Tutulututu [Dieu Sadique]

Ven 1 Nov 2013 - 17:15

La cascade coule. Long déchaînement d'une colère refoulée. Les eaux se déchaînent devant moi, déferlent, se tuent dans d'énormes bouillons à l'écume blanche. Blanche comme la lune, la neige qui ne va pas tarder à tomber, comme la tâche sur ma poitrine, comme mes yeux douloureux. J'en ai mal aux orbites, à force de fixer les remous, à force de regarder sans fin l'énorme colonne de flotte qui s'abat à mes pattes. La nuit se pare d'étoiles, elles luisent, si lointaines, arrogants diamants dans l'infini du ciel. je pousse un feulement. Un cri de rage, un appel à l'amour, un sanglot à la haine, de quoi remplir mon vide intérieur, cesser mon implosion.
A la place de ce coeur qui battait à tout rompre, je n'ai qu'un trou béant. Apeuré des détresses qui s'y sont engouffrées, qui s'y immiscent encore, et qui pénétreront le caveau délaissé de cet organe absent.

Je griffe la pierre noire, la rayant de blanc, comme aurait été scarifié le bras d'un grand enfant. Je laisse ici ma trace, en signe de vie, comme pour signifier que tout n'était pas encore fini. le clan va pas bien. je le sens; Il respire difficilement. Mais peu importe. Je ne veux ni y penser, ni en parler. Là n'est pas le sujet.
Le silence est seulement troublé par les crissement de mes serres sur la pierre et la chute d'eau en colère. Et pourtant, je ne suis pas seule. En ce moment, j'ai l'impression de ne jamais être seule.

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