Quand on a pas d'imagination, mourir, c'est peu de chose, quand on en a, mourir c'est trop. [ PV: NaNa. ] | | Ven 29 Avr 2011 - 21:04
Quand on a pas d'imagination, mourir, c'est peu de chose, quand on en a, mourir c'est trop.
Louis-Ferdinand Destouches.
Il faisait sombre. Beaucoup trop sombre. Même un chat agueri ne pouvait qu'apercevoir seulement les intimes mouvements des deux ombres. Mais quels mouvements ?Une massive silhouette se tenait droite sur ses pattes, fière, hautaine, et faisait face à un second félin, à la fourrure plus sombre que le précédent, couché sur le flan, la respiration haletante. Un rictus de plaisir émoustilla les babines du félin clair, et il se pencha juste au dessus du l'agonisant matou, et murmura une phrase mielleuse dans l'oreille du malheureux. Rendant son dernier soupir, le corps du vaincu se relâcha entièrement. Mort. Un rire impitoyable s'échappa malencontreusement de la gorge du survivant, et de larges pupilles noires fixèrent alors Moustache Brillante. " Comment peux-tu savoir ... " Puis un machiavélique cri de joie fit surface, et la femelle, toutes griffes dehors, fonda sur le rouquin.
Yeux, ouvrez vous, c'est un ordre !
Et il ouvrit les paupières. La lueur d'effroi quitta rapidement les pupilles du jeune lieutenant, qui comprenait peu à peu que tout cela ne fut qu'un cauchemar. S'étirant longuement les pattes antérieures, restant cependant couché de tout son long dans sa litière, le matou laissa un grondement de fatigue quitter sa gorge. Oof, une petite sieste en fin d'après-midi lui avait certes remonté le moral, mais ses intimes craintes persistaient en lui, le suivant jusqu'a ses songes dans son sommeil. Pivotant sa tête vers la sortie de la tanière, Moustache Brillante avait une vue imprenable sur le paysage, et surtout sur l'entrée du camp. Le crépuscule s'annonçait doucement sur le ciel aux apparences macabres. Une douce teinte violacée descendait du ciel, se jetant dans un peu plus bas à la suite du Soleil, qui, semblable à un ancien jetant un ultime regard sur la vie, s'enfonça dans l'obscurité. Sauf que l'ancien, lui, ne reviendrait pas, bien entendu. Les cimes des arbres que l'on pouvait apercevoir au loin pliaient sous la force du vent, et des éclairs déchirait de temps à autres le silence lourd et grave des cieux, suivi aussitôt du grondement méprisant des Dieux, apeurant les chatons qui se refugiaient en piaillant à la pouponnière. Certains y liraient un signe du Clan des Étoiles, et certains n'auraient pas tort. Ce soir là, Moustache Brillante avait la conviction qu'Étoile Libertaire n'était plus. Il était ainsi fait, le rouquin avait toujours eu ces prédictions farfelues qui s'étaient toujours révélées exactes, à quatre-vingt-dix pour cent des cas. M'enfin, ce n'était pas une raison fiable pour justifier les actes, bien sûr, cela attirait au contraire de nombreux inconvénients et ennuis au guerrier, par le passé.
Secouant vivement le crâne pour se défaire de quelques bouts d'herbe de sa couchette, Moustache Brillante avait entreprit une rapide, très rapide toilette, du moins assez pour ne pas passer pour un dérisoire matou galeux, et était sortit à toute vitesse la tanière des guerriers. Après une rapide inspection du camp, des rares et différentes discutions s'échappant des bouches indiscrètes, le lieutenant, déçu mais toujours déterminé, parcourue la Grande Place du regard. Bien entendu, ayant vu l'orage s'annonçant, la plupart des membres du Clans s'étaient refugiés dans leurs tanières, notamment les apprentis, leurs mentors, sans négliger les reines et leurs chatons. Cependant, Moustache Brillante avisa Nuage Courageux, se dirigeant docilement vers les anciens. Ainsi donc, sa mentor ne serait elle pas ... ? Ne repérant personne d'utile, - il eut honte de ce terme. - le guerrier de Clan sortit d'un calme maitrisé du camp, usant de son flair pour retracé une odeur quelconque - ou plutôt celle qu'il cherchait à présent . Après quelques inspirations, malgré le fort taux d'humidité dans l'air, le rouquin huma celle de sa propre Chef, qui était alors très marquée. Récente. Sans doute sa meneur avait eu envie d'une petite excursion seule à seule avec ses pensées. Étoile de Caresse... Oui, c'était une bonne idée. Se servir d'elle comme prétexte pour se diriger une fois de plus vers les limites de leurs terres, en direction de l'Ombre serait certes un espiègles procédé, mais avait-il le choix ? Museau à terre, Moustache Brillante pista donc la chatte écaille, qu'il ne tarda pas de rattraper, en pleine lande. Sans perdre d'assurance, le rouquin s'approcha d'elle, et la saluant comme il se doit, lui déclara d'une voix forte :
- Étoile de Caresse, je crains avoir aperçu hier de l'agitation de la part des membres du Clan de l'Ombre, aux hauteurs de nos frontières. J'aimerai que tu m'accompagnes en ces lieux, pour en avoir la certitude.
Puis, regrettant qu'a moitié ses propres dires, le lieutenant se mordilla la lèvre inférieure. Abuser ainsi de la confiance de sa chef était pitoyable, mais la curiosité et l'inquiétude du matou envers le vétéran du Clan rival s'amplifiaient à mesure que le temps passait. Pourvu que sa supérieure ne remarque rien d'anodin...
| | | Dim 1 Mai 2011 - 11:15 La foudre pourfendit le ciel dans une multitude d'infrasons terribles pour les oreilles. Étoile de Caresse observait les cieux enragés d'une mine neutre. Les Clans étaient trop calmes à son goût. Pas de vol de frontière, pas d'actions contre le Clan du Vent prévues, pas de problème. Certes, c'était vraiment superbe que la vie allait ainsi, mais... C'était tout à fait étrange. Jamais les Clans n'avaient vécus dans une si parfaite harmonie.
Le tonnerre semblait vouloir châtier le monde entier et frappait le sol avec une force démesurée. Une puissance telle que les vibrassions sur le sol auraient pu être ressenties à des milles d'ici. La chatte écaille en fut violemment retirer du court de ses pensées et elle fut déboussolée. Les éclairs et tout le vacarme que produisait cet orage l'empêchait de se concentrer et de réfléchir correctement. C'est pourquoi, après avoir prévenu la patrouille qui partait en même temps qu'elle, elle accompagna les chats et se sépara d'eux à la Lande. Le spectacle qui s'offrait à elle fut alors aussi bien terrifiant que distrayant.
Le sol avait comme été retourné. Brûlé. Il était cramoisi et une odeur charbonnière s'en dégageait. Un splendide éclair frappa un pauvre arbre solitaire qui subit le crachas que lui envoyait impitoyablement les Dieux. Décidément, le monde céleste devait être vraiment rageur pour cacher son azur et punir les vivants d'une telle manière. C'était presque odieux, révoltant. Mais un orage n'est pas vivant, à quoi bon supplier à un gros tas de nuages de cesser son activité ?
Puis, un long silence s'installa. Les éclairs cessèrent, la foudre ne frappa plus. Seule restait cette terre battue à certain endroit, cramoisie à d'autre, mais une grande partie de l'herbe avait subsisté.
- Étoile de Caresse, je crains avoir aperçu hier de l'agitation de la part des membres du Clan de l'Ombre, aux hauteurs de nos frontières. J'aimerai que tu m'accompagnes en ces lieux, pour en avoir la certitude.
