RAIN IS COMING

Je m'étais rarement aventuré ici. Ces terres plates et secouées par les vents ne m'étaient vraiment pas communes. Mais pourquoi pas ? Après tout, de nouvelles rencontres ne me dérangeraient pas, et puis, que pouvait arriver à un guerrier comme moi ? Ainsi, aplati sur le sol, je filais d'un pas méfiant dans la lande. Sans perdre la lisière des arbres du regard, je jetais des oeillades vers le Camp du Vent, qui semblait bien loin. Tant mieux. Les patrouilles ne doivent pas beaucoup passer par ici ; leur odeur n'est presque pas perceptible. Je levais les yeux vers les cieux en prenant une grande inspiration. Assombri par des nuages gris qui s'amassaient, le ciel n'était plus qu'un gros tas de coton qui attendait pour délivrer ses averses. Je soupirais, défait. Les oreilles plaquées contre l'arrière de mon crâne, j'allais me planquer sous les feuillages d'un tilleul qui se trouvait non loin de là, alors que les premières gouttes commençaient déjà à effleurer mes poils. Je m'asseyais, droit, au pied de mon protecteur. Par pitié, faîtes que ses feuille soient suffisantes à arrêter la pluie. Ce n'est pas que je suis fragile, mais la pluie, ça ne me réussit pas. Avoir les pattes boueuses, le poitrail crasseux, les babines pendantes et le ventre trempé, c'est pas trop mon truc, m'voyez ? Je comprends bien pourquoi la plupart des venteux n'ont pas le pelage long, maintenant. De toute manière, je n'aurais qu'à attendre la fin du déluge pour me promener encore un peu. Il ne doit pas bien pleuvoir souvent, par ici ; la majorité des arbustes sont rabougris, et l'herbe teinte parfois vers l'orange pâle. M'enfin. Je n'allais pas m'amuser à explorer tout le territoire et sa géographie, si ? Soudainement, un craquement me tira de ma rêverie. Je dressais mes oreilles, à l'affut. Une effluve féline se mêla au odeurs de la plaine. Je bandais mes muscles, prêt à me défendre en cas de toute offensive.

Spoiler: