Le concept du forum se base directement sur le roman La Guerre des Clans d’Erin Hunter. LGDC Warriors dit « LW » a été fondé en 2007 par Étoile Noire, et il continue aujourd’hui de vivre grâce à ses infatigables membres toujours aussi déjantés ! Incarne un chat sauvage et rejoins l’un des quatre Clans de la forêt de Cerfblanc. Quel que soit ton choix, sois prêt à te battre pour ta tribu, chasse pour elle, rencontre les autres félins et marque de ta patte l’histoire des Clans ! LGDC Warriors est un forum RPG félins qui demande un minimum de 7 lignes par réponse. N’hésite pas à profiter également de la Chatbox et des différentes catégories hors-rp que propose le forum. Rejoins-nous vite, tu ne le regretteras pas !
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expectations | Belladone
Admin à l'essai ✿ Chef du Clan de l'Ombre
Étoile Glorieuse
Admin à l'essai ✿ Chef du Clan de l'Ombre
Dim 28 Oct 2018 - 11:17

Que le ciel était beau ce matin là. D’une clarté aveuglante, pure et sans ride. C’était un ciel qui appelait au calme et à la sérénité. A une Paix après laquelle la forêt avait si longtemps cherché et à laquelle elle s’accrochait de toutes ses forces, la sentant s’échapper lentement, au fil des secondes. Elle avait cette fâcheuse manie de toujours vouloir partir la Paix, et malheureusement ce n’était que lorsqu’elle avait disparu qu’on s’en rendait compte.

La Paix était encore heureusement aujourd’hui. Elle irradiait des sourires et des rires, effaçait les quelques marques qui semblaient persister sur les corps et les esprits. La longue balafre qui te barrait l’épaule avait presque disparue, vestige de cette bataille remportée. Il t’arrivait encore parfois de t’éveiller la nuit sous la brûlant douleur d’un faux mouvement, les images vacillantes des combats comme gravées derrières tes paupières. La guerre pour retrouver les Étoiles n’étaient à présent qu’un mauvais cauchemar.

Réveillée depuis l’aube, tu avais accueilli les tiens au réveil assise au milieu du camp, et après avoir formé la première patrouille de chasse, tu les suivis à l’extérieur. L’air était sec et froid, presque douloureux lorsque tu inspirais trop fort pendant que tu courrais. Alors que vous vous dirigiez vers vos frontières, tu sentis ton attention attirée par delà la limite, et après avoir fait un signe à tes guerriers, tu t’éloignas et quittas ton territoire.

Tu n’étais pas parti aussi loin depuis bien longtemps. La dernière fois, tu avais eu le malheurs de rencontrer Samaël. Tu eu une vague pensé pour le solitaire. Où pouvait-il se trouver à présent ? Peut-être était-il mort maintenant, ce ne serait après tout, que la continuité logique de son histoire. Samaël avait perdu et tu avais gagné. Mais le savoir mort ne te réconfortait pas, loin de là. Il était, ironiquement, la dernière chose qui te rattachait à ce que tu avais été, et s’il venait à disparaître, il ne resterait alors rien de matériel de ton passé.

Après une longue course, tu finis par t’arrêter aux abords d’un champ, et te laissas choir sur le côté dans l’herbe grasse. D’un regard distrait, tu observas les asters et les hélénies qui ployaient doucement au grès du vent, leurs têtes colorées voletant paisiblement au rythme des saccades des bourrasques.  L’automne ne t’avait jamais paru beau, c’était froid et pluvieux, et pourtant, c’était comme le redécouvrir. Peut-être que la sagesse t’avait gagné, accompagné des neufs vies. En relevant la tête tu humas les fragrances piquantes qui flottaient autour de toi, incertaine quant à l’odeur que tu cherchais vraiment. Tu n’avais plus personne à fuir, ni à retrouver à présent. Tu n’avais plus que toi, et ces satanées Etoiles.
Étoile Glorieuse
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Arpente la Forêt
Belladone
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Dim 28 Oct 2018 - 13:52
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ft. Étoile Glorieuse
La nostalgie, un sentiment bien cruel pour ceux qui souhaitaient être heureux. Cruel, mais profondément incontrôlable. Belladone avançait seule, longeant la ville des bipèdes d'où sa mère était originaire. Les nids se ressemblaient, se confondaient. Elle surprit alors ses pensées entrain de vagabonder, essayant de répondre à une tempête infinie d'interrogations qui faisait rage sur les plaines de son esprit. Pourquoi sa mère avait-elle fuit les bipèdes ? A quoi aurait ressemblé sa vie si elle y était née ? Est ce que ses frères seraient toujours avec elle ? Oui, la nostalgie était cruelle; elle se servait des souvenirs douloureux comme de griffes pour entailler la chaire de la rouquine. Belladone se remémorait avec affliction les peines qui avaient entaché sa vie. La mort de sa génitrice, la mort de Tilleul, la disparition de Basalt, la mort de sa mère adoptive. Elle éprouvait effectivement de la peine, mais ce qui lui faisait le plus mal au coeur, c'était le manque. La solitude de son existence seulement vouée à la survie commençait à devenir pesante, même les roches qu'elle consultait ne savaient plus lui donner une réponse correcte. Quand bien même c'était elle, Belladone, qui inventait ces réponses.