La chatte faillit faire un bond en arrière en entendait la voix surgir derrière elle. C'était Moustache Brillante, son lieutenant. Il avait une mine inquiète et l'intonation de sa voix appelait à l'attention. Ainsi donc, le matou roux aurait repéré des choses suspectes aux limites des terres du Vent ? Intéressant. De plus, il demandait à y aller en sa présence, c'est que cela devait être assez grave.
- Alors allons-y. Mais dis-moi, qu'as-tu vu au juste ?
Le matou garda un peu le silence. Lui cachait-il quelque chose ? La Chef se permit d'ajouter :
- Ou plutôt, que crains-tu voir ? | | | Sam 7 Mai 2011 - 21:13
Frappé par les dernières paroles de sa supérieure, le jeune lieutenant baissa la tête, et garda le silence un moment. Ainsi, son masque avait échoué, Étoile de Caresse a plus ou moins clairement compris que le matou roux lui cachait dans l'ombre ses réelles attentes. Grattant et retournant la terres humides et boueuse de ses griffes, Moustache Brillante avait honte, et une brève colère le remua l'estomac ; il ressentit éphémèrement un tourbillon de malaises, une charge de chaleur étouffante submerger ses entrailles. Il tituba brièvement, exigea de son esprit qu'il se reprenne. Le souffle court, Moustache Brillante fixait le sol trempé, laissa ses pensées divaguer, et un souvenir remonta inexorablement en sa mémoire. NON. CE N'EST PAS LE MOMENT. Les coussinets brûlant comme si la fièvre l'emportait, il luttait contre la nostalgie, contre cette sale mélancolie qui a ce supplice de surgir aux moments les plus fatidiques. NOON ! S'abandonnant à cette force du diable du passé, le félin céda à ses penchants.
F.LASH B.ACK.
Un paisible et long ronronnement bienveillant résonna au creux de son oreille. Un fumet délicieux, un parfum de roche fraîche, de terre humide parvint à ses narines dilatées. La vision embrumée par l'exquise passion de l'instant, la tête lui tourna un bref moment, mais cela ne retirait en rien son bonheur, ce n'était même pas désagréable, à vrai dire. Il se sentait vivre. Oh oui, vivre. L'esprit en extase, le corps ankylosé par l'émotion flottant dans cet atmosphère chaud et douillet, les deux amants se pelotonnaient l'un contre l'autres, se réchauffant mutuellement, leurs formes s'embrassant pour former qu'un. Deux êtres pourtant si différents, ne serait ce que par leurs physique. Moustache Brillante leva avec une infini délicatesse son visage, ses moustaches se frayant un passage entre toute cette masse de fourrures , de manière à pouvoir observer sa douce aimée de tout son long. Elle avait un pelage d'un noir d'encre, représentant les horreurs de son passé , alors que lui présentait une couleur vive, ou presque, s'embrasant au premier rayon de soleil venu. Ses prunelles était d'un bleu d'océan, tellement beaux qu'elle semblait vous hypnotiser pour vous jeter dans l'eau d'un seul regard. Baissant le crâne en distinguant une flaque d'eau pure sur le sol de la caverne, le matou fixait ses propres yeux, se défiait lui-même un défi d'un coup d'œil. Ses iris étaient d'un vert émeraude envoutant , comme elle dirait. Leur psychologie, leurs visions de ce monde étaient loin d'être similaires, elles aussi. Elle voyait les âmes comme des pantins d'une force divine, trop prétentieuse pour faire connaître leur existence, et le Clan des Étoiles leur rivaux, en quelques sortes, se battant pour faire comprendre aux félins cette machination, et tentant d'éviter les plus lourdes menaces en transférant des signes quelconques aux Chefs et guérisseurs. Moustache Brillante trouvait cette croyance futile et imaginaire, mais il ne pipa mot. De son côté, il ne savait que penser du monde. De son côté, il songeait que sans elle, son propre monde s'écroulerait.
