Lueur du jour

[ft. Petit Muscari et Nuage Spirituel]

Boule Polaire n’a peut-être pas eu de chance lors de sa première lune. Mais il reste une chose qu’on ne pourra lui enlever; le printemps est la saison idéale pour un jeune chat. Les sombres murs de la pouponnière commencent à l’ennuyer. De plus, il faut faire attention à ne pas s'asseoir sur les épines. Elle me souviens très bien que Nymphe des Bois avait utilisé de la toile d'araignée la dernière fois que que cette jeune chatte a trébuché sur les ronces du mur. Cette dernière ne semblait pas contente de devoir s’occuper d’un chaton ayant fait un faux mouvement. Boule Polaire s'est alors promise de tâcher de ne plus recommencer. Mais c’est si difficile, elle a tellement envie de se coller sur tout.

Depuis ses 3 lunes, Boule Polaire observe la lumière du soleil dessiner au sol gazonné de la pouponnière une forme triangulaire qui augmente en volume au cours de la journée. Le chant des oiseaux la réveille à tous les matins; nul ne sais à quelle point elle avait bien hâte d’en manger un pour la première fois. L'odeur qui passais par la pouponnière lui mettait l'eau au babines à chaque fois qu'une patrouille revenait avec du gibier. Voir autre chose que les murs de sa si grande prison. Elle aurais aimé avoir un compagnon pour visiter le camp. Sortir seule parmi les grands et forts guerriers la terrasse plus que tout, Boule Polaire demeure qu’une petite boule de poil parmi tant d’autres. La peur de se perdre dans le camp l’effraie plus que tout.. On dit qu’il n’est pas si grand, mais cette jeune chatte ne les crois pas. Le soleil couchant laisse un halo de lumière orangé magnifique. Boule Polaire s’imagine bien observer cet astre splendide avec sa mère, si seulement elle ne l'aurait pas quitter...

“Non, arrête d’y penser stupide boule de poil!”

Reprenant ses esprits et abandonnant ses rêves, Boule Polaire s’installe dans le fond de la pouponnière, là où elle a pris l’habitude de s’installer. La petite tapote la paille qui lui sert de lit, se roule en boule en prenant soin d’enrouler sa queue entre ses courtes pattes et tombe dans un sommeil peu profond où seulement le chant des oiseaux résonne dans sa tête.

A-Lice | Never-Utopia

Hors RP:

Petit Muscari grogna dans son sommeil. Contre lui, il sentait le corps de ses deux sœurs et se tourna pour se mettre plus à l'aise, même si il écrasait complètement Petit Nénuphar. « ...RrrrrRr.. »  Il respirait fort dans son demi sommeil. La pouponnière était vraiment trop petite pour eux trois maintenant. Il tentait de trouver une position confortable, en bougeant encore, à moitié endormi, ne voulant pas trop s'activer.

Bientôt quand il serait apprenti, il aurait une immense tanière avec sa propre litière et des occupations intéressantes. Oh, il n'avait rien contre la vie de chaton ! Chahuter avec ses frangines, partir à la découvertes du monde, tisser de nouvelles amitiés .. Il aimait bien les grands par exemple. Et c'était réciprocité il pensait. Souvent quand il allait voir les guerriers, il l'accueillait avec un sourire, ne le traitant pas de sale môme. Certains le grondaient parfois, quand il faisait des bêtises, mais son papa faisait souvent office de protection. Soir d'Orage, père célibataire après la disparition de sa compagne.
Mais il ne pourrait plus faire ses légendaires grasses matinées et ses siestes opportunistes au soleil. Il n'avait pas hâte, d'être apprenti il était juste .. curieux du changement.

Eh ! Le petit venait de se prendre un bon coup de patte. Son oreiller sur lequel il était confortablement installé bougeait pendant qu'il se faisait taper les côtes. Il agita les pattes, voulant rendre les coups, et se stabiliser par la même occasion, mais il roula sur la litière d'à côté et entra en pleine collision avec une masse endormie.

Le chaton poussa un piaillement, indigne de son futur statut d'apprenti, avant de se mettre debout, un peu gêné.

Excuse. Je t'ai réveillé. Il se donna quelques coups de langue sur le poitrail, pour chasser les brins de mousse. Je suis maladroit parfois !

Regard en coin à ses deux sœurs, qui dormaient comme des loirs.

Petit Muscari sourit amicalement à la chatonne solitaire. Elle était jeune, il lui semblait qu'elle avait été recueillie par le Clan. Il ne lui avait jamais parlé auparavant. La pauvre. Ce devait être ennuyeux de ne pas avoir quelqu'un pour jouer. Il se promit de réparer cette injustice.