Ce matin-là, le froid inhibait quelque peu ses sens, sans pour autant être en mesure de mordre dans sa chaire. Il faut dire que la fourrure de la petite féline était si épaisse, que rares étaient les coups de vent qui pouvaient se venter d'avoir atteint sa peau. Ses poils roux agissaient comme une carapace impénétrable; barrant la route aux bourrasques, aux crocs et aux chats qui s'approchaient trop près de son cœur. Belladone chassa peine et nostalgie d'un frétillement des oreilles et accéléra la cadence. Elle se dirigeait d'un pas léger, avec une élégance rare, vers le champ de fleurs dont les senteurs étaient les seules à encore pouvoir parvenir jusqu'à son odorat. Quand elle s'engagea au milieu de la flore, c'est à peine s'il était encore possible de la distinguer, tout ce que l'on pouvait apercevoir d'elle, c'était deux oreilles rousses joyeusement dressées. Elle finit par réussir à se dégager un peu de la végétation, ayant trouvé un carré d'herbe nu sur lequel prendre place.

Doucement, elle enroula sa queue touffue autour de ses minuscules pattes et plongea son regard vert dans l'admiration du ciel. Sa contemplation amenait dans son coeur un calme pur et silencieux qu'il lui arrivait d'apprécier. Ayant finit par croire à ses propres mensonges, Belladone se demandait si les astres avaient un message à lui délivrer. La lune brillait encore un peu dans le ciel, mais seul le soleil semblait avoir quelque chose à lui dire. Ses rayons qui commençaient tout juste à baigner le champ d'une magnifique lumière, lui indiquèrent une silhouette installée un peu plus loin. Comme la rouquine, elle avait l'air plongée dans une méditation apaisante sur la nature. La belle n'avait pas l'habitude d'aller trouver les autres, le contraire était plus courant. Mais des forces beaucoup plus grandes qu'elle, lui avaient soufflé à l'oreille qu'il était de son devoir d'aller trouver ce chat noir. La féline se leva, balayant le sol sur lequel elle était assise de sa queue touffue, et s'approcha de l'inconnu.

La rouquine tressaillit quand elle découvrit une femelle qui lui semblait vaguement familière, Belladone oubliait rarement les visages. Les noms échappaient toujours à sa mémoire, mais les yeux, non. Alors qu'elle comptait à l'origine se présenter, Belle planta son regard émeraude dans celui de la-dite inconnue.

- Excuse moi, mais tes yeux ne me sont pas inconnus, nos chemins se sont-ils déjà croisés par le passé ?

Belladone était calme, son optimisme était tel qu'elle ne se sentait jamais en danger avec qui que ce soit. Elle cultivait naïvement l'idée qu'il ne pouvait rien lui arriver de mal et que les chats étaient naturellement bons. Cette conviction avait déjà été ébranlée de nombreuses fois par le passé, mais jamais elle ne retenait la leçon. Pas qu'elle eut été stupide, Belle était de loin l'une des félines les plus intelligentes qu'il vous serait donné de rencontrer, elle avait seulement de grands espoirs que rien ni personne ne pourrait jamais détruire. Elle penchait légèrement la tête, adressant un petit sourire agréable à son interlocutrice, en attendant une réponse qu'elle espérait aussi aimable que sa question.
☾ anesidora
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Étoile Glorieuse
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Dim 28 Oct 2018 - 15:02

Lorsque la petite minette se présenta face à toi, tu lui adressas un regard quelque peu perplexe. La jeune semblait tellement candide, un peu trop innocente pour se tenir ici face à elle. Elle semblait tellement délicate, bien plus proche du chat domestique que du sauvage, et ça piqua légèrement ton intérêt. Lorsqu’elle t’adressa la parole, tu laissas couler sur elle un regard vide. Son attitude pleine de sympathie te déstabilisa quelques instants mais tu ne laissas rien paraître, la fixant toujours de ton regard glacial. Tu réfléchis quelques instants à sa question, fouillant dans les souvenirs confus de ces dernières lunes. Tu ne doutais pas avoir pu rencontrer la femelle, mais ton esprit avait été si occupé qu’il semblait que tu ai oublié ce détail.

« C’est fort possible, mais je n’arrive malheureusement pas à me souvenir de vous. »

Tu lui offris un demi-sourire d’excuse avant de plisser les yeux et de continuer à chercher. Tu n’oubliais d’habitude pas facilement les visages, mais il fallait croire que le sien avait quitté ton esprit. Finalement après plusieurs secondes de réflexion, quelques vagues souvenirs te revinrent, et tu réprimas un léger rire. Tu ne connaissais plus son nom, mais tu te souvenais clairement du magnifique discours qu’elle t’avait servie quant à ses dons pour parler de l’avenir. Tu n’y avais bien entendu pas cru, mais l’idée t’avait amusée et tu l’avais laissé te montrer. C’était stupide, mais tu étais tellement fatiguée du sombre destin que l’on te dessinait que les belles paroles de la rouquine t’avaient consolées, pour quelques précieuses minutes. Les beaux parleurs arrivaient toujours à charmer ne serait-ce qu’un peu leur publique, et la petite femelle avait clairement un don pour cela.

