LE SOUFFLE CHAUD DE MA MÈRE ÉTAIT TOUJOURS À LA FOIS AGRÉABLE ET À LA FOIS ÉNERVANT. Ce soir, il était énervant. Il me rappelait que j'étais toujours coincé dans cette pouponnière aussi grosse qu'une souris, remplie de reine pleine qui prenait 2 fois la place d'un seul chat et de chatons immatures qui ne connaissent rien à la vie. Bientôt six lunes! Pourquoi étais-je toujours dans cet endroit? C'est sûr que ma mère allait me manquer atrocement, mais justement! Plus vite je quitterais la pouponnière, plus vite je pourrai apprendre - Bien que je suis déjà merveilleusement bon -  à la protéger.
Ses pattes blanches et ses coussinets roses m'entouraient, contrsatant avec ma jolie fourrure tachetée que les reines aimaient tant. Le plus doucement possible, je me tortillais avec de petits mouvements à peine perceptibles et je finis par me délivrer de sa chaude étreinte, m'arrachant un petit pincement au coeur en la regardant dormir. J'avoue que ce côté de la pouponnière me manquerait.
Je me glissais dans une petite faille derrière la pouponnière. Ma forte carrure m'empêcha presque de passer, tellement je ne m'étais pas rendu compte comment j'avais grandi. Je souris en débouchant dehors. L'herbe fraîche sentait merveilleusement bon. Peut-être les odeurs sentaient meilleures le soir? Je fis attention pour ne faire aucun bruit et je me dirigeai près de la tannière des apprentis. Mon futur chez moi. Du moins, ma tannière provisoire, prenant en compte que je la quitterait très vite pour rejoindre les guerriers.

Le ciel noir ne sortait pas ses longues griffes de lumières ce soir. Auncuns rayons n'émanaient de la lune puisqu'elle ne semblait pas vouloir sortir de se rideau de ténèbre. Si je ne regardais que le ciel, j'aurais pu croire que mes yeux étaient fermés.
Mon ne se détacha plus de ce cauchemar noir. De cette grande ouverture béante sur un autre monde. C'était beau.

Un léger bruissemnent brisa le silence, si beau et délivrant. Instinctivement, je me plaquais au sol, attendant mon assaillant, comme me l'avais si bien montrés mes "apprentis-mentors" comme j'aimais bien les appeller.
Une carrure forte s'installa devant le gîte des guerriers. Mes yeux cillèrent, le temps que je vois la silhouette escalader mon but. Mon rêve, mon objectif et ce pourquoi je me batterais toute ma vie, exeption faite de mon clan. Le prommontoire.
J'aurais reconnu ce chat entre mille.

Valse Infernale. Ce nouveau venu d'il y a quelques lunes, je crois. Un ancien domestique. Je n'étais vraiment vraiment pour que ce mangeux de croquettes vienne intégrer notre clan, mