56 lunes - Clan de l'Ombre - Guerrier
Physique
Candeur est un matou haut sur pattes, aux poils blancs épais et à la fourrure éblouissante. Les courbes de son corps, nettement discernables, sont belles, majestueuses, quoiqu'un peu enfoncées au niveau de l'arrière train, et s'achèvent par une longue queue, salie à tout moment par la poussière. Des yeux d'un bleu de ciel d'été éclairent encore davantage l'intégralité de son corps, donnant par tout son être une impression de pureté, une pureté clandestine dans le Clan de l'Ombre qui l'entoure.
Caractère
Loin d'être candide, Candeur est une âme généreuse et bavarde, voulant par dessus tout montrer le meilleur de lui-même en toute circonstance : à l'exception de ces jours.; ces jours où rien ne va, le moral ne suit pas le chant des oiseaux, ces jours où il n'adressera la parole à personne et restera seul, afin de ruminer silencieusement son brouillard. Certains ricanent et s'en réjouissent ; la joie quotidienne et habituelle du matou est souvent étouffante, encombrante. Candeur est un chat social, il ne perd pas son temps et son bonheur, et son entrain et ses joyeuses paroles souvent déplacées dérangent, déroutent, mettent parfois mal à l'aise. Rares sont ceux capables de supporter une journée entière, tant ses bavardages incessants et vides d'intérêt vous bourrent la tête. Légèrement égocentrique sur les bords, Candeur a néanmoins conscience de sa personnalité difficilement supportable, et s'en attriste, tente de changer, mais pourquoi changer quand on profite, à sa manière, d'une joie de vivre ?
Qualités : Physiquement robuste, objectivement parlant. - Très volontaire. - Généreux. - Grand esprit d'analyse.
Défauts : Chochotte , se plaint constamment de douleurs.- Egocentrique.- Inexplicablement mélancolique et las, par moment. - Facilement irritable, mais contient sa colère jusqu'à un certain stade.
Histoire
Candeur fut un chaton banal. Obéissant, quoiqu'un peu farceur. Joie de vivre, rire cristallin, regard pétillant d'émerveillement. Son enfance fut belle, innocente, loin de tout tracas, de tout malheur ; il eu des parents aimant. Il fut le seul de sa portée. Fils unique, chouchouté de tous et bercé dans une ignorance impétueuse, naïve.
Naïf. C'est ce qu'il était devenu. C'est en éloignant son petit le plus longtemps possible des choses de la vie, le bernant de jolis mots et de fées clochettes, qu'il devient ainsi. Naïf. Imbécile et nigaud.
C'est ainsi que Candeur découvrit ce qu'était réellement la vie. Les relations qui ne se réduisent pas à Papa-Maman-dire bonjour à la guérisseur-être poli avec les anciens. C'est ainsi qu'étant apprenti depuis un moment déjà, Candeur s'aventura seul dans les bois, à la recherche de gibier afin d'approvisionner loyalement le Clan. Quelle ne fut pas sa surprise, au détour d'un bosquet, de tomber nez à nez avec une charmante femelle.
Ces yeux étaient prunes. Une couleur splendide, oscillant entre le rouge sombre de la cerise et le violet reluisant de la prune. Mystique. C'est ainsi qu'elle disait s'appeler. Elle sentait la fleur de cerisier et la fraîcheur d'un ruisseau. Elle était mignonne, charmante, polie, joueuse et drôle. Ils avaient fait connaissance, ils s'étaient immédiatement appréciés. Les sujets de conversations n'avaient jamais manqués, les éclats de rire non plus, et les instants doux et silencieux non plus. Parfois, elle plongeait son envoûtant regard dans le sien, confortablement installés à l'abri des regards, et Candeur ne manquait pas de se perdre dans l'océan pourpre de ses iris. Il observait la lueur qui y brillait, la frénésie de ses paupières se refermant vivement par intervalle irréguliers.
Ses battements de cils s'abattaient sur le cœur de Candeur comme la faux de la Mort.
L'amour, c'est ainsi qu'il le découvrit, et c'est tout aussi brusquement qu'il le perdit.
« Ce sera notre secret, Candeur. N'en parle à personne. Comme si nous étions l'un pour l'autre une petite voix qui souffle dans l'oreille de l'autre ! »
Il acquiesça. Que pouvait-il faire de plus, sous le charme de ses beaux yeux ? Très rapidement, elle devint son obsession. Chaque minute de son quotidien lui était consacré, chacun de ses actes étaient calculé de manière à être plus rapide à rejoindre la féline à l'ombre d'un buisson, aux tréfonds du territoire du Clan, là où personne n'irait jamais le chercher. Une obsession sourde et béate, pour cette féline qui ne sortait de nul part. A chaque fois qu'ils se séparaient, à l'issue de leur entrevue, elle prenait grand soin de le regarder s'éloigner avant de partir à son tour, afin que jamais Candeur ne puisse savoir où elle passait ses nuits, ses moments où elle n'était pas avec lui.
Et puis un jour, elle ne vint plus. Plus jamais.
Candeur ne s'en inquiéta pas, tout d'abord. Puis tous les jours, il revint, et à chaque fois qu'il revenait au camp la queue basse, après avoir attendu jusqu'au coucher du soleil la venue de sa douce Mystique, il s'inquiétait de plus de plus. Puis son inquiétude se mua en douleur. De sa douleur naquit une folie. De sa folie naquit en deuil.
Un deuil sourd, incompréhensible et interminable. Éternel. Comment faire le deuil d'une disparition inexpliquée ? Comment faire le deuil d'un amour qui à peine commençait à fleurir ... ? C'est une plaie à vif, une brûlure pleine de cloques qui jamais ne guérira et repend quotidiennement son pus souillant sur la plaie. Empoisonnant.
Naïf, jusque dans son deuil. Candeur se persuada que la douleur sourde qui résonnait dans ses oreilles, lorsqu'il était seul la nuit, n'était qu'éphémère. Cette douleur n'existe pas. Je ne suis pas elle, elle n'est pas moi.
Alors tout va bien.
Il suffit de rompre le silence, quotidiennement.
Liens
Frère adoptif : Songe Fugace – Clan de l’Ombre