« Oh si maintenant ça me revient ! Vous m’aviez montré vos talents pour … lire les signes. »

Tu ne savais pas clairement comment appeler cela. Tu savais que les guérisseurs pouvaient eux aussi voir dans la nature des signes des Étoiles, mais tu doutais qu’une simple solitaire ai cette capacité. Les Étoiles n’étaient pas très bavardes, et ne parlaient qu’à peu de chats, même à toi. Et un tel pouvoir semblait trop important pour être placé dans les mains d’une si jeune minette.

« Je m’appelle Étoile Glorieuse, même si ce nom ne doit rien vous dire étant donné que je ne le portais pas encore lorsque nous nous sommes rencontrées. »

Tu ne savais pas si elle connaissait les coutumes des clans, ni même leur existence. Tu ne lui avais certainement pas donné ton rang la première fois que vous vous étiez rencontré, les temps de guerre appellent à la vigilance et tu ne voulais pas attirer l’attention sur toi. Aujourd’hui, ton identité était bien l’une des dernière chose qui t’inquiétait, ton nom avait bien asses résonné dans la forêt, et tu ne doutais pas que viendrait un jour où on se vengerait de toi.
Étoile Glorieuse
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Belladone
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Dim 28 Oct 2018 - 16:09
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Le regard glacial de la féline au poil sombre ne troubla en rien Belladone. La rouquine était de ceux qui ne reculaient pas devant l'hostilité et heureusement, car la plupart des matous qu'elle avait su apprécier avaient d'abord été glacials avec elle. Elle attendit donc patiemment, sans mot dire, appréciant la chaleur du soleil qui commençait doucement à se répandre sur son dos. Sa fourrure rousse semblait prendre feu, quelque chose qu'elle avait toujours apprécié, cela lui donnait une apparence légèrement surnaturel; c'était bon pour les affaires.

- Oh si maintenant ça me revient ! Vous m’aviez montré vos talents pour… lire les signes.

Belladone esquissa un sourire, satisfaite de ne pas avoir été si facilement oubliée et légèrement amusée par les termes employés par son interlocutrice. Celle-ci ne semblait pas très à l'aise avec les dons de la rouquine; ou peut-être ne voulait-elle simplement pas la froisser ? Les félins qui ne croyaient pas aux inepties que Belle racontait, étaient très nombreux et elle n'aurait pas été étonnée que cette nouvelle venue en fasse partie. Quoiqu'il en soit, la petite femelle était assez ouverte d'esprit pour comprendre que tout le monde n'était pas obligé d'adhérer à sa foi. Foi qui était terriblement fausse puisque inventée de toute pièce par ses soins.

- Je m’appelle Étoile Glorieuse, même si ce nom ne doit rien vous dire étant donné que je ne le portais pas encore lorsque nous nous sommes rencontrées.

La jeune féline aurait légèrement tressaillit en entendant ce nom, si seulement elle comprenait l'importance qu'il avait et la grandeur qu'il évoquait. Mais Belladone n'était pas très renseignée sur les chats qui vivaient dans la forêt, elle savait seulement qu'ils étaient nombreux et qu'il valait mieux ne pas se risquer sur leurs terres si l'on tenait à sa vie. Malgré les avertissements et les recommandations qu'on lui avait fait, la curiosité de Belle ne pourrait être refoulée éternellement. Viendrait un jour où elle ferait abstraction de tous les conseils pour se glisser sur le territoire de ces félins qui représentaient à ses yeux verts un si grand mystère. Et puis, de ce qu'elle pouvait observer en ce moment présent, ils n'avaient pas l'air si dangereux que cela.

- Enchantée, une seconde fois, j'imagine. Quant à moi, on me nomme Belladone, ça avait sûrement échappé à ta mémoire.

Elle esquissa une petite moue amusée, il était tout à fait compréhensible que la féline l'ait oubliée après tant de lunes. Leur rencontre n'avait pas été des plus marquantes, et la rouquine devait bien avouer que, hormis son regard singulier, elle ne se souvenait pas non plus de la femelle avec qui elle conversait. Continuant de la tutoyer comme si elles étaient amies de longue date, elle reprit tout en commençant à tourner autour de son ainée:

- Étoile Glorieuse, un nom autour duquel semble flotter beaucoup de respect... Ou peut-être est-ce ton aura ? Je devrais me pencher sur la question... Quoiqu'il en soit, être assimilé aux astres est un honneur réservé à peu de félins. Et la gloire en plus de cela, mh... Synonyme de renom, de grandes victoires...

