L'Ombre du Vent. [ Free. ][ UC] | | Mer 29 Déc 2010 - 12:13 Connor ; UC !
« Les livres sont des miroirs, et l'on n'y voit que ce qu'on porte en soi-même, répliqua Julián. » L'Ombre du Vent ; Carlos Ruiz Zafon.
L’erre nuptiale battait en son plein. La seule luminescence émanait de la lumière, étalant comme du beurre un coulis argentée sur les terres claniques. La firmament était caché par des nuages opaques teinté d’ombre, stagnant sur la voûte céleste. D’une démarche ectoplasmique, la queue ondulant tel une chaloupe, Connor errait sans but dans les terres d’encre. Même à des milers de queues de renard des cieux, le mâle semblait errer sur un tapis ouaté, si bien que même sa présence en devenait illusoire. Certes, il se rendait bien compte que son âme vagabondait entre ciel et terre, et qu’à force de vivre seul, il se fanait. Connor partait trop tôt. Il était pourtant dans la fleur de l’âge. Mais le fallacieux destin lui avait empêché de prendre ses racines, et le flux du temps lui faisait perdre sa beauté qui fuyait. Il était tellement peu vivant que presque rien ne pouvait certifier sa véritable espèce. Sauf un seul détail : ce pas dansant que l’on pouvait attribuer uniquement à la gente féline. A part cela, Connor devenait de plus en plus chimérique. Ce n’était guère à cause de son physique. Son perfectionnisme lui faisait voir ses anciennes blessures que n’importe quel passant n’aurait pas même l’idée d’imaginer en le regardant. Il était beau. Mais le mâle voyait encore en lui l’immondice qu’il était jadis. Son cœur était irradié par ses anciens souvenirs, lui brûlant tout les jours un peu plus l’âme. Devenir ébauche ? C’était pour bientôt. Mais pourtant, il remarquait que seulement son état moral était bas, et que sa santé était impressionnante. Sa vie de solitaire, son combat, tout cela l’avait endurci, si bien qu’il était maintenant increvable. Et bizarrement, malgré toute ses infamies, il ne voulait pas mourir. Peu être qu’encore une flopée d’espoir vivait encore au sein de son esprit. La vie avait été brisée trop jeune pour qu’il trouve l’amour, et trop vieux pour que l‘innocence lui donne la clé de la guérison. Mais qu’empêchait le chat que cueillir les roses de la vie ? Il était encore très attractif, ainsi que fin thérapeute et homéopathe. Seulement, le chat s’était fixé une optique sur sa personne irréversible. Celle d’un monstre brûlé, agonisant autant intérieurement qu’extérieurement. Une révolution spirituelle était-elle possible ? Non. C’était trop tard, sa destinée avait fourvoyé depuis longtemps. Quoi que. Enfin.. Non.
La lumière commençait à serpenter sur la terre soluble. Au fur à mesure que le temps s’écoulait, le lieu semblait se recouvrir d’un voile de cuivre. Le soleil, boule incandescente, tâchait légèrement l’horizon. Bientôt, il s’élèverait pour dominer de nombreux territoires. Connor devait trouver un endroit pour s’isoler toute la journée. Les rencontres nuptiales ne le gênait guère. Parler avec un propre inconnu enrichissait sa vie sociale normalement nirvanique. Mais le jour, si quelqu’un arrivait à détecter sa présence, il se montrait mauvais et cassant. Cette idée agaça légèrement le félidé, et pour éviter une quelconque rencontre, il se dépêcha de filer dans la ville abandonnée. Les méandres urbaines avaient une odeur de délaissé. Le mâle ne prit même pas le temps d’observer l’ébauche d’une ancienne civilisation bipède, qu’il bondit discrètement dans une cavité peu profonde. Se guidant uniquement grâce à ses moustaches, le félin passa dans un petit tunnel. Lorsqu’il en sorti, il se trouva derrière la canalisation d’une église abandonnée. Les vitraux offraient une lumière sanglante, presque inexistante. Seul ses deux prunelles jaune vif se promenait dans un camaïeu de grenat et de noir. Si jamais Connor avait su que quelqu’un songerait à rentrer dans sa cachette, le félidé ne serait pas resté à découvert, assis au revers un banc délabré. Il écoutait pacifiquement les murmures du vent, qui fut soudain troublé par un craquement guère loin. La seconde qui s’écoula ensuite fut munie d’un certain mutisme, comme si la nature s’était tue à l’arriver de l’anonyme. Connor se leva. Dans la pénombre, il n’était qu’une ombre chinoise sur un lit d’écarlate. Ses maxillaires blafardes légèrement retroussées, ses pupilles rétractées en fine lame d’encre, il accueillit le nouveau venu d’un léger sifflement.
