Encore une fois, Petite Illusion traînait dans la pouponnière alors que sa sœur jouait tranquillement avec ses amis dehors. Un soupir triste et mélancolique s'émana de sa bouche entrouverte d'Illusion, qui se laissa retombe dans sa litière. Il faisait beau aujourd'hui, le soleil brûlait haut dans le ciel et réchauffait de ses doux rayons le sol meuble et froid de cette terre. Le clan de l'Ombre était actif aujourd'hui, et Illusion voyait souvent passer de fiers guerriers avec des proies impressionnantes dans la gueule pour les emmener sur le tas de gibier ou aux anciens qui se prélassaient dans un coin du camps. Illusion s'ennuyait ferme là où elle était, et ça ne changerait pas avant longtemps. Puis un reine revint dans la pouponnière pour y dormir un peu. Sur qu'avec une chaleur pareille, on a surtout envie de faire la sieste. Pour Illusion, ce n'était pas vraiment le moment de roupiller puisqu'elle n'arrivait décidément pas à trouver le sommeille. Elle aurait bien été tentée de taquiner cette reine, mais elle n'avait pas vraiment le courage de subir ses foudres. Illusion posa sa tête sur un morceau de mousse de sa litière et observa en silence les jeux de ses camarades de pouponnière. Personne ne voulait jouer avec elle en réalité. Elle était trop faible pour se battre ou pour sortir, comme disait si bien les reines, mais Illusion était parfaitement capable de faire quelques pas dans son territoire, bien qu'elle ne puisse pas aller trop loin non plus. Faute à ses poumons trop fragiles. Le moindre effort pouvait lui coûter la vie, et Illusion s'était résolue à vivre toute sa vie de cette manière-là. Au moins, on aurait peut-être moins pitié d'elle si elle acceptait sa vie telle qu'elle était.

Puis Illusion se releva, assez brutalement, pour se dégourdir les pattes en faisant les cent pas dans la pouponnière. Mais la reine déjà présent en ce lieu ennuyant, lui ordonna d'aller dormir plutôt que de faire du bruit à ronchonner comme elle le faisait si bien. Agacée, la chatonne sortit de la pouponnière en trombe et se faufila discrètement à l'arrière de la pouponnière, là où il y avait de l'ombre et là où elle pourrait être seule. La petite s'assit alors, et contempla de ciel céruléen où valsaient quelques nuages blancs aux formes indistinctes. Des oiseaux survolèrent le clan en poussant des cris propres à leur race. Amusée, Illusion s’imagina en train de voler avec des ailes et de plonger tel un rapace plonge sur sa proie.

La petite se releva, elle ne sentait dès alors plus ses pattes et bougea un peu. Relevant les yeux vers la foret, elle eu alors la vague impression qu'elle l’appelait doucement. Alors ce fut comme si la petite femelle eu été envoûtée, et ses pattes agirent d'elles même en la portant lentement vers les bois sombres qui l’appelait d'une voix mélodieuse. Ce fut comme si elle était tombée dans une illusion. Les vois étaient inondés d'une vaste lumière dorée qui les réchauffait. Des proies vagabondaient joyeusement dans l'herbe et les feuilles. Illusion écarquilla les yeux  tant elle était admirative devant ce tableau fantasmagorique. Un si beau paysage méritait d'être admiré d'un œil curieux. La petite fit quelques pas, jusqu'à ce qu'elle aille se perdre au fin fond de la foret. Lorsqu’elle commença à manquer de souffle et que ses pattes ne tardèrent pas à trembler, Illusion fit halte et reprit peu à peu conscience de ses actes. Elle était perdue on ne sait où dans une foret immense aux odeurs qu'elle ne reconnaissait presque plus. Ce dont elle était sure, c'est qu'elle était bel et bien dans son territoire, mais la question se posait toujours. Où ? Où était-elle exactement ? Elle était perdue, de toute évidence.

Assise sur un rocher, attendant que les renforts arrivent pour venir la sortir de cet endroit sordide, Illusion observait en silence deux souris batifolant tendrement sur l'herbe. Ses yeux améthyste rivés sur ce couple adorable, fixant avec insistance leurs moindres fait et geste, elle se mit à bailler longuement. Alors qu'elle se remit à les observer d'un œil attentif, une masse de poil fondit sur eux et les tua sans même leur laisser le temps de se dire adieu mutuellement. Furieuse d'avoir été dérangée dans un moment de calme et de sérénité, elle se mit à crier très fort sur le nouveau venu. Ça devait être un chaton de son âge, et Illusion était presque sure de ne l'avoir jamais vu dans la pouponnière. Il devait alors venir probablement d'un clan adverse. La petite fit le gros dos, feula pour paraître plus impressionnante et s'avança à pas de loup. Manque de chance, elle loupa son pas et tomba de son rocher la tête la première et se retrouva malgré elle les quatre pattes en l'air. Vexée d'avoir été vue dans une position pareille, elle se releva le plus dignement qu'elle le pu, et foudroya du regard l'intrus.

-Qui es-tu et que fais-tu sur MON territoire ?

Non mais c'est vrai quoi, un chaton d'un autre clan n'a rien à faire sur celui du clan de l'Ombre, alors qu'il s'en aille cet idiot. Grognant aussi fort que sa petite gorge le lui permettait, elle tourna autour de l'autre chaton avec un petit sourire narquois au coin de ses lèvres.

-Sache que tu es ici chez le clan de l'Ombre et qui si un des guerrier de mon clan te trouve, il te réduira en charpie, cervelle de souris.

Puis elle se mit à rire. Le clan de l'Ombre était décrit comme étant un clan méchant et fourbe, alors autant creuser un peu plus ces rumeurs infondées pour faire peur à cet intrus.