|Click on Image. | | « Quand croyez-vous qu'un homme meurt réellement? Lorsqu'il se prend une balle en plein coeur? Non, lorsqu’il meurt d'une maladie? Non, lorsqu'il la nature joue simplement son rôle? Non plus, un homme trépasse au moment où on arrête de se souvenir de lui. »
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Une douce lumière se reflète sur ses cheveux blancs, son visage exprime un air préoccupé, l'homme doit bien avoir au minimum la soixantaine. Il regarde les arbres, qui peu à peu perdent leurs feuilles, seul sur un banc il laisse filer le temps, son temps, qu'il essaye pourtant de prolonger le plus possible. Cet homme c'est mon père, il est rongé par la peur de quitter ce monde, et j'ai promis, je lui ai promis de ne jamais l'abandonner, je crois au fond de moi qu'il redoute encore plus la solitude, mais n'ose pas l'admettre. Il semble songeur, ses yeux sont humides, près à verser quelques larmes.
« - A quoi penses-tu? »Il sourit, lève les yeux au ciel, et me répond de sa voie rauque:
« - Je ne pense pas, je me souviens. »Il prit ma main, et chassa ses pleurs, puis nous nous levâmes ensemble et prirent la route qui mène à sa demeure. Sur le seuil de son pallier je le regarde avancer, puis je prend la route de ma maison où m'attend mon compagnon. Une fois rentrée chez moi celui-ci m'accueille joyeusement, il vient de finir de cuisiner. Comme d'habitude, je retire mes chaussures, puis accroche mon manteau à l'escalier. Mon mari m'observe, et ses yeux se ternissent.
« - Comment va-t-il ? » Je retiens mes larmes, je ne veux pas lui en parler, je refuse de prononcer la vérité, bien trop dure à mon gout. Alors il s'approche de moi, et me prend dans ses bras.
« - De moins en moins bien. Le médecin lui à annoncé qu'il lui rester moins de 72 heures cet après midi. Son cancer à pris le dessus, et les médicaments ne font plus rien. Il a de plus en plus de mal à respirer. Je n'en peu plus de le voir dans cet état. Mais il se refuse toujours d'aller à l’hôpital. Il dit qu'il n'est pas sur le point de mourir, et quand bien même ce serait le cas, il refuse de vivre ses derniers instant dans une chambre froide et hostile, seul ou au milieu d'autre mourant. »
Cette fois je n'arrive plus à retenir mes sanglots, l'émotion se fait trop forte. Demain est surement le dernier jour que je passerais en sa compagnie. Il doit être complètement désemparé, lui qui à toujours pris soin de son corps de peur d'attraper se genre de maladie, lui qui a toujours eut peur de ce dernier instant. Demain sera la meilleure journée que nous passerons ensemble. J'en fais le serment.
Il est minuit et demi, le sommeil m'a emportée rapidement ce soir, le téléphone sonne, je me réveille en sursaut, et le décroche, à l'autre bout un homme gémit et tousse, il semble vouloir me dire quelque chose, mais je ne comprend pas, alors je raccroche. L'appareil retentit une deuxième fois, toujours le même homme, cette fois tout s'éclaircit. D'un bond je sors de mon lit, cours dans la salle de bain, et allume la lumière, je m'attache rapidement les cheveux, puis je cours vers l'armoire prends le premier haut se trouvant là, ainsi qu'un vieux jean délavé. Je descends l'escalier, puis je saute dans ma voiture, et éclanche le contact. Je fais la route qui rallie nos maison le plus vite possible, mais le temps passé dans la voiture me semble une éternité. Cependant je dois faire vite, mon géniteur vit sûrement les derniers moments de sa vie, et il faut impérativement que je sois près de lui. Je rentre dans sa maison, et cours vers sa chambre, il est là, dans son lit, et il tousse, les larmes coulent le long de ses joues. Il tourne le regard vers moi, ses yeux reflètent toute la peine du monde, ainsi que la peur, il est effrayé. Je fais tout pour le réconforter, je lui montre que je suis avec lui.
Assise sur le bord de son grand lit en bois des années quatre-vingt, je le regarde, je lui parle, il n'est pas seul, jusqu'au bout je serais là. Sa toux se calme, puis nous discutons n peu, pour ne pas l'épuiser, il me raconte la vie qu'il a passer avec ma mère avant ma naissance. La peur n'a toujours pas quitté son regard, il me parle du moment où ma mère lui a annoncé qu'ils allaient être parents. Il se met à rire, et une quinte de toux lui paralyse la respiration une nouvelle fois. Et soudain je me rappelle que je ne l'ai pas encore prévenu, comme aie-je pu oublier de lui en parler?
« - Papa, excuse moi de ne pas t'en avoir parlé avant, j'ai quelque chose à te dire. »Alors il semble sortir de ses pensées joyeuse de son passé, et me regarde fermement.
« - Quoi donc ma fille, parle je t'en prie. »Un sourire fend mes lèvres, je prends une grande inspiration pour me détendre.
« - J'attends un enfant. »A partir de ce moment il sembla être l'homme le plus heureux de la terre, des larmes de joie coulèrent sur ses joues ridées par le temps, la peur à disparut de son regard, il semble serein. Comment est-ce possible? Alors la toux reprend de plus belle, et s'accentue. Cela durera en tout une dizaine de minutes, des minutes qui semblèrent si longues à cause de la souffrance. Je chuchota:
« - Je t'en prie ne meurs pas.. Ne ma laisse pas, papa. »Étouffé par la ses accès de toux, il sourit néanmoins. Puis leva sa main, qui semblait si frêle, et la posa sur mon ventre.
« - Ne t'en fait pas, je vis toujours. »Après ses paroles ses yeux se détournèrent vers le plafond, le vide s'empara de ses perles bleues, et le sifflement de sa respiration ne se fit plus entendre. Des larmes jaillirent de mes yeux, je reposa sa main sur son lit, puis ferma ses yeux. Sur son visage se trouvait encore un sourire, qui m’étonna, juste au porte de la mort il s'était réconcilié avec celle qui avait tant redoutée..