Cela fait bien longtemps que je ne suis pas allée me balader. Rien que moi, seule. Je suis toujours occupée, trop occupée. J'enchaîne les patrouilles et les parties de chasse, le reste du temps je nage dans mes idées noires. Ou, idées noires, depuis que mon apprentie a terminé son entraînement je ressens comme un vide. Dans mon train de vie et dans mon cœur. Certaines fois cela me tient éveillée la nuit.

Ce soir pourtant, je suis assez « motivée" , je veux mettre cela au clair. D'un pas rendu un peu raide pas le froid mordant de cette soirée je sors du camp et commence ma balade sans aller vers un endroit précis. J'admire la forêt, je n'avais pas fait attention mais l'été est fini depuis bien longtemps, l'automne s'est installé mais si certaines après-midis ensoleillées sont chaudes. Les feuilles sont rouges, jaunes, oranges, certaines encore vertes. Elle tombent selon le gré de la brise légère et pourtant froide Pour moi cette saison est de loin la plus belle et la plus agréable avec ses couleurs et ses températures. De plus tous les terrains sont giboyeux puisque « tout la population » de la forêt fait ses réserves en prévision de l'hiver à venir. Les feuilles couvrent le sol comme un immense tapis, ça et là je remarque des petits bruits de pas précipités qui secouent quelques feuilles. Sans doute des mulots apeurés. Je ne leur donne pas la chasse, je suis en paix avec moi même, pas d'humeur à donner la mort . Tout ça me réchauffe le cœur, je me traître de lâche. Aucun guerrier n'a de remords parce que son apprentie est guerrière, il est plutôt fier d'avoir mené à bien son devoir et de donner au clan un nouveau guerrier. Tu t’assois au milieu d'une petite clairière à l'herbe encore verdoyantes, entourée d'arbres aux feuilles couleur d'automne, dont certaines se détachent pour venir se poser sur le sol. Tout est merveilleux, merveilleusement merveilleux, la lune me caresse doucement la tête, je la lève pour bien sentir sa lumière banche et pousse un soupir de bonheur, de paix et de bien-être. Je souhaiterai que le temps s'arrête à l'instant pour que je puisse mieux en profiter, malheureusement tout à une fin. Un énorme molosse venait de surgir de derrière les fourrés, ses grognements me tirent de ma rêverie. Comment ai je fais pour ne pas le sentir ?!
Je ne suis absolument pas de taille fasse à cet adversaire qui doit au moins être trois fois pus gros que moi, autant pour la tête, que les crocs,que les griffes et que les pattes. Il est maigre comme un clou, sa respiration était précipité et ses muscles étaient vraiment à vifs sous la peau. Le pire sont ses yeux, brillants de rage de haine et de maladie.
Tu n'attend pas plus de temps il faut déguerpir, et maintenant. Prenant tes pattes à ton coup tu fais demi tour et prend autant de vitesse que tu le peux. Tu entend ses pas précipités derrière toi.
Nous courrons ainsi pendant plusieurs minutes, le chien enragé est toujours derrière moi mais j’entends qu'il fatigue. Je ne saurai dire s'il prend de l'avantage ou non, je n'ose pas tourner la tête en arrière. Étant donné que je sois plus fine et plus légère j'arrive à éviter certaines obstacles. Mais alors que je passe entre deux arbres, où le molosse ne pouvait pas passer et devait faire un détour, les feuilles se dérobent sous moi, me projetant ainsi contre le tronc, provoquant une brûlure insoutenable. Pourtant je tiens à la vie, je reprend ma course, m'arrangeant tant bien que mal, je ne sais plus ou je suis, sur quel territoire, ma vue est brouillée. J’entends seulement que la respiration et les pas précipités du molosse se font de plus en plus loin. Je veux encore courir mais je ne peux plus, je ralentis et marche tout droit pour calmer ma respiration. Au bout de quelques minutes je vais mieux mais je sens que mon côté droit, où j'ai été touchée s’engourdit un peu, se paralysant petit à petit. Mes sens redeviennent normaux, je m'aperçois que je ne dois toujours être sur mon territoire, je suis soulagée.