Prison ? Noon, mais j'aime bien la pouponnière ! avoua t-il. On y est au chaud, avec ses amis, même si elle est un peu étroite.

Bientôt il aurait toooute la tanière des apprentis pour dormir. Il espérait qu'ils seraient moins serrés. Oui, sûrement, ça devait être plus agréable, même si dans un temps, l'absence des reines sera étrange. Le jeune se dirigea vers la sortie, puisque son interlocutrice n'aimait pas être enfermée. Il se demandait si elle était déjà sortie.

Comment tu t'appelles déjà ? Il tourna les oreilles vers elle. Moi c'est Petit Muscari, futur Nuage du Muscari !

Le gris sortit de la pouponnière, une bourrasque de vent glacée lui fouetta le visage. Foutu temps.jura t-il en pensées, en imitant les adultes. Il entendait souvent les reines se plaindre de cet hiver anormalement interminable. Même, parfois - elles essayaient de ne pas en parler en sa présence - elles avouaient être inquiètes du manque de nourriture. Et que leurs chatons les plus jeunes ne survivent pas. Petit Muscari frissonna, sans rapport avec le froid cette fois.

Salut Nuage Spirituel ! miaula le petit mâle en saluant le jeune novice.

Il oublia ses sombres pensées. Ce devait être lui qui les avaient appelés.
Il se dit que ce serait une bonne idée de faire visiter le camp à Boule Polaire. Elle ne devait pas être beaucoup sortie.

Tu veux voir quoi dans le camp Boule Polaire ?

Bon, déclara Nuage du Muscari après un coup d’œil à la patte entortillée de toiles d'araignées de l'apprentie.

Heureusement ce n'était rien, mais d'aussi loin qu'il se souvenait, les chatons avait le chic pour toujours se blesser. Lui même revenait souvent plein d'égratignures et si il en jugeait pas les multiples cicatrices de combat des guerriers, ça n'irait pas en s'arrangeait. Mais Nuage Spirituel avait eu une bonne idée de l'emmener chez la guérisseuse. Il appréciait qu'il soit venue en aide à Boule Polaire même pour un simple bobo. Il pouffa, se demandant si les toiles d'araignées étaient vraiment nécessaire. L'apprenti roux semblait quelqu'un de soucieux.

Tu as donc vu la tanière de la guérisseuse, le promontoire .. Je te déconseille d'aller voir la tanière de la chef murmura t-il comme si Etoile de la Biche allait surgir à tout instant.

Il fit un signe de queue et se dirigea vivement vers la souche qui servait de terrain de jeux aux chatons, ou encore de lieu de repas des apprentis.

Par là, indiqua t-il prenant son rôle de guide à cœur, il y a la tanière des apprentis et derrière la pouponnière celle des guerriers.

Avec un air énigmatique il se déplaça de quelques pas et entrepris de creuser la légère couche de neige, faisant ainsi apparaître :

La réserve de gibier ! En hiver, elle est enterrée d'après papa, pour garder les proies plus longtemps.

Il songea avec regret qu'elle était bien maigre.  

Hors RP:

Petit Muscari leva un regard brillant vers Nuage Spirituel. Etre apprenti .. C'était un concept intéressant. Mais il n'avait pas hâte, il aimait bien sa petite vie au côté de ses deux sœurs, à être chouchouté par tout le monde, à pouvoir s'incruster dans les conversations et surtout, dormir tant qu'il voulait. Il devait bien avouer qu'il ressentait une certaine appréhension à l'idée de grandir, d'être apprenti et d'entrer dans un monde nouveau de responsabilités.
Il abandonna sa rêverie en reportant son attention sur la petite femelle qui avait - heureusement - préférer s’entraîner à la position du chasseur plutôt que d'aller courir la forêt.
Il ne put s'empêcher de pouffer :

On dirait un vieux blaireau asthmatique  ! la taquina t-il en lui donna un petit coup de patte.

Nuage Spirituel se montra plus diplomate et Petit Muscari s’apprêtait à lui montrer ses capacités impressionnant lorsque l'apprenti prit congé. Un peu déçu, il reporta son attention sur Boule Polaire avant d’apercevoir son papa qui lui faisait signe.
Il offrit à la chatonne un gentil sourire.

Moi aussi j'dois y aller ! Papa m'appelle ! Il s'apprêta à décamper lorsqu'il se ravisa et chuchota à Boule Polaire avant de détaler : T’inquiètes, je suis sûr qu'un jour tu feras une formidable guerrière.