La plus jeune des deux félines se perdit un instant dans ses pensées, essayant en vain de se remémorer sa première rencontre avec la-dite Étoile. Elle aurait voulu savoir ce qu'elle lui avait prédit lors de cette entrevue; savoir si ce qu'elle avait avancé s'était bien accompli. S'étant arrêtée de virevolter autour d’Étoile Glorieuse pour l'examiner, Belladone se planta en face d'elle et enroula sa queue autour de ses pattes, sans pour autant se cloitrer dans le silence.

- Vraiment ravie de croiser ta route une seconde fois, les noms sont quelque chose de très important, ils reflètent le passé, le présent, mais aussi l'avenir; je ne comprends pas comment je peux les oublier, c'est une véritable malédiction ! Mais dis moi, t'avais-je prédit une destinée reluisante ? Tu es une personne vouée à faire de très grandes choses, je n'en doute pas et j'espère que tu le sais, même si ton chemin doit-être semé d'épines. Enfin, c'est l'apanage des grands de ce monde, n'est ce pas ?

Belladone avait la parlote facile, et il ne fallait surtout pas la lancer sur le sujet de ses "dons" si vous ne souhaitiez pas qu'elle déblatère des insanités pendant les nombreuses minutes qui suivraient. Insanités qui commençaient peu à peu à devenir vraies aux yeux de la douce féline. Plus la solitude la gagnait, et plus elle se renfermait la contemplation de la nature; comptant sur sa soi-disant capacité à communiquer avec cette dernière. Belle se disait que tant que la nature serait à ses côtés, elle ne serait jamais seule et contrairement à ses frères, la nature ne partirait jamais.

Après un discours enflammé, la rouquine réussit enfin à se taire pour laisser la chance à Étoile Glorieuse de glisser un ou deux mots. Si l'ainée des deux femelles avait déjà fait appel aux dons de la plus jeune, c'est qu'elle devait croire rien qu'un peu à ses sottises. Ou si, comme Belladone l'avait deviné, elle possédait de grandes responsabilités, peut-être que les paroles de l'émissaire auto-proclamée de la nature soulageaient durant quelques instant la noiraude du poids qui pesait sur ses épaules. La petite féline au poil flamboyant était bien étrangère à ce genre de maux et pour cause, elle n'avait jamais eu la moindre responsabilité. Pourtant, elle avait bien conscience que ses prédictions avaient le pouvoir de guérir comme de faire souffrir, d'ôter un poids comme d'ajouter un fardeau supplémentaire. Elle supposait donc que dans le cas d’Étoile Glorieuse, elle l'avait soulagée d'un poids et cela la ravissait au plus haut point. Belladone n'était pas méchante et encore moins sadique, voilà pourquoi elle avait souvent tendance à prédire des avenirs remplis de bonheur et de bons sentiments. Tout en gardant le solide espoir que tout ce qu'elle prédisait se réalise vraiment.
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Étoile Glorieuse
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Dim 28 Oct 2018 - 17:19

Tu lui offris à nouveau un petit sourire lorsqu’elle t’adressa son nom. Tu appréciais son nom, c’était chantant, plutôt beau, comme elle. Ça sonnait clair et pur, insouciant. Tout dans le personnage, à vrai dire, vibrait de jeunesse et d’optimisme. C’était rafraîchissant de se retrouver face à un esprit si simple, si libre. Tu l’écoutas continuer, analysant le flot incessant de mots qu’elle t’adressait de manière naturelle. Tu laissas presque un ricanement t’échapper, amère face aux paroles de la plus jeune. Il est vrai que ton nom appelait au pouvoir, ironie du destin. Toi qui n’avais jamais voulu cette place, il semblait que cette destinait avait été ancrée dans ton nom même. Tu observas les pétales d’une marguerite derrière la rousse, qui venait se poser dans une bourrasque près de sa queue enroulée. Ses mots, élogieux, t’énervaient plus qu’il ne te flattaient. Tu n’aimais pas ces marques de trop grand respect, ces grands mots que l’on utilisait que pour manipuler. Pendant un bref instant, les grandes prunelles de Belladone se transformèrent en deux gouffres émeraudes, et une horrible odeur s’empara de tes narines, avant que tu ne chasses l’apparition d’un mouvement de la tête. Belladone transpirait la confiance et le charisme, et même si ça pouvait paraître parfaitement innocent, une désagréable sensation de déjà vu s’insinua dans ton esprit.

« Les noms sont porteurs de beaucoup de signification oui … Mais il faut savoir voir au-delà de leur sens premier. »

Tu restas silencieuse quelques instants, jaugeant la petit rousse. Elle n’avait clairement en apparence, rien de menaçant, elle ferait presque pitié à un chat des clans à vrai dire. Elle n’était certainement pas quelqu’un capable de violence physique, elle avait tout de la pacifiste. Mais les chats les plus dangereux naissaient toujours d’un esprit pur, et tu ne doutais pas qu’elle avait le potentiel de faire de grandes choses.