Il se passe ainsi quelques dizaines de minutes avant que je n'arrive à la lisière d'une immense clairière et, à l'intérieur je reconnais le Lac de la Lune. Je m'avance pour me précipiter dans l'eau, quand je vois une belle chatte blanche qui se tient au bord. J'essaye de m'asseoir, la douleur devient insoutenable. Les feuilles craquent sous moi. La chatte lève la tête, ses yeux sont bleus, elle est sublime et, je la connais. C'est une guerrière de la Rivière !Pourtant impossible de mettre un nom sur son visage. Je me relève, et sors des fourrés en boitillant grâce à mes deux pattes encore valides. Je remarque qu’elle s’apprêtait à prendre la fuite si nécessaire. J'attends d'arriver à un point bien en pleine lumière pour qu'elle me reconnaisse et dis d'une voix faible.

« N'ai pas peur, ne pars pas, ce n'est que moi. »

||Ultime UP.||

« N'ai pas peur, ne pars pas, ce n'est que moi. »

Elle me murmurait de ne pas partir cette voix, je me retournai et là devant moi, se dressait un félin au pelage noir comme l’ébène, elle me faisait peur, je voulais partir je n’y arrivai pas, et pourtant je le devais. Pourquoi je n’y arrivai pas, je devais sans doute avoir peur de passer pour une lâche, une minable, une peureuse. Mais bon, je suis timide et j’assume, je voulais lui répondre mais je ne trouvais pas les mots, que dire, que faire, comment réagir… Je l’ignorai, comme tout, rare sont les choses que je sais, que je connais et que j’identifie à la perfection. Je suis une peureuse ignorante, c’est du beau. Je laisse donc mon adversaire me fixer de ses grands yeux, je…Je réponds quoi moi ? Au hasard je balançai :

« D’accord, mais qui…A qui je m’adresse exactement ? »

J’avais lancé ça avec hésitation, j’avais peur, je frémissais. Ma voix était tremblante je voulais lancer une pique et partir mais je ne pouvais pas. La lune commence à sortir des nuages tous aussi gris, il faisait frais, ça fait du bien, il faisait bon. L’air avait l’odeur de l’herbe mouillée, et je commençai à déstresser, le félin en face de moi n’était pas très grand, juste imposant surtout pour moi. Je dévoilai à présent mes crocs je voulais lui faire peur, je suis stupide mais je l’assume encore une fois. L’envie de lui sauter à la gorge était maintenant aussi excitante que celle de fuir, je devais faire quelque chose, réagir, bouger, mais je ne fis rien.

J’avais maintenant trop chaud, l’air était étouffant et j’avais soif, trop soif, je m’assis avant de faire une rapide toilette, ma peur n’était pas passée, mais j’étais à une distance assez lointaine à mon goût de l’autre chat qui était toujours là, il a une de ces patience c’est fou ! Quand à moi j’étais blottie dans mon coin.

« Désolée j’ai été surprise et je n’aime pas ça, je m’appelle Silence de la Colombe et toi ? »
e et toi ? »

||J'ai aussi fait du caca D:||

La chatte qui me fait face a peur. Je le sais, je le sens. Tous ses muscles sont bandés et pourtant elle est incapable de partir. Oui, incapable. Une parfaite petite peureuse qui perd tout ses moyens lorsqu'elle doit passer à l'action. Une chatte stupide. Durant cinq minutes au moins nous nous faisons face, moi la regardant, tout en me tenant dans l'ombre et elle en plein cœur de la lumière.

« D’accord, mais qui…A qui je m’adresse exactement ? »

Sa voix est fluette et tremblante, si je ne la voyais pas j'aurai éventuellement pu la confondre avec une apprentie.
En quelques instants je la vois se détendre. Bizarre....J' humes l'air autour de moi, aucune odeur suspecte. Seulement celle de l'herbe mouillée et une petite brise qui secoue mon pelage.
Pourtant, quelques instants plus tard la minette blanche frissonne. Je vois couler une sueur froide le long de son échine. Mais que se passe t-il ? Se demande Pelage d'Ébène, elle regarde fixement la guerrière qui lui fait face.

Cette dernière commence une toilette, ses gestes ont l'air imprécis et tremblants, remarquant probablement le regard de la chatte noire posé sur elle elle dit :

« Désolée j’ai été surprise et je n’aime pas ça, je m’appelle Silence de la Colombe et toi ? »

Sa voix semble chevrotante, pourtant une petite lumière s'allume dans mon cerveau. Silence de la Colombe!Elle fait partie de me Clan, suis-je bête.

« Je m'appelle Ébène, Pelage d'Ébène. Je suis également du Clan de la Rivière mais je ne t'ai pas reconnue avant que tu me dises ton nom. Tu es sûre que tu te sens bien ? »

ajoute t-elle en s'approchant.