Alors ... Pourquoi l'avait-elle abandonné ? ...
F.IN D.U F.LASH B.ACK.
La tiédeur de la grotte, le contact brûlant d'euphorie de leurs corps s'estompaient lorsque la vision du guerrier de Clan retrouva de sa netteté, et son regard fut soudainement perdu dans la vaste lande, où serpentait l'odeur de la pluie fraîchement tombée. Refoulant son désespoir, sa rage de s'être laissé berner par sa stupide nostalgie maudite, il donna un ultime coup de griffe dans la gadoue, éclaboussant son pelage roux. Il leva calmement son crâne,et, se souvenant précipitamment de la présence d'Étoile de Caresse à sa face, et recouvra de nouveau son masque fort et bien heureux. Il marqua une pause voule, faisant mine de promener son regard sur les herbes brulées de l'orage, qui s'était à présent calmé. La pluie étalait un mince, très mince rideau blanc et translucide sur l'horizon. Il ouvrit alors la gueule :
- Je ... je pense qu'il est arrivé quelques chose au Clan de l'Ombre. Je ne saurais réellement t'expliquer les causes de mon inquiétude, mais je suis certain qu'il se trame quelques choses.
Gardant solidement la tête haute, les épaules droit, l'échine calme et les yeux refoulés de toute émotion pouvant le trahir, Moustache Brillante plongea pour la seconde fois son regard printanier dans les iris semblables d'Étoile de Caresse.
| | | Lun 9 Mai 2011 - 20:22 L'orage semblait encore flotter dans l'air. Mais pas le véritable orage, avec la foudre et les éclairs, non. L'orage d'un cœur. Le silence que laissait peser le lieutenant du Vent était lourd, mais vraiment très lourd. La Chef, elle, restait calme. Inutile de s'énerver ou de se précipiter vers le but du rouquin, elle voulait savoir. Rester dans le songe est une bien mauvaise chose perturbante pour un esprit curieux, en tant que Chef de Clan, elle avait tout de même le droit et le devoir de savoir ce qu'il se passe dans la tête des membres du Clan. Il n'y a pas que la santé physique qui compte. Le mental est quelque chose de très important, qui peut faire souffrir certains ou rendre heureux d'autres. la vie est bien imparfaite, mais si bien étudiée, en profondeur...
Moustache Brillante gratta furtivement le sol de ses pattes. Il semblait crispé, stressé, gêné... Étoile de Caresse ne le reconnut point pendant quelques instants où ses pensées noyait sa conscience du monde dans une dimension que seul lui pouvait voir et sentir. La pensée. Sa mine prouvait qu'il luttait contre quelque chose. Un souvenir damné, une voix inaudible, un être invisible, tout pouvait être supposer. La chatte ne pouvait rien faire pour lui, il devait sortir de sa dimension imaginaire seul, de son propre mental. Sûrement sa mémoire le hantait. Peut-être était-ce le fait qu'il se tramait quelque chose dans le Clan de l'Ombre ? Dans ce cas, pourquoi serait-il si inquiet à ce sujet ? Après tout, ce n'est pas leur Clan. Les problèmes des autres ne concernent personne tant que ceux-ci ne nuisent à d'autres. Et justement, c'était peut-être ce que craignait le lieutenant roux. Que les problèmes nuisent au Clan du Vent.
Avec disgrâce, le mâle au pelage flamboyant trima la terre son ses griffes et salit un peu de ses poils par la même occasion. Étoile de Caresse était presque trop surprise de cette réaction inhabituelle de son lieutenant. Il devait vraiment aller mal. Il se mit alors à bafouiller ses premiers mots, avant de reprendre de l'assurance dans sa voix :
- Je... Je pense qu'il est arrivé quelque chose au Clan de l'Ombre. Je ne saurait réellement t'expliquer les causes de mon inquiétude, mais je suis certain qu'il se trame quelque chose.