« Je ne crois pas aux destinés. Et je ne fais pas de grandes choses. J’avance comme tout le monde, et je me casse la gueule très souvent. Le pouvoir n’est pas une question de destiné, mais de volonté. Ceux qui arrivent tout en haut, son rarement les plus intelligents, mais bien ceux qui ont le plus souffert. »

Tu la sondas quelques instants, cherchant à voir si de son côté aussi elle t’analysait. Si tu avais appris une chose en côtoyant des personnes telles que Phoenix et Samaël, c’était que l’autre était bien plus important que soit dans l’art de la manipulation. Et tu ne doutais pas que Belladone l’appliquait sans même s’en rendre compte. Tu étais rodée pour les esprits comme le sien, et même si elle n’avait rien de méchant, tu ne doutais pas qu’un jour viendrait où elle aussi connaîtrait la grande chute. Les étoiles étaient rarement clémentes, surtout ces derniers temps.

« Vous devriez être attentive à vos paroles. L’espoir est quelque chose de beau, mais il conduit souvent à la haine et à la folie. Et ils sont nombreux les fous par ici. »

Tu ne doutais pas qu’une rencontre pour elle pourrait rapidement mal tourner. Les dégénérés ne manquaient dans les environs, surtout maintenant que la Horde avait été dissoute, et ses anciens membres, sans doute furieux de leur « destiné » n’hésiteraient certainement pas face à un être fragile comme elle. La violence en libérait certain, et ce serait dommage pour elle qu’elle l’apprenne trop tard.
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Belladone
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Dim 28 Oct 2018 - 21:01
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Inutile de s'être improvisé émissaire de la nature pour se rendre compte que quelque chose avait changé dans l'air. Quelque chose d'infime, qui aurait pu échapper à la vue d'un chat trop peu attentif. Cela n'avait pas échappé aux yeux verts de Belladone, qui craignait de tout son être ces ondes négatives. Les ondes négatives n'étaient jamais bonnes, elles étaient les fondements des crimes les plus obscènes, les racines des guerres les plus meurtrières. Les oreilles de la rouquine se couchèrent sur son crâne sans qu'elle oppose la moindre résistance. Cela aurait été mentir que de dire que les paroles qui se déversaient de la gueule d’Étoile Glorieuse n'atteignaient pas sa cadette. La jeune féline se demandait quel avait été l'élément déclencheur de ce soudain revirement. Les mots de la noiraude se mêlaient naturellement au vent glacial, comme s'il avait été leur habitat naturel. Si ces répliques cinglantes parvenaient à atteindre la chaire de Belle, c'est car elle avait pensé bien faire en ventant la grandeur qu'elle ressentait chez son ainé. Elle n'aurait pas pu prévoir que la féline au poil noir se braquerait de la sorte. La cadette était un peu déstabilisée, mais retrouva son calme après avoir davantage analysé la situation. Belladone avait l'esprit très ouvert et pouvait donc tout à fait accepter la vision de son interlocutrice. Elle se raisonna en se convaincant qu'elle n'était pas véritablement à l'origine de ce léger changement dans le comportement d’Étoile Glorieuse; des souvenirs traumatisants, peut-être, sûrement.

L'air sembla soudain se réchauffer quand Belladone prit la parole, ses petites oreilles rousses s'étaient redressées gaiement sur le haut de son crâne tandis qu'elle balayait les fleurs du bout de la queue. La féline était plus apaisée suite à la légère prise de conscience qu'elle venait de faire, et considérait qu'elle pouvait donc exposer son avis en toute liberté. Même si elle espérait que cela ne pousse pas Étoile Glorieuse à vraiment s'énerver, ou pire, à la détester.

- J'ai bien conscience que le monde n'est pas sans danger, mais l'espoir est une chose fragile qu'il faut protéger et conserver, même au péril de sa vie. J'imagine qu'il est dans ce monde des chats comme moi, voués à prendre soin de cet espoir si précieux. Disons que c'est comme une tâche qui nous a été confiée par les étoiles ? Si l'espoir s'éteint, c'est l'univers qui plonge dans l'obscurité la plus totale; et j'ai peur, si peur du noir...

Le regard émeraude de rouquine était plongé dans celui d’Étoile Glorieuse et tandis qu'elle finissait sa phrase, presque dans un murmure, ses prunelles vacillèrent. Pour rien au monde, Belladone n'aurait abandonné l'espoir, qui se présentait chez elle sous la forme d'un grand optimisme. La jeune féline avait fait une sorte de pause réflexive, imaginant un monde privé d'espoir. Cette dystopie était comparable à une nuit sans lune et sans étoiles, un cauchemar pour la jeune chatte.

Elle qui n'avait pas l'habitude de confier quoique ce soit et qui restait toujours très évasive à propos de qui elle était, commençait à ressentir une sorte de mal être face à ce silence succédant les "révélations" qu'elle venait de faire. Décidant qu'il était trop lourd à soutenir, Belladone décida de le briser en rebondissant sur des paroles que son ainée avait eu quelques instants plus tôt.

