse, la partie de toi qui se réveille quand tu tues, quand tu chasses. Elle qui vient te harceler, ton esprit qui te crie d'abandonner, de sortir de ta chimère, pour qu'enfin tes démons te laisses tranquilles. Mais tu ne cèdes pas. Et chaque nuit tu croises son regard sadique aux mêmes nuances dorés que les tiens. C'est toi cette chose. Et c'est bien cela qui te fait le plus peur. Te fixant toujours, elle part d'un rire roque et sardonique que seul toi peut entendre. Mais c'est assez, tu ne peux plus le supporter. Impulsivement tu sautes sur tes pattes, bondis vers elle, comme pour la chasser. Mais elle rit toujours, elle se moque de ton infortune. Tu ne peux lui faire de mal. Elle joue avec toi tel un pantin tu es entre ses griffes, et ta vie maintenant tu la consacres aux meurtre. Mais ce que tu veux toi, c'est tuer la tristesse. Faire vivre le bonheur.

Ricanant, elle s'en va en trottinant, se retournant vers toi comme t'invitant à un défis. Et instinctivement, pour lui prouver que tu n'as pas peur, tu la suis en courant. Son pas se fait plus rapide. Et bientôt tu la vois plus. Elle veut te perdre. T'enfouir encore plus des les ténèbres qui peuvent t'habiter. Que tu es puérile parfois, fonçant tête baissée ! Dans ces moments là je te trouve bien pathétique, bien ridicule. Mais je n'ai pas à critiquer, moi qui n'existe simplement que pour conter ton histoire. Et tu cours encore et encore, comme pour rattraper ce fantôme qui te fais devenir irraisonnée. Toi qui étais si sage, si souriante. Toi qui ne connaissais rien a la vie, toi qui ne connaissais rien à la mort. Toi qui vivais simplement, te délectant de la vie, rêvant pour un oui ou pour un non. Comment as-tu pu devenir cette féline ? Comment ? Parfois tu aurais tant voulu rester cette pauvre chatonne que tu étais. Aussi insouciante qu'heureuse. Mais maintenant c'est trop tard. Maintenant tu connais la vie à travers les autres, mais la mort tu la connais. Tu la donnes. Et même je crois que tu l'aimes. Et ça te fais peur. Toi si exquise et si pure, attirée par de si sombres préférences. Et quand tu arrêtes enfin de courir, les coussinets endoloris, c'est pour te retrouver devant une grande et vieille bâtisse abandonnée. Elle est sombre, plongée dans le noir. Comme toi. Elle paraît sans âme, sans vie. Comme toi. Pantin désarticulé jeté négligemment dans une poubelle.

Malgré la peur que t'inspire l'église et ce que tu pourrais y trouver de bien sinistre à l'intérieur, tu entres. Simplement parce que cette bâtisse te fais penser à toi-même. Seule, abandonnée de tous. Dénué de sentiments et ombre à l'intérieur. Qui ne se résous tout de même pas à s'écrouler. Une fois à l'intérieur tu n'es pas complètement plongée dans le noir. La pâle lumière de la lune nacrée filtre à travers les vitraux colorés. Et dans un silence presque respectueux tu regarde lentement les raies de lumières qui viennent se poser sur le bois des nombreux objets disposés dans la salle. Comme si à travers la noirceur des ténèbres la lumière réussissait quand même à passer. Comme dans ton cœur. Et tu y vois de l'espoir. Oui un jour tu redeviendra ce que tu étais, libre et joyeuse. Et tu t'étends sur le sol, un sourire sincère collé aux babines. Tu regarde le plafond sans vraiment le regarder, tu ne penses pas ; tu es juste heureuse, l'esprit vide de toutes pensées. Et derrière toi tu entends un bruit. Tu te lèves, résignée. Si c'est encore ce monstres qui vient te faire peur tu vas lui faire face ! Enfin tu vas l'affronter ! Mais se dresse devant toi un chat. Le pelage tigré, strié de noir sûrement. Difficile à dire dans cette obscurité. Ses yeux pétille d'une joie pure et sincère, rayonnant d'un bleu magnifique. Tu es contente de trouver quelqu'un pour te tenir compagnie, alors tu lui offres un large sourire. Même s'il faut avouer que si tu avais retrouver ton double maléfique tu aurais remis les points sur les i et les barres sur le t. Alors d'une voix emprunte de gentillesse tu lui dis :

«-Hé, bonjour.»

Et à l'aube de cette nouvelle rencontre ton regard se perds au delà du seuil de la porte. Distraitement tu regarde les feuilles des grands chaînes s'agiter sous le vent. Et tu les observes avec espoir, ressentant d'ici les senteurs boisées de la forêt, imaginant la douce saveur de la liberté se déposer sur ton palais.