Les secondes défilèrent, et personne ne se manifesta. Soucieux, Connor se demanda si son imagination ne lui jouait pas des tours. Il s’humecta les babines d’un air érudit. Aucune odeur à part la sienne ne vint pas lui. Ce n’était qu’une piteuse illusion. Le chat souhaitait indirectement que quelqu’un vienne. Il n’avait pas tenu une conversation depuis quelques lunes. Mais cela allait à l’encontre de ses principes. Mais désormais, la folie le faisait-il halluciner ? Le mâle, dérouté, resta assis, figé comme une statue de marbre. Il observa méticuleusement chaque recoins de l’église, plus ou moins éloigné de lui. Rien. Ce n’était pas possible ! Le félin était persuadé que quelqu’un était là. Et pourtant, l’odeur justifiait le contraire. Ce pouvait-il que se soit … Un esprit ? Cette idée le terrorisa. La perspective que l’on hante ses songes le troublait. Il imaginait déjà les ectoplasmes des bipèdes qu’il avait tué par vengeance, rigolant de ce que ce pauvre matou était devenu. A force de se représenter la scène, il finit même par entendre leur euphorie en ascension, doublé par de multiples moqueries à son égard. La solitude le rendait pitoyable, mais il en avait perdu la conscience. Raide, les prunelles écarquillées, le mâle semblait en plein combat spirituel. Comment une vie pareille était-elle possible ? Pourquoi en était-il arrivé à être qu’un pauvre crétin ? P*TAIN. Qu’ils se taisent ! Qu’ils cessent de rigoler sur son sort ! Sa conscience en avait déjà trop supporté. Est-ce que ces humains savaient ce que c’était de se battre pour survivre, suite à leur propre c*nnerie ? Non, Non, non et non. Ils n’en savaient rien. Ils ne savaient pas non plus que sa vengeance avait doublé sa peine. L’hystérie le gagna rapidement. Connor cogna son crâne contre le banc totalement détruit. Des lamelles de bois l’écorchèrent. Il hurla. Une coulée d’hémoglobine passa son œil. Souffrir le calma. C’était fini. Tout n’était qu’illusoire…
Traumatisé pas les évènements, aussi fébrile qu’un chaton timoré, Connor se coucha à nouveau. Il ne voulu pas dormir, par peur de faire des cauchemars aussi démentiels que ses hallucinations. Le mâle attendit dans le silence. Un autre craquement se fit entendre. Cette fois-ci, le félidé fit semblant de ne pas l’attendre. Il n’avait guère l’envi de finir littéralement taré avec la tombée de la nuit. Mais cette fois-ci, il fut précédé d’autres semblables. Des pas. Quelqu’un s’approchait. Et ce n’était pas la chimère de ses songes.
| | | Ven 31 Déc 2010 - 22:21 | | | Sam 29 Jan 2011 - 18:26 Utop' c'est marqué libre donc je suppose que tu peux mais on ne sait jamais donc je me tais :silent: ça me donne envie de répondre mais je te laisse la place Liny | | | Dim 30 Jan 2011 - 12:17 || Liny n'a plus le temps. Elle me la dit sur Msn. ^^. Si tu veux tu peux répondre.|| | | | Dim 30 Jan 2011 - 13:18 [Okay, je répondrai, très très beau RP d'ailleurs.]
Illusion des Déserts s'avançait dans l'allée de l'église abandonnée à pas feutrés, se dirigeant solennellement vers l'autel et la croix brisée. Elle se coucha à côté de la dite croix. Comme dans son souvenir elle était maculée de sang mais cette fois il était bruni et non pas frais. Elle lécha le sang et laissa le goût métallique, les sensations et les souvenirs l'envahir. Les visions lui revenaient, floues. La clarté de la lune filtrait à travers les vitraux, elle écoutait les litanies d'un guerrier rayé et les protestations d'une solitaire noire. Son compagnon et sa soeur, tels qu'elle les avait vus pour la première fois. Elle se rappelait du ton sans réplique d'Aile du Griffon, elle se rappelait des paroles effrontées de sa soeur, elle se rappelait de tout mais tout était flou, brouillé. Elle laissa une larme de cristal couler sur son pelage.
Un gémissement la sortit soudain de ses pensées. Elle releva la tête et aperçut un chat svelte au pelage noir sur lequel se reflétait la clarté ombragée de la lune. Dans ses yeux jaunes torturés se lisait toute la douleur du monde et Illusion des Déserts en eut mal rien qu'à le regarder. Il avait souffert comme nul autre n'avait souffert mais pas seulement lui. Illusion avait toujours su lire dans les regards. Et dans celui-là elle lisait des évènements atroces que le solitaire avait vu de ses propres yeux. Il était étendu par terre, indemne physiquement mais consciemment brisé, méthodiquement broyé. Son bonheur avait été éradiqué par les forces supérieures.
Elle ne prononça pas un mot mais vint simplement et silencieusement se coucher à côté du mâle, pour lui montrer qu'il n'avait rien à craindre. | | | | | L'Ombre du Vent. [ Free. ][ UC] |
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