- Pour en revenir à ce que tu disais précédemment; tu sais, à propos des noms et de leur signification, je tiens à dire que tu as effectivement raison. Je tiens mon nom d'une plante: la belladone, qui plus qu'une fleur, est un poison. J'ai de bonnes connaissances de la flore -principalement des poisons car ils me fascinent- mais j'ignore si tu as déjà eu l'occasion d'en voir, la belladone produit de petites baies noires presque semblables à des cerises. Enfin quoiqu'il en soit, son fruit ne tue pas -ou du moins pas directement- mais rend complètement fou. Tout cela pour dire que je suis bien loin des symboliques que l'on peut attribuer à la plante qui m'a valu mon nom. Il ne me semble pas que je sois folle et encore moins que j'ai l'allure d'un poison. Enfin quoiqu'il en soit, je ne fais qu'interpréter les signes que je rencontre, évidemment, cette interprétation n'est pas toujours parfaite. Il me faudrait des lunes d'entrainement pour parfaire ma méthode; mais je crois pouvoir assurer avec humilité que la nature m'aime bien, il me semble donc que je suis sur la bonne voie !

Belladone esquissa un large sourire, attendant avec toute la douceur du monde une réponse moins acide de la part de son ainée.
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Dim 28 Oct 2018 - 22:11

Tu voyais bien que la plus jeune commençait à prendre peur, sans doute intimidée par ton changement soudain d’humeur. Mais c’était plus fort que toi, tu ne pouvais empêcher l’amertume que t’inspirait la rousse, c’était comme-ci chacune de ses paroles suintaient l’innocence et te poussait à vomir un nouveau flot de haine. Ce n’était pas de la méchanceté, mais plutôt une colère tournée vers on ne savait qui. C’était comme-ci tu te devais de lui faire voir le monde comme il l’était vraiment, beaucoup trop violent et inadéquate pour ses rêveries, même si tu savais que ce n’était pas une façon de réfléchir saine, mais que pouvais-tu y faire il y avait longtemps que tu n’étais plus claire d’esprit. Pendant un bref instant, ses paroles résonnèrent dans ton esprit comme un mantra. Le noir, tu le côtoyais depuis trop longtemps. C’était comme se faire engloutir par un océan, et se battre sans s’arrêter pour atteindre la surface, avant d’être à nouveau submergé par une vague. Des vagues, tu en avais trop rencontré, et finalement tu avais cessé de te débattre, et même si tu avais atteins la lumière, tu te contentais d’attendre patiemment une nouvelle colère de la houle. Tu poussas un soupir, avant d’écouter le nouveau monologue que la cadette te donna. Sa tendance à trop parler avait presque quelque chose d’apaisant lorsqu’on écoutait pas ses mots. Tu l’observas perplexe lorsqu’elle t’offrit un grand sourire, et la voyant si pleine d’espoir quant à une réponse de ta part, sentis les coins de tes babines s’élever légèrement. C’était presque mignon ce désir ardent d’être aimé.

« Il ne me semble pas avoir rencontré cette plante un jour non. Mais les poisons ne sont pas toujours les fruits les moins attrayants. Au contraire, ils sont souvent trompeurs, jolis, séducteurs. »

Tu glissas ton regard sur elle avant de reporter ton attention sur ses yeux. Elle n’avait sûrement même pas conscience de sa beauté, et de l’attrait qu’elle pouvait engendrer. C’était aussi adorable qu’irritant. Comment pouvait-on se montrer si simple dans un monde aussi pervers ? Tu penchas légèrement la tête sur le côté, dubitative, et après quelques secondes de réflexion te laissas aller à son jeu. Avec un peu de chance il ne s’agissait réellement que d’une gamine un peu paumée qui s’amusait à jouer aux compteuse de bonne aventure. Tu n’étais plus à une connerie de près de toute façon.

« Tu pourrais ressembler à un poison oui. Crois-moi, j’ai rencontré des esprits asses tordus pour pouvoir dire que les pires ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
On n’est jamais sûr de qui se tient en face de nous, que l’on connaisse son passé, ou même son avenir. 
»

Tu léchas tes lèvres avant de balayer autour de toi avec ta queue, comme pour chasser quelque chose. Tu n’avais en soit, rien à gagner en discutant avec elle. Elle n’était clairement personne, et ne connaissait rien des clans ou même de la Horde. En définition, elle n’avait rien d’intéressant. Mais discuter avec quelqu’un qui ne connaissait pas ton passé était presque agréable. Tu n’avais pas le droit aux regards inquiets, aux jugements, à la haine. Tu n’étais pour elle, ni une cheffe, ni une ennemie, ni une alliée, ni une amante. Tu n’étais qu’une inconnue, un peu tordue sans doute. Tu pouvais redevenir quelqu’un face à elle, quelqu’un qui n’aurait pas toutes ces trahisons et ces morts sur la conscience.

