Lock me !

Dim 20 Sep 2015 - 18:30

Nuage de Lionnes, faiseuse de paix

clan du tonnerre - apprentie guérisseuse - sept lunes

in short. Lio était une femelle de petite taille au court poil roux clair et aux yeux cuivres. Si il y avait bien deux choses qu'elle détestait, c'était la violence et les moqueries. Elle était persuadée que la vie nous offrait toujours plusieurs choix, et que faire couler le sang et les larmes n'était jamais nécessaire. Cette faiseuse de paix était malgré tout quelqu'un de très émotif à ne pas chercher, car quand on l'énervait à un certain point, elle avait la griffe et les larmes faciles. Lio était également quelqu'un de timide et sensible, ainsi que serviable et honnête.

physic. Le temps. C'est dans la majorité des cas un ennemi de taille : dans sa course il emporte les familles, les amours, la vigueur, les vies... Mais Lio était jeune, et le tic-tac de l'horloge n'avait fait que du bien à l'apparence de la demoiselle. Depuis sa naissance, elle avait plutôt changé. Autrefois, elle était une minuscule boule de duvet d'une couleur laiteuse, crème, aux yeux bleus foncés et aux oreilles arrondies. Minuscule, bien plus petite que la normale. C'est en dépit de ses faiblesses qu'Addiction Éphémère l'avait baptisé Petite Lionne. Oui, car pour elle, la petite avait tout de la grandeur et de la force des fauves ancestraux. Son pelage, avec le temps, s'était paré de lueurs rousses, et ses yeux étaient passés du bleu marine au noir. Elle restât tout de même petite de taille, ce qui lui valut de nombreuses moqueries. Mais revenons donc au présent. Désormais, la frêle féline possédait un poil mi-long et doux, qui était d'un joli roux pâles. Plusieurs parties de sa fourrure étaient dépourvues de couleurs, comme son poitrail et son ventre, rappelant le poil bicolore de ses parents. La teinte qu'avait pris le poil de la petite étonnait bien des félins, puisque elle n'était ni grise ni noire et blanche. On pouvait tout de même songer que dans la lointaine famille de Nuage de Lionnes existait un félin au pelage roux. Désormais, parlons donc des iris de notre apprentie guérisseuse. Ils avaient désormais atteint leur teinte finale : cuivre. Un bel orangé aux légers reflets dorés et argentés, rappelant les yeux de la couleur d'un ciel triste d'Addiction Éphémère, et ceux semblables à deux pépites d'or de Plume de Braise. Son regard trahissait magnifiquement bien ses sentiments : si elle était en colère, bien que le reste de son corps ne le laissait paraître, Ô diable que ses iris le faisait ressentir ! Pour terminer dans cette gamme de couleur peu variée, parlons brièvement de ses muqueuses et de ses griffes : ces premières, comme ses coussinets et son museau, étaient roses pales. Ces secondes, quant à elles, étaient de courtes lames ivoires. Son corps en lui même. Que dire ? Il était, comme depuis toujours, minuscule et frêle. Bien heureusement, avec l'âge, celui-ci a pris un peu de vigueur, et ses côtes sont désormais moins saillantes qu'auparavant. Ses courtes pattes étaient malgré leur finesse, puissantes, et permettaient une bonne propulsion. Elles étaient donc bien pratiques à la chatte des bois, aussi bien pour monter au sommet des feuillus que pour cueillir des herbes médicinales. Remontons donc au niveau de l'échine de Nuage de Lionnes, longeons là. Au bout de celle-ci se trouve une longue et fine queue permettant un bon équilibre à l'apprentie. Grâce à cette dernière et à ses membres puissants, la petite chatte était une bonne sprinteuse. Mais l'endurance, il faut dire que ce n'était pas son point fort. Incapable de courir rapidement et longtemps à la fois, la femelle crème était une proie facile puisque la fuite lui était une tâche laborieuse. De l'autre côté de sa colonne vertébrale, bien plantée sur ses étroites épaules, se trouvait sa tête. Un triangle au sommets arrondis, qu'on avait ornementé de deux autres triangles, cette fois plus petits, d'une paire d'yeux, d'un museau lui aussi triangulaire, de longues moustaches et d'une bouche qui, ouverte, révélait deux rangées de crocs aiguisés. Malgré ses problèmes de croissances, Nuage de Lionnes restait une femelle physiquement normale, à qui on avait rien à envier.

