Jour après jour, nuit après nuit, Fantôme s’aventurait toujours un peu plus sur les terres du Clan du Vent, faisant parfois une rencontre de temps à autre, ne parlant pas encore de son envie de les rejoindre, ayant trop peur de se faire aussi rembarré. Alors il rôdait près de chez eux, profitant de leur vent inoubliable et de leurs lapins délicieux. C’était de loin la meilleure proie qu’il avait jamais goûté de toute sa vie.

Afin d’accéder à leurs terres, il était indispensable pour le jeune chat de s’aventurer sur ce que l’on appelle le Chemin du Tonnerre. À force d’y poser ses coussinets, il avait pris l’habitude de sentir l’aspect rugueux de ce sol qui était loin d’égaler la douceur de l’herbe. Fantôme faisait constamment attention aux monstres qui surgissaient en grondant, mais il prenait de moins en moins de précaution, gagnant en confiance lorsqu’il y mettait les pattes.

Au beau milieu de la nuit, ils n’étaient pas bien nombreux, ce pourquoi il put traverser sans encombre jusqu’aux terres qu’il convoitait depuis des lunes. S’enfonçant davantage que d’habitude en territoire ennemi, le mâle blanc, qui gagnait en muscles et en poids de jour en jour et ce, à vue d’œil, entendait le ruissèlement d’une petite rivière qui devait se trouver non loin de là.

Curieux, le félin s’en approchait à pas feutrés, tous les sens en alerte au cas où il ne serait pas le seul dans cet endroit. Il savait que tous les félins dormaient à cette heure-ci, mais il n’était pas à l’abri d’un insomniaque comme nuit – à vrai dire, il ne voulait pas se l’avouer, mais il avait fait un cauchemar. Et cet endroit était bien le meilleur pour le lui rappeler. Mais peu importe, il avait une trop grande envie d’explorer, comme s’il était redevenu un petit chaton, quand son père était encore vivant … Mais il s’égarait déjà un peu trop dans ses pensées.

Fantôme eut la stupéfaction de voir la silhouette d’une guerrière du Clan du Vent, près de l’eau. Il hésitait : devait-il y aller ou faire demi-tour ? Après tout, il était déjà peut-être repéré. Alors il s’approcha d’elle, gardant quelques longueurs de queue, par sécurité.

« Bonsoir. Qu’est-ce qui vous amène ici, si tard, loin de votre camp ? »

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Les landes avaient toujours été lieu le de prédilection de Fantôme qui appréciait davantage le grand air aux grottes dans laquelle il vivait et dormait. Il préférait tout de même passer le plus clair de son temps en dehors des souterrains – pas qu’il soit claustrophobe, mais il ne s’y sentait pas à sa place.
Aujourd'hui, il empiétait peut-être sur le territoire d’un autre Clan sans vraiment posséder de raisons valables de profiter de leur merveilleux vent, mais il ne pouvait s’en empêcher. Cette sensation indescriptible lorsque le souffle du vent s’engouffrait dans sa fourrure, faisant virevolter ses poils, il en rêvait chaque nuit et chaque fois qu’il n’était pas en terres claniques. Les plaines à perte de vue étaient le premier territoire des quatre qu’il avait visité et bien le seul qu’il avait autant apprécié. Les marécages étaient un lieu qui le dérangeait, cela lui faisait un pelage tout poisseux et il perdait sa blancheur pure qu’il tenait de son père. Et les arbres étaient comme la grotte, il avait besoin de voir les cieux de là, sans avoir à sortir de quoi que ce soit. Le soir, il pourrait – peut-être un jour – s’endormir en voyant les astres illuminant la toison.