« Je te souhaite d’y parvenir alors, je ne doute pas que la voie que tu as entrepris de suivre sera compliquée, comme beaucoup d’autres. De plus, l’entreprendre en solitaire ne doit pas être évident. »

Tu te doutais qu’elle vivait seule, les vagabonds vivaient rarement en groupe, ou alors avec leurs familles, et elle n’était décidément accompagnée de personne. Pendant un bref instant, tu fus presque peinée pour elle, de devoir vivre ainsi, à courir après les moindres rencontres. Peut-être qu’après tout, ce passe temps de lire les signes n’était pour elle qu’une excuse pour se rapprocher des autres.

« Tu n’as personne pour te guider ? Un mentor ? Ou bien un ami avec qui partager cela ? »

C’était une question presque innocente. Tu te demandais si la vie en solitaire ressemblait vraiment à l’image que tu t’en faisais. C’était une condition qui t’avait toujours fasciné avant, et un douloureux désir que tu avais longtemps combattu. Puis tu étais devenue lieutenant, et tu avais oublié ces rêveries de voyage en vagabond.
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Multi-comptes : Gloire de l'Ipomée (o) | Passion Erratique (t) | Petite Hellébore (t)
Arpente la Forêt
Belladone
Arpente la Forêt
Dim 28 Oct 2018 - 23:39
expectations
ft. Étoile Glorieuse
Les oreilles de la jeune féline frétillèrent quand elle comprit qu'elle était la première belladone qu’Étoile Glorieuse rencontrait. Mais la petite femelle eut à peine le temps d'apprécier cela que son esprit hyperactif se lançait aussitôt dans l'étude de quelque chose d'autre. La rouquine se mit alors à réfléchir aux paroles de son ainée, se demandant si elle était de ces poisons alléchants. Il ne lui semblait pas qu'elle soit mauvaise ou même nocive, du moins, jamais l'on ne lui avait reproché de telles choses par le passé. Mais en poussant sa réflexion un peu plus loin et en se repassant en boucle la réaction qu'avait eu la noiraude un peu plus tôt, elle finit par trouver un aspect bien sombre et nuisible à sa propre personne. Et si ses présages empoisonnaient en fait la vie des autres ? Attaquant leurs existences comme des vers à l'assaut de la chaire putride d'un cadavre. Et si, en voulant répandre espoir et bonheur, Belladone ne semait en fait que chaos et destruction ? Étoile Glorieuse ne fit qu'appuyer sa réflexion lorsqu'elle confirma qu'effectivement, la rouquine pouvait ressembler à un poison. L’étoffe candide qui enveloppait depuis toujours la petite femelle se déchira légèrement, durant un instant d'inconscience, pour laisser entrer les ténèbres. Mais ces pensées qu'abritaient l'esprit de la douce étaient bien trop obscures pour elle. Cette dernière se donna donc pour mission de les chasser expressément et de recoudre derrières elles, l'étoffe fragile d'innocence qu'elles avaient éventrée.

- Tu n’as personne pour te guider ? Un mentor ? Ou bien un ami avec qui partager cela ?

Belladone esquissa un sourire triste. La nostalgie, qui s'était doucement endormie dans le coeur de la femelle lorsqu'elle avait croisé la route d’Étoile Glorieuse, refaisait surface. La rouquine ne comprenait pas comment une simple rencontre pouvait lui faire avouer et parler de tant de choses, elle qui avait pour habitude de rester aussi mystérieuse et évasive que possible. Son ainée avait l'air d'avoir vécu de nombreuses choses, d'avoir survécu à de nombreuses choses; peut-être était-ce cela qui déliait la langue de Belle. Au lieu de répondre directement à la question, Belladone resta immobile durant un long moment, toujours ce même sourire gravé sur son visage. Et avec une infinie douceur, elle finit par formuler un semblant de phrase.

- Avant, si.

Ces deux petits mots avaient réussit à lui transpercer le cœur. Et comme à chaque fois qu'elle se remémorait ses très jeunes années, elle se mit à pleurer en silence, intérieurement, sans qu’Étoile Glorieuse ne puisse rien voir. Belladone était heureuse et vivait une vie qui la satisfaisait; mais cette vie avait une valeur bien moindre face aux quelques années qu'elle avait vécues avec ses frères. Évidemment, ils lui manquaient, et chaque souvenir desquels ils étaient les acteurs était plus coupant que n'importe qu'elle roche. Peut-être que l'image qu'elle se faisait à présent de sa fratrie était complètement idéalisée et bien loin de la vérité. Mais il était rassurant pour la belle de penser avoir connu par le passé des félins qui l'aimaient à ce point. Il fallut un moment à la jeune femelle pour pouvoir reprendre la parole, terrifiée à l'idée que sa voix se brise au milieu de son discours.

