L a peur, le danger a tout instant, un stress constant qui vous envahie l’esprit. Je suis là dans ma tranchée de tous les jours de toutes mes peurs, cela faisait deux mois que j’y suis. La boue m'encrasse le corps et mon cœur qui est devenue pierre. Je ne suis plus moi-même, je ne parle plus, et j'obéis comme un robot, mon cerveau est mon esprit ne sont plus qu’ustensile, je ne suis qu’une chose parmi tant d'autres d'ailleurs, tant de milliers. Mes cheveux bruns ne sont plus que gris, comment devenir vieillard en quelques mois, et bien allez faire la guerre. Quelque chose qui ne devait durer que deux semaines. J'ai donc été un mouton, j’ai suivi tout le monde. Dans ce train infernal, ou l'ambiance résidait, ou tout le monde la laissé, nos visages sont devenues blanc de peur en arrivant. Notre excitation s'est transformée en angoisse continue. On a tout laissé dans ce train, tout. Notre vie, notre famille, nos animaux, nos travails, et nous ne nous sommes jamais posés de questions, même celle de ne peut-être jamais revenir, et de remonter le temps à l'envers dans ce convoie du retour, de reprendre un cours normale. Ici à Verdun, plus de la moitié de ces gens ne reprendrons pas cet inespéré convoie du retour....
A lors je regardais les autres, mes compagnons, avec recul. Il me faisait peur, et encore plus quand je me dis que je ne suis que leurs miroirs. Un visage blanc nacré et luisant de transpiration emplie de terreur, les yeux vides reflétant la crainte. Nos lèvres bleues glacial. Nous sommes déjà morts avant l'heure, il ne nous reste que notre esprit est encore si il n'est pas dirigé par des forces extérieures qui nous mangent. Eux qui ne se battent pas mais qui nous dirigent comme de simple robots qu’il faut juste nourrir. Ces repas ingrat, qui ne remplissent notre estomac qu’à moitié. Et ces rats, qui détruisent nos troupes. L’enfer de la pluie qui tombe et lance la seul mélodie de la journée. Elle est nostalgique, douce comme la braise qui envoûte chaque guerrier. Je songe à ce qu’aurait pu être ma vie sans cette guerre inutile et enfantine. Deux représentant qui ne pense qu’a eux, et qui ne réfléchissent même pas au nombre de vies gâché, peut-être pleins de Mozart ou de Enstein oublié. J’espère que mes enfants n’auront pas à vivre ce que je fais dans un rythme journalier.
Tout le monde me craint ici, personne ne m'approche. Je ne me suis jamais demandé pourquoi, mais de ce que j'entends, je suis un fou. Je ne raconte jamais les mêmes choses, un jour je suis directeur, un autre banquier aux Etats-Unis. Pour moi ma vie c'est envolé, il ne me reste plus rien, alors je l'invente, elle me donne plus de gaité, un parfum doux de quelque chose que j'aurais voulue gouter. Pourtant j'écris à mes enfants et à ma femme d’envoutantes lettres de bonheur, mon écriture en arabesque ne reflète pas cette crainte incessante. Je ne sais pas quelles parfums elles ont, pour moi ces lettres, elles représentent ma vie dans ces tranchées remplie de terre et sans doutes pour eux la délivrance, un sentiment de liberté et l'espoir qu'un jour je reviendrai marcher sur mon carrelage froid mais qui avant m'accueillait chaleureusement. Mais la science n'a toujours pas inventé la magnifique machine à remonter le temps, celle que l'on nous promet dans ces grands bouquins d'artiste qui nous font rêver.
L e cor sonne, c'est l'heure de la fin de quelqu'un ou de plusieurs personnes et peut-être de moi. Tout le monde s'élance vers leur seul but, revenir ici. Nous avons aussi tous la même crainte, rester sur le champ, et ne plus pouvoir bouger. Dans ces-cas là il ne faut pas réfléchir, mais une envie me monte à l'esprit, je voulais rester là. Ne pas craindre ma vie. J'attrape un couteau, je détourne mon regard, et je fis l'acte le plus horrible de toute ma vie. Une sensation bizarre me monte au cœur, maintenant il me manque une chose, dans cette tranchée je n'aurais pas perdu ma vie, mais mes doigts. Mes doigts d’ancien pianiste que je ne serai plus. Je ne pourrai plus jamais faire glisser mes doigts sur ces touches d'ivoire, me transporter dans une musique entrainante. C'était ma plus belle réussite, mon piano.
Je me lève, encore dans mes esprits. Je dois partir au combat, mais ne faire que semblant, j’allais encore mentir. Mais je ne le fais toujours que pour mon bien, la vie est déjà gâchée à présent, je ne pourrais plus jamais la récupérer, jamais. Je m'exécute donc. Une personne de l'infirmerie me repère, elle me prit dans ses bras glacé de peur, le voyage jusqu'à la dernière ligne fut court. Je m'allonge sur un lit, surement la première fois depuis de longs mois, cette sensation de douceur qui enveloppe le corps, et qui me maintiens dans un état de transe. Mes lettres je les écrits de ma main gauche, mes anciennes arabesque ne sont plus qu'un tas de lettres sans sens.
P lusieurs jours plus tard, les bruits courts. La vérité est découverte mais ne reste qu'illusion. Je suis toujours sur ce lit mais l'infirmerie vide est devenue pleine. Non pas de cadavre, mais de personnes à moitié vivante, ils sont tous écorché un bout de vie sans aller aux combats. Mes supérieurs ne me croient plus, j'ai lancé une mode terrible, affreuse, maintenant combien de guerriers allées rentrer sans avoir combattus. Ce jour-là je n'allai devenir que crainte, cette peur qui me hante depuis le début. Je suis devant un mur, il n'est pas blanc pur mais rouge de vie. Un bruit sourd mais bruyants retentit, le dernier de ma courte vie, je pars. Et voilà ce que j'avais écris dans ma dernière lettres, tâché de mon sang, ses dernière gouttes :
" Mes enfants, je vous aime. Mais comme toutes partitions de musique il y a une fin...
Au revoir "