Ce soir, il avait la chance d’y être, mais il savait qu’il ne pourrait y dormir. Il y avait cette féline qui venait de se mettre sur ses pattes en l’entendant. Il hésita un instant, se demandant s’il avait bien fait. Il se pourrait bien que la guerrière décide de l’attaquer ou d’être agressive afin de protéger son clan et ses terres. Mais il n’en fut rien. La femelle sable aux yeux bleu océan n’avait fait aucun geste offensif, ce qui semblait être une bonne chose pour le matou blanc qui craignait de perdre bien facilement si elle l’attaquait. Même s’il n’était plus si squelettique parce qu’il avait prit en muscles, il ne faisait pas le poids contre elle, loin de là.

« Salutations. Des cauchemars m'ont réveillée et je n'ai pas pu contrôler l'insomnie. Et vous ? Qu'est-ce qui vous amène sur les Terres du Vent, surtout à une heure si tardive ? On pourrait croire que vous tentez de vous en prendre à nous. »

Cela pouvait être bien difficile à croire, mais Fantôme se retrouvait étrangement dans la même situation qu’elle : le matou d’un pelage immaculé avait été extirpé de son sommeil par un cauchemar dont il se souvenait parfaitement qui vient le frapper en plein visage actuellement par des images terrifiantes. Mais il les chassa aussitôt d’un coup de tête incontrôlé. Il ne voulait plus y penser, mais il savait que pour que cela cesse, il se devait d’en parler à quelqu’un. Mais qui ?

Il n’avait personne de confiance dans la Horde à qui il pouvait se confier, lui parler de ses envies, de ses peurs, de ses amours et de ses emmerdes. Rien, personne. Parce que à la Horde, aucun chat n’y était digne de confiance, c’était chacun pour sa peau, un groupe de sans-pitié – du moins pour la plupart d’entre eux.
Néanmoins, ce soir, il présentait une confiance injustifiable pour cette femelle qui se tenait devant lui. Du moins, il la sentait plus fiable que n’importe quel chat de la Horde.

« Non, pour rien au monde je ne m’en prendrais au Clan du Vent. Ses landes me sont si chères que je le protégerai sans même y être le bienvenu. Quoi qu’il m’en coûte. »

Il se devait de la rassurer que ses intentions étaient véritablement pures avant qu’elle ne doute de sa sincérité. Fantôme était réputé pour son honnêteté, ce qui faisait de lui un bon chat.

« Pour tout te dire, j’ai moi aussi fait un lourd cauchemar et je ne parviens plus à me rendormir. Je sais que le vent de la lande m’apaise alors me voilà ici. Dis-moi, cela te dérangerait de me parler de tes cauchemars ? »

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Fantôme faisait partit de la Horde et il était peu fier de le révéler, même à ce petit solitaire qui le craindrait dès qu’il évoquerait ce troupeau de chats sanguinaires et sans-pitié. Mais le mâle blanc était loin d’être ainsi, ce pourquoi il n’avait pas sa place là-bas, même s’il s’était toujours dit qu’il vengerait son père un jour ou l’autre. Mais comment y parvenir s’il avait hérité du faible corps de Spectre du Sureau alors que même sa mère était plus trapue que lui, bien plus apte à faire partie de la Horde. Cela allait lui déchirer le cœur lorsqu’il la quittera – car il sait que ce jour viendra – mais il ne préfère pas y penser pour le moment, se concentrant sur la féline qu’il détaillait de ses yeux dévorants d’informations.

Elle avait le pelage clair tel que lui, un peu comme la couleur du sable dans certaines clairières. Ses yeux possédaient la même teinte que le matou mais pas la même nuance. Cette demoiselle dont son nom lui était inconnu avaient les iris bleu océan tandis que ceux de Fantôme était d’un bleu ciel, quelque peu transparent.
Elle se rassit, comme si elle était rassurée par les paroles du matou.