- Maintenant, je vis au gré des rencontres; c'est la nature qui me guide et m'accompagne. C'est d'ailleurs le soleil qui m'a amenée jusqu'à toi, pensant sûrement que tu as quelque chose à apporter dans ma vie. Ou peut-être est-ce l'inverse, peut-être est-ce moi qui ai quelque chose à t'apporter malgré mon jeune âge. Qui sait ? Le soleil sait, évidemment, puisqu'il est l'instigateur de tout cela.

Belladone se laissa tomber sur le flanc, la minette -qui était déjà minuscule- semblait alors encore plus petite, comme un chaton qu'il fallait protéger. Elle commençait à avoir faim, c'est ce que son estomac lui rappela en grondant plus fort que les monstres des bipèdes. Un peu surprise, elle esquissa une moue à la fois gênée et amusée; heureusement, la vide des bipèdes n'était pas loin, elle pourrait aller fouiller dans les ordures lorsque Étoile Glorieuse serait partie.

Se rendant compte qu'elle n'avait pas retourné la question à son ainée et souhaitant relancer la conversation, la rouquine réfléchit à la tournure parfaite pour l'interrogation qu'elle allait formuler. Ce qui s'était passé un peu plus tôt lui avait servit de leçon, elle avait bien compris que les mots pouvaient braquer son interlocutrice et ce n'est pas ce qu'elle souhaitait. Curieuse de savoir ce qui pouvait bien se tramer dans la forêt et ses alentours, la jeune féline demanda doucement:

- Et toi, tu vis entourée d'autres félins ? J'ai entendu beaucoup d'histoires sur vous, les chats des bois, mais aucune dont je puisse assurer l'authenticité...

☾ anesidora
Belladone
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Étoile Glorieuse
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Lun 29 Oct 2018 - 17:54

Tu restas silencieusement après la première réponse de Belladone. C’était concis, beaucoup trop à ton goût, et tu te doutais qu’elle ne souhaitait pas mettre de détails sur cette explication, un aveugle l’aurait compris. Tu ne savais pas pourquoi elle faisait autant de mystères, mais tu ne préféras rien dire. Ce genre de chose était délicate, et tu n’avais aucune intention de t’aventurer sur ce terrain là. Tu avais tes secrets, et elle aurait les siens, c’était souvent mieux de ne pas trop en apprendre sur les autres.

Lorsqu’elle recommença à parler de ses signes et de destiné, tu détournas poliment ton attention. Tu doutais grandement que le soleil ait une quelconque relation avec votre rencontre, ni les étoiles d’ailleurs. Et tu n’avais sûrement rien n’a lui apporter, tout comme elle n’avait rien d’intéressant pour toi, elle ne représentait qu’une vague distraction dans une nouvelle journée. La regardant s’étendre, tu restas assise face à elle, profitant de la position supérieur. Tu pouvais à présent mieux observer son corps délicat, tout en douceur et duveteux. C’était étrange de voir à quel point elle semblait faible, et presque dépourvue de musculature pour la chasse et le combat. Comment un petit être aussi délicat avait-il pu survivre aussi longtemps seule ? Le bourdonnement du ventre vide de la rousse te ramena à la réalité, et tu fis comme-ci tu n’avais rien entendu. Elle ne mangeait clairement pas à sa faim.

« Je vis dans un clan, oui. Je suppose que tu as du beaucoup entendre de mal de nous, nous ne sommes pas très appréciés des solitaires. »

Tu souris doucement, comme s’il s’agissait de quelque chose de drôle. Entre les clans et les solitaires, ça n’avait toujours été qu’une question de jalousie. Les clans possédaient des terres qui pourraient largement subvenir aux solitaires tout entiers, et ça rendait ces derniers malades qu’ils ne puissent pas les revendiquer. Ils jugeaient clairement les clans fous, et ils n‘avaient, dans un sens, pas totalement faux. C’était réputé, que les plus malades provenaient des clans, et ça avait été prouvé à plus d’une reprise. Parfois, tu te disais qu’ils avaient peut-être raison, et que toutes ces histoires de morts et d’étoiles n’étaient que le fruit d’une folie collective. Cette folie, elle t’avait presque emporté il y a quelques temps, tu étais donc la mieux placée pour douter de toutes ces histoires. Mais la foi s’accrochait à toi, accompagnée de tes neuf vies.

« Tu devrais te méfier des clans, beaucoup des miens n’hésiteraient pas face à quelqu’un d’aussi délicat que toi. Je ne sais pas ce que tu as entendu, mais nous ne sommes pas réputés pour notre clémence. »

C’était normalement faux. Le code du guerrier stipulait clairement que toute mort inutile était prohibée, et un solitaire qui rentrait sur les terres ne nécessitait pas la mort. Mais les accidents étaient nombreux, tu le savais bien, et il n’était pas rare qu’un « dérapage » conduise au meurtre d’un intrus. C’était sûrement pour cela que l’animosité entre les solitaires et les clans avait grandi, en plus de les empêcher de chasser votre gibier, vous les tuiez.

« Mais nous ne sommes pas tous aussi … radicaux. Je suppose que tout dépend des saisons, et des événements. »
Étoile Glorieuse
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