psychologic. Une lionne ? C'est bien de la femelle du roi des animaux que l'on parle ? Ces immenses félines vivant en groupe, courageuses et puissantes ? Oh non, Nuage de Lionnes portait mal son nom. Ce dernier était pour celle qui l'avait choisi comme une bénédiction, un vœu que l'on faisait au temps. Mais désormais, il était plus ironique qu'autre chose. En effet, Lio, qui fût victime de problèmes de croissance, avait souvent complexé à cause de sa petite taille et de son corps frêle, qui lui attiraient nombre de moqueries. Auparavant, elle souhaitait devenir une brave guerrière qui défendrait son Clan de ses crocs et griffes. Mais vision du monde avait radicalement changé. Cette boule d'énergie s'était alors renfermée sur elle même, contre toute attente. Très peu de véritables amis. Son seul compagnon était la solitude. Et il y avait aussi la nature et le temps. Le monde. Ça l'émerveillait, la passionnait. Elle avait soif d'apprendre, elle était curieuse la petite. Depuis ce temps et jusque à aujourd'hui, elle avait toujours apprécié observait ce qui l'entourait, que ce soit matériel ou non. Elle prenait le temps d'analyser chaque détail de la végétation, du ciel, des minéraux, et cætera. Rien n'échappait à ses yeux cuivres. Mais ce n'était pas que ce qui était visible qu'elle observait minutieusement : en effet, elle s'intéressait à tout. Le temps qu'il fait, le temps qui passe, les sentiments... La jeune femelle à l'incroyable mémoire et intelligence devinait facilement si il y avait quelque chose qui vous tracassait. Mais possessive et timide, elle gardait la majorité du temps ses découvertes pour elle même. Mais pourquoi s'obstinait-elle à rester seule ? La sociabilité était-ce quelque chose qu'elle redoutait ? Le grand monde lui faisait-il peur ? Non. Elle était simplement répugnée par l'attitude de beaucoup. Elle ne trouvait pas ça admissible de se moquer de plus faible que soit, de rabaisser les autres, de les exclure. Elle était également contre la violence. Elle haïssait ces deux choses plus que tout. Elle était persuadée que malgré la dureté de ce monde, plusieurs choix s'offraient toujours à nous. Il fallait juste savoir choisir le bon chemin. Et quel était le bon ? Celui de la paix, bien évidemment. Si elle en avait le courage, elle crierait haut et fort à qui voudrait l'entendre qu'il y avait toujours une autre solution que de faire couler le sang et les larmes. On ne fait pas aux autres ce qu'on aimerait pas que l'on nous fasse. N'est-ce pas une phrase merveilleuse ? N'est-ce pas la phrase que chaque être de ce monde devrait connaître et respecter ? Respecter. Pourquoi respecter ? Les règles sont faites pour être brisées, non ? Pathétique. Certains s'obstinent à croire cela, et Ô que nôtre apprentie les trouvaient stupides ! Nuage de Lionnes était surement l'une des femelles les plus loyales et honnêtes qu'il soit. Qualité ou défaut ? C'est à voir. Car la fidélité est une excellente chose, mais à force de se priver de liberté et de folies, qu'est-on ? Est-ce ça vivre ? Ou est-ce simplement exister ? La chatte crème ne se posait pas ces questions. Le Code du Guerrier était fait pour qu'on le respecte, ce n'était pas une décoration. Alors quand l'une de ses connaissances le bafouait, elle ne le pardonnait pas facilement, voir jamais. Elle n'était pas rancunière, simplement il lui était difficile d'oublier les choses qu'elle trouvait inadmissible. C'est pour cela qu'on ne l'appréciait pas beaucoup : elle se privait trop, elle était trop sérieuse aux goûts des autres. Ils trouvaient que sa vie ne méritait pas la peine d'être vécue : elle n'était pas palpitante. Pas palpitante. Si on lui répétait ça, tant pis pour le pacifisme, elle enfoncerait ses griffes entre les yeux de celui qui lui aurait dit ça. Du jour au lendemain, perdre sa mère, sa sœur, son frère, ce n'est pas palpitant ? Ce n'est pas palpitant non, c'est horrible. Ils rêveraient presque d'une vie semée d'embûches, ces idiots. Alors qu'ils viennent dans le corps de Nuage de Lionnes, et qu'ils revivent sa vie. Ils verront alors tout le mal qu'il lui on fait, toute la souffrance et la solitude qu'elle a encaissé. Et puis le moment présent revenu, elle éclaterait en sanglots, ses larmes chaudes coulant le long de son visage. Elle était extrêmement émotive, la petite. Colère, tristesse, impatience... Tout venait si vite et si fort. Elle ne se contrôlait pas. Pourtant, elle aimerait bien ! La vie était injuste. Nuage de Lionnes vouait sa vie à son Clan à sa manière. Elle était honnête, serviable, aimable, sympathique quand elle avait confiance en vous... Alors pourquoi c'était sur elle que le ciel tombait ? Pourquoi ? Là était la question...

Une vie de... chat !

the beggining. La jeune femelle naquit une nuit de la saison des feuilles mortes, à l'abri de tous les regards, loin de tout. Quatre chatons, quatre noms. Petit Apôtre, Petite Théorie, Petite Plante et Petite Lionne. Deux parents. Addictions Éphémère et Mémoire des Océans. Mais ce dernier... Aime-t-il vraiment ses chatons ? Et aime-t-il vraiment sa compagne ? Nul des petits ne le savait. Mais peu importait pour le moment. Ils grandirent dans la pouponnière du Clan du Tonnerre. Grandirent ! Sauf Petite Lionne, qui quant à elle, restait minuscule et frêle. Son corps était un véritable aimant à insultes et moqueries. Ses camarades la rejetaient ; ils ne voulaient ni lui parler, ni jouer avec elle. Cette dernière était donc horriblement seule. Elle pleurait souvent, la petite. Mais à force de distance avec ces brutes, elle mûrit plus vite. Elle était sage, la petite. Puis un jour, alors que le quatuor de chatons allait sur ses six lunes, Addiction Éphémère disparu. Elle fût vite imitée par l'une de ses filles, Petite Plante. Restaient donc trois chatons. Trois chatons et un père qui ne les aimait pas. Elle était détruite, la petite.

the learning. Six lunes. C'était l'âge qu'elle attendait tant. Son échappatoire. Elle n'avait pas voulu être comme tout le monde et de devoir se convertir à la violence. Non, elle, elle avait voulu être apprentie-guérisseuse. Et son souhait avait été exaucé. Elle avait acclamé avec joie ses frères lorsque ils avaient reçu reçurent leur nouveaux noms, comme ils l'avaient acclamé. Elle était heureuse, la petite. Le seul problème, c'était que Nymphe Olympienne, l'ancienne guérisseuse du Clan du Tonnerre, avait été assassinée il y a peu. Elle n'avait donc pas de mentor, et sa tribu était donc plus vulnérable que jamais. C'était donc Guépard des Neiges qui s'occupait de lui enseigner les quelques choses dont il se souvenait lorsque il en avait la force, et Lumière du Soleil Couchant, l'esprit d'une lionne qui fût la seconde soigneuse du Clan du Tonnerre qui complétait les informations données la nuit venue. Cette première lune en tant qu'apprentie parût très longue pour la jeune femelle. Peu avant la pleine lune, une patrouille retrouva le corps inerte d'un jeune félin bicolore près de la frontière du Clan. Le corps de Nuage d'Apôtre. Son frère. Ô diable qu'elle avait pleuré, ce jour là ! Il lui avait fallu du temps pour s'en remettre. A croire qu'on voulait tout lui prendre. Après, qui ça serait ? Nuage de Théories ? C'était la seule chose qui lui restait. Ils ne pouvaient pas lui voler, ils ne pouvaient pas. Enfin, l'Assemblée arriva. Sa première. Elle restait craintive à l'idée qu'une bataille éclate dans la combe alors que tant de félins s'y trouvaient, mais elle était heureuse. Et fier d'y être. Elle se demandait si, quelque part, sa mère la voyait, et si elle savait qu'Étoile de la Biche crierait avec joie le nom de la nouvelle apprentie guérisseuse. Nuage de Lionnes.

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