« J'ai revu la mort de ma soeur. Elle s'appelait Petite Montagne. Quand j'avais seulement quelques lunes, elle est tombée dans une dépression affreuse. Elle n'avait pas supporté la mort de nos parents. Alors, un Monstre l'a renversée. Je revois sans cesse son petit corps frêle sur le Chemin du Tonnerre, dans mes cauchemars. J'ai perdu toute ma famille si jeune. Je la regrette tellement. »

Fantôme se sentit aussitôt profondément affecté. Il savait à quel point le Chemin du Tonnerre était dangereux, malgré le fait qu’il avait prit l’habitude de le traverser. Un jour peut-être, il n’aurait plus à le traverser, risquant sa vie chaque fois qu’il y mettait les pattes et ce jour, il ne vivrait plus dans ces grottes monstrueuses, il verrait les cieux étoilés chaque soir de ses yeux émerveillés.

Elle lâcha un soupir qui fit réagir l’oméga. Dans un élan de compassion, le mâle blanc s’approcha d’elle et décida de s’assoir près d’elle, maintenant qu’elle lui faisait un minimum confiance. Il arrivait à se convaincre que cela aiderait peut-être la femelle s’il s’approchait, de la chaleur féline près d’elle pour la rassurer, quoi de mieux ?

« Excuse-moi, ça n'est vraiment pas joyeux. Et toi ? Tu veux m'en parler ? »

Fantôme acquiesça, il savait que cette question allait arriver. Pourtant, il hésitait à lui en parler. Il n’avait pas peur de lui dire ce qui était arriver dans son cauchemar, non, au contraire. Il avait surtout peur de se remémorer les affreuses choses qu’il s’y passait. Au fond de lui, il savait pourtant que cela lui ferait le plus grand bien, un poids qui s’envolerait d’abord de ses épaules puis de son cœur. Il se sentirait si léger après en avoir parler qu’il pourrait se mettre à courir dans la lande qu’il s’envolerait presque aussitôt comme un oiseau.

« En vérité, j’ai fait deux cauchemars cette nuit. Le premier, je me noie. Disons que je n’ai pas peur de l’eau mais j’ai peur de me noyer. Et donc, ça revient souvent. Et le second est tout aussi joyeux que toi, dit-il avec ironie. Je revois la mort de mon père qui s’est déroulée sous mes yeux. Un combat rapide. Il est mort en protégeant son clan d’un solitaire venu détruire le Clan de l’Apothéose, sauvant un petit chaton des griffes du vagabond. Je revois sans arrêt la scène de sa mort dans mes rêves. C’est … affreux. Aucun chat ne devrait avoir à voir ce que nous avons vu par le passé. »

Fantôme baissa la tête, au bord des larmes. Elles venaient, mais il ne voulait pas qu’elles coulent le long de ses joues, et qu’elles s’écrasent au sol, qu’elle voit qu’il était un matou sensible, qu’elle le prenne de pitié. Il n’en avait clairement pas besoin. Un peu de soutien, ça lui suffisait. Mais normalement, c’est lui qui donne. Peu importe s’il reçoit ou non. Encore une raison pour laquelle il n’a pas sa place dans la Horde, il est trop gentil.

« Je suis désolée pour toi, hum … »

Le matou avait récemment cherché à prononcer son nom, en vain. Il venait tout juste de se rendre compte qu’il n’en avait pas la moindre idée puisqu’il n’avait pas encore eu l’occasion de lui demander. N’était-ce donc pas le meilleur moment désormais ?

« Euh, comment tu t’appelles au fait ? »

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Fantôme, qui scrutait la féline avec une pointe d’admiration et d’intrigue, attendait avec impatience la réponse de la guerrière grise qui ne mit pas bien longtemps avant de se faire entendre. Il avait la sombre curiosité d’avoir à tout en prix son nom dans son cerveau, il viendrait se déposer au creux de ses oreilles avant de s’immiscer doucement dans ses pensées et de se graver dans sa mémoire. Tel était ainsi pour n’importe quel nom de chat ; il avait cette joyeuse faculté à tous les mémoriser une fois entendu et tout le monde n’avait pas cette sublime chance ! Et sa soif d’apprendre en disait long sur lui, le Fantôme qui voulait plus que tout en savoir davantage sur les clans, mais aussi sur elle. Il savait bien que ce ne serait pas une tâche facile, mais toutes leurs coutumes et leurs croyances titillaient son attention et il avait besoin d’en savoir plus. Oui, cela devenait presque vital.

– Je suis désolée pour toi. Personne ne devrait voir la mort d'un parent sous ses yeux, encore moins quelque chose de si cruel et horrible. Mais ton père était un bon félin, j'en suis persuadée. C'est une mort honorable.

Le matou immaculé acquiesça. Elle avait raison. Spectre du Sureau avait eu une mort honorable, il méritait de briller comme une étoile et chaque soir, chaque fois qu’il pouvait apercevoir les astres de la nuit dans un ciel dégagé, il pensait à lui, il avait comme l’impression de le voir et il entretenait sa mémoire constamment, espérant qu’il veillait sur lui et qu’un jour peut-être, quand le destin l’aurait décidé, ils se retrouveraient là-haut, dans les cieux. Mais pas tant qu’il n’aura pas accompli sa quête de retrouver l’assassin de son père et de lui faire payer pour son crime.
La demoiselle face à lui était une féline compréhensive, ce qui plaisait beaucoup à Fantôme qui avait comme l’impression, l’espace d’un instant, de se sentir à sa place alors qu’il était assis là, en terres hostiles.

– Je m'appelle Esprit des Collines. Et toi ?

Le mâle blanc releva aussitôt son visage lorsqu’il entendit son nom, aussi beau soit-il, Fantôme appréciait énormément le nom qu’elle portait. Il savait que s’il la connaissait plus affectueusement que cela, s’il était né dans le Clan des landes, il n’aurait pas hésité à la surnommer Colly, affectivement. Mais il ne pouvait pas se le permettre, pas encore du moins. Il espérait grandement qu’un jour, il pourrait, qu’un jour, elle serait sa véritable amie et qu’elle l’autoriserait à l’appeler ainsi. Cela faisait beau, cela faisait fluide et il se perdait bien vite dans les méandres de ses songes, tout comme elle, qui réfléchissait à voix haute néanmoins :

– Le temps passe si vite quand on a quelqu'un à qui se confier, qui est en capacité de nous comprendre...

Le chat de la Horde approuvait. En effet, cela faisait déjà un petit moment qu’ils discutaillaient ensemble, mais cela ne l’embêtait pas le moins du monde alors qu’il était loin de chez lui, loin des siens – enfin, c’était un bien grand mot, car ils n’avaient rien d’amis eux. Ils n’étaient que des compagnons de tanière, rien de plus. Chacun d’entre eux sans exception serait parfaitement capable de lui planter un bon coup de griffe dans le dos dans aucun scrupule. Un jour peut-être, il n’aurait plus ce problème.

– Oui, le temps me file toujours entre les pattes, je dois dire. En tout cas, merci pour ton soutien, Esprit des Collines.

Pour la première fois, il prononçait le nom de la demoiselle et sortit de sa bouche ainsi, cela lui faisait bien bizarre à vrai dire, le premier nom de clan depuis son père. Car oui, dans la Horde, aucun nom de félin n’était composé, ce qui n’embêtait guère le chat à la pelisse semblable à la neige, car un nom simple était un nom plus facile à prononcer, puis audible, où l’on pouvait y déposer davantage d’autorité rien qu’en lâchant un petit mot. Mais Fantôme était fasciné par le nom des clans. Et si son père lui en avait donné un, s’il avait été là pour lui offrir un nom tel que le sien, qu’aurait-il choisi pour lui ?

– J’aime beaucoup ton nom. Parle-moi des noms dans les clans, comment vous êtes nommés ? Et si j’avais un nom de clan, tu aurais imaginé quoi pour moi ?

