Couleurs chaleureuses du crépuscule d’automne. Le soleil en déclin inondait les arbres de reflets rouges, jaunes, oranges. On aurait dit que des flammes dévoraient la faune forestière. Le spectacle de ce brasier était tout simplement magnifique… & Mélopée Infernale observait chaque détail du paysage magnifique qui se peignait sous ses yeux bleus de cristal.

Malheureusement, le moment qui sépare la journée de la nuit n’est que trop fugace. Bientôt le rouge flambant du ciel commença a tirer sur le bleu, & le soleil disparu presque instantanément dans l’horizon. Les étoiles apparaissaient peu à peu sur le ciel bleuté, & bientôt vint à apparaitre la Grande déesse de la nuit, cette boule spectrale qui illuminait la voute céleste, qu’on appelait couramment : « Lune ». Mélopée Infernale adorait la nuit. C’était un de ces moments de paix, ou personne n’erre dans la nature, & ou la chatte au poil d’ivoire pouvait enfin savourer la joie de la solitude.

Mais qu’était-ce exactement que la nuit ? Une durée, entre l’aube & le crépuscule, qu’ont choisis les chats pour être plus serein durant le sommeil. Alors qu’elle pensait à ça, la vétérante songea un instant à la réflexion qu’elle eut précédemment. Car, en effet, depuis que le soleil s’était levé, elle était restée devant le paysage aux aspects magiques qui se découpait sur le ciel bleu Azur. & quelques temps avant, elle se demandait pourquoi les chats avaient autant peur de la mort. C’est vrai, lorsqu’un chat est mort, il est mort. Mais on ne devrait pas en avoir autant crainte, car La Grande Faucheuse est l’un des éléments principaux qui donne ce gout de vie….

Mais la jeune chatte s’arrêta bien vite de penser. Elle avait entendu un bruit. Infime, a vrai dire, mais existant. Un bâton qui craquait, peut-être ? Si c’était le cas, c’était assez inquiétant… Il pouvait y avoir un intrus sur le territoire de l’ombre. De là ou elle était, elle ne pouvait sentir l’odeur de l’origine du craquement, donc l’intrusion était un doute à ne pas écarter. Elle fit rouler son ossature puissante sous sa fourrure de neige & usa de son ouïe pour trouver ce possible suspect. Bingo. Un chat a la fourrure brune nuancée de roux faisait fonctionner ses pattes sur le territoire de l’Ombre. Elle se tapit dans les fourrés, mais bientôt ses craintes furent dissipées : Le chat sentait l’odeur de son clan. Aussi elle détendit ses muscles & partit a la rencontre de l’inconnu :
« -S’lut. J’t’ai jamais vu dans l’camp. T’es un nouveau ? »