To the outside, the dead leaves lay on the lawnLa lumière tenace du soleil couchant s’insinuait entre deux nuages grisâtres. L’air était lourd de la pluie tombée quelques seulement heures auparavant. Sous le poids du guerrier, la terre humide s'enfonçait sous ses pattes, lui laissant une moue de dégoût sur le visage. Faucon des Rivières était un riverain né : il aimait l’eau et ne se souciait guère de la pluie. Son indifférence ne s’étendait pas à la gadoue, cependant. Le sable, d’habitude blanc, sec et chaud lors des belles journées, se collait à sa fourrure et laissait ses coussinets glissants et, franchement, dégoûtants. Le matou aurait préféré rester bien au chaud dans sa tanière et laisser la tâche ingrate aux plus jeunes mais, hélas, il devait bien se rendre utile à son clan. Sans apprenti à entraîner et sans patrouille à suivre, il avait été envoyé chasser. Et bien sûr, rapporter des proies pour reprendre des forces après une lune plutôt creuse était important mais… Fallait-il vraiment qu’il pleuve ?

Exaspéré par un ciel qui ne lui facilitait pas les choses, Faucon des Rivières continua d’avancer à pas léger et lent sur la plage, les oreilles en alerte et le nez tourné au vent. Puisqu’il était obligé de venir se salir les pattes, il avait bien l’intention d’attraper quelque chose pour son clan !

To the outside, the dead leaves lay on the lawnIl ne lui fallut pas longtemps pour repérer l’odeur caractéristique d’un des petits rongeurs qui s’aventuraient parfois, mais rarement, sur la plage.  Faucon des Rivières ne laissa pas sa surprise le distraire. Un écureuil si éloigné des arbres était une chose rare, raison de plus pour se concentrer. S’il était doué pour attraper les poissons en deux, trois mouvements, le guerrier ne pouvait pas affirmer la même chose pour les proies de terre.

L’animal en question, un petit écureuil qui ne lui arrivait sans doute pas à la hauteur de la gueule mais qui était bien dodu, semblait chercher quelque chose parmi la végétation qui jonchait le bord de la rivière. Il était distrait, le dos tourné au guerrier et, malheureusement pour lui, en amont du vent qui rapportait au matou les effluves appétissants du petit rongeur.  

Discrètement et d’un pas doux, Faucon se rapprocha de l’écureuil, conscient de son manque de camouflage. À pleine vue sur la plage, il devait être silencieux mais rapide, pour ne pas perdre sa proie. La chance lui sourit, parce qu’il fut bientôt à portée de saut de la bête sans être repéré. Il ne perdit pas de temps : d’un coup puissant et rapide de ses pattes arrière, il se propulsa vers sa victime, qui n’eut même pas le temps de lever le regard avant de se retrouver sous la prise ferme et impardonnable de son bourreau.

Satisfait, le guerrier enterra sa proie près de quelques rochers dispersés sur le sable humide, faisant bien attention à se rappeler de sa cachette avant de continuer sa recherche.