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Fantôme se sentait paniquer intérieurement par moment, la peur d'être envahissant, d'être trop curieux quant au fonctionnement des clans, la peur d'être repoussé. Oui, au fond, le mâle blanc était un bien beau trouillard. Mais il n'avait pas que de cela qu'il avait peur. Il avait peur de la nuit ; pas de la nuit noire parce qu'elle est sombre et quelque peu effrayante avec ses ombres ; non, Fantôme avait peur parce que l'astre lunaire laisserait bientôt sa place à son alter-égo, le soleil. Au fond de lui, il aurait rêvé vivre dans une nuit éternelle pour pouvoir apprendre à mieux connaître la féline qui se présentait sous ses yeux, mais le destin lui avait déjà permit de la rencontrer, à quoi bon prendre plus qu'il n'était censé en recevoir ? Il devait accepter les premières informations du Clan du Vent qui lui venait afin de continuer à pouvoir en recevoir d'autres plus tard. Et celles-ci venaient tout juste de lui être révélées.

— Généralement, nous sommes nommés en fonction de caractéristiques physiques, d'un symbole ou d'un trait de caractère dominant à la naissance. Par exemple, pour moi, je suis née proche d'une colline, alors on m'a donné ce nom. Nous commençons avec « Petit », « Boule » ou « Patte » devant et puis le mot choisi, et lorsque nous grandissons en apprenti, nous devenons « Nuage ». Pour moi, c'était Nuage des Collines. Et lorsque l'on grandit, le chef du Clan nous attribue notre nom de guerrier, que nous gardons dans la majorité des cas jusqu'à la mort.

Acquiesçant, Fantôme réfléchissait, tentant de comprendre mieux que jamais le fonctionnement des noms. À la horde, obtenir son nom, c'était bête et méchant. La mère nommait son petit en fonction que ce qu'il lui venait en tête. Fantôme n'était pas déçu de son nom qui lui collait plus que bien à la peau selon lui.
Pendant qu'elle cherchait un nom pour lui – un nom de clan, ce qu'il rêvait plus que tout – le matou tentait d'en trouver un aussi de son côté. Pour autant, rien d'intéressant ne lui vint en tête, si ce n'est ses possibles nom de chaton et d’apprenti : Boule Fantôme, Patte Fantôme ou Petit Fantôme, sa mère aurait eut le choix si elle venait du Clan du Vent. Apprenti, il avait pensé à Nuage Fantôme, Nuage du Fantôme ou Nuage Fantomatique. Il aimait bien, même si les noms composés, cela lui faisait bizarre. Mais Esprit des Collines sût sortir de l'ordinaire.

— Avec ta fourrure blanche, et puisque tu sembles être une exception dans la Horde, je te vois un peu comme quelque chose d'angélique... tes yeux bleus me font penser à « Océan des Anges », ou « Océan Angélique ».

Un merveilleux sourire s'accrocha aux babines du matou blanc qui était directement tombé sous le charme des noms que la femelle lui proposait. Plus il repensait à ces noms et plus il souhaitait les porter officiellement – bien que se présenter avec un nom de Clan à la Horde, c'était le condamner à la mort certaine. Il restait bouche-bée encore un instant, ne sachant quoi répondre avant de se décider à lui avouer qu'il était tombé sous le charme de ces noms.

— Ces noms sont aussi magnifiques que le tien, Esprit des Collines. J'aurai tellement rêvé naître parmi les tiens, dans le Clan du Vent. Mais que veux-tu, on ne choisit pas d'où l'on vient.

À contre-coeur, il leva les yeux vers le ciel et les premières lueurs de l'aube s'avançaient déjà. Il était déçu de ne pas pouvoir rester davantage si bien qu'il soupira. Se levant, il ne quitta par la demoiselle sable du regard avant de déclarer :

— J'imagine que ton clan doit d'attendre. J'ai beaucoup apprécié te rencontrer et me confier à toi, Esprit des Collines. Puissions-nous nous revoir.

À ces mots, il approcha sa tête de celle de la féline et lui lécha le front avant de se détourner sans un regard en arrière – du moins, pas un seul avant d'avoir fait semblant de disparaître dans les fourrés. Avant de s'en aller, il lui laissa un au revoir silencieux et s'arracha de la contemplation de la femelle avant de rentrer chez lui, contre son gré.

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