De très mauvaise augure, vu ta mine... La Chef redressa la tête et répondit d'un ton aussi neutre que possible :
- Je dois t'avouer moi aussi qu'il m'est arrivé quelque chose à propos du Clan de l'Ombre. Le Clan des Étoiles m'a envoyé un présage. Ce n'était pas clair, mais d'après ce que j'ai pu comprendre, un membre important est mort et son successeur serait un chat indigne de confiance, mauvais...
La chatte écaille se tut. Elle avait parfaitement comprit ce présage, mais espérait se tromper. Car le félin des Étoiles qui lui était apparut en rêve était un chat qu'elle connaissait bien et elle espérait bien que ce ne soit pas lui. Étoile Libertaire...
- Que comptes-tu faire, Moustache Brillante ? Aller patrouiller sur les frontières de notre Clan ? Et alors, qu'apprendra-t-on ? Je crois que pour le moment, nous sommes dans l'impossibilité d'agir.
Ses yeux étaient inexpressifs. Mais sa voix démontrait bien son émotion. C'est dans un ton grave qu'elle ajouta :
- Mais quelque chose me dit qu'on tombera bientôt sur ce "chat indigne de confiance" et que l'avenir des Clans risque bien d'en être bouleversé... | | | Mer 1 Juin 2011 - 14:50
Moustache Brillante pivota son visage vers la gauche, afin de faire mine de regarder la lande lourde de pluie et suffocante sous la lourdeur de l'atmosphère, cadeau que l'orage avait offert avant de lentement s'éclipser. Un membre important est mort et son successeur serait un chat indigne de confiance, mauvais ? Fallait-il vraiment s'appeller Einstein pour comprendre de qui il s'agissait ? La mine d'Étoile de Caresse était le parfait exemple du stoïcisme absolu, mais Moustache Brillante se doutait bien que la chatte écaille était perplexe, et pour cause : comment aurait-elle douté qu'Étoile Libertaire avait parlé à son lieutenant quelques jours précédent sa mort ? Sa mort, oui, car le matou en avait à présent la certitude ; le Chef du Clan de l'Ombre était décédé. Assassiné ? Qui sait où sa quête de la vérité allait l'emporter. Cependant, il était possible que la vétérante s'imagine tout autre chose sur le compte de son lieutenant, hypothèse qui ouvrait considérablement les yeux du lieutenant : se pouvait-il que sa supérieure doute de sa confiance, depuis ces quelques lunes entières depuis sa nomination ? Pensif, le matou découvra avec stupeur qu'il n'était peut-être pas digne d'un tel poste. Combien de fois avait-il deserté le camp les matins de printemps alors que tout le Clan dormait à griffes rétractées pour X ou Y raisons ? Combien de fois s'était-il aventurer un peu plus loin que les frontières, au point d'en traverser le Chemin du Tonnerre, simplement pour faire face à ces saletés de souvenirs qui portaient ses pattes vers l'ancienne antre d'Empreinte ? Saletées. pensa-t-il pour lui même, tellement dégouté de lui même qu'il en aurait craché de mépris envers sa propre personne.
Il ferait des efforts, c'en était sûr. Mais cela expliquait-il ces regards insistants que posaient Étoile de Caresse sur lui, au camp, lors des Assemblées, partout ? Et comment expliquer le mal aise que ressentaient Moustache Brillante à chacun de ces instants ? Détournant enfin la tête de l'horizon, la voix de la meneuse reprit.
- Que comptes-tu faire, Moustache Brillante ? Aller patrouiller sur les frontières de notre Clan ? Et alors, qu'apprendra-t-on ? Je crois que pour le moment, nous sommes dans l'impossibilité d'agir. Agacé, le lieutenant dût se plier à cette déclaration ; c'était vrai. Cependant, qu'empêchait le duo de s'aventurer aux frontières ? Près à rétorquer, le matou releva le crâne et plongea inconscienment ces yeux dans ceux de sa chef. Les pupilles de couleur émeraude d'Étoile de Caresse s'étaient très légèrement brunies, sans doute la cause à l'éclairage ; cette transformation accentuait les pigments bruns de ses poils roux, s'harmonisant à la perfection avec le noir de sa fourrure. Son mimique dur quelle affichait la plupart du temps cachait un visage pouvant refléter énormément d'amitié, de la compassion, un visage qui adoucissait les moeurs. Un pointe de regret au coeur, Moustache Brillante songea qu'il était dommage qu'Étoile de Caresse se rembrunit derrière ce masque... Brisant précipittament le lien entre les deux regards des félins, le rouquin eu une telle vague de chaleur que la tête lui en tourna. Ca suffit, parle.
- Je t'en conjure. Ces signes ne prouvent-ils pas qu'il se passent quelques chose de réellement grave au sein du Clan rival ? Et pourquoi le Clan des Étoiles tracerait-il notre voie parmi cet évènement ? | | | Lun 13 Juin 2011 - 11:20 Moustache Brillante s'entêta :
- Je t'en conjure. Ces signes ne prouvent-ils pas qu'il se passe quelque chose de réellement grave au sein du Clan rival ? Et pourquoi le Clan des Étoiles tracerait-il notre voie parmi cet évènement ?
Étoile de Caresse resta muette. Pourquoi se soucier de ce Clan ? Pourquoi le Clan du Vent devrait-il être impliquer dans cette histoire et pas un autre Clan ? Et puis d'abord, qu'est-ce que ça pouvait leur faire si le lieutenant d'un Clan rival empoisonnait son Chef pour prendre son poste ? Ce n'était pas leur affaire. Seulement, cela leur retomberait dessus, un jour ou l'autre. Et ils ne seront pas les seuls concernés.
- Allons-y, mais vite.
La pluie se calma. L'herbe humide sous les pattes de la chatte écaille la fit frissonner, elle n'aimait vraiment pas l'eau. Ils n'allaient pas rentrer dans le territoire, elle ne voulait pas franchir la ligne de mir, trahissant ainsi le code du guerrier alors qu'elle est censé le respecter et le montrer à ses guerriers. Dans quelle histoire me suis-je encore entrainée ? Un éclair zébra le ciel, vif, rapide, grondant. La foudre frappa le sol loin d'ici, mais le boucan qu'il produisit assourdi les deux félins, en route vers le Clan de l'Ombre. Étoile de Caresse se tourna vers son lieutenant. Une lueur dans les yeux, il avait le pelage complètement trempé et les pattes boueuses comme la terre sous leurs pas. Un élan de compassion prit la chatte en étau, mais elle se contenta juste de se rapprocher du mâle, le frôlant presque.
Déjà, l'odeur dans l'air se modifia. Elle changea de senteur, prit celle de l'Ombre. Petit à petit, seuls les deux chats maintenaient encore l'odeur du Clan du Vent sur leur corps. La frontière approchait et se fit bientôt sentir à plein nez, tracée fraichement à l'urine. La Chef stoppa net, Moustache Brillante aussi. Elle attendit, écouta, se concentra. Pour finir, elle déclara :
- Nous y sommes. Que penses-tu faire maintenant ?
Elle le fixa longuement. Voyant que le mâle roux regardait après la limite de territoire, sur les terres de l'Ombre, une réponse muette se fit dans sa tête. Traverser les terres.
- Passer la frontière et s'aventurer jusqu'à leur camp pour vérifier ton hypothèse, c'est trahir le code du guerrier et notre Clan.
La Chef hésita. Que faire ? | | | Ven 22 Juil 2011 - 9:50 [ Je suppose qu'on peut abandonner, Mélow', n'est plus là. ] | | | | | Quand on a pas d'imagination, mourir, c'est peu de chose, quand on en a, mourir c'est trop. [ PV: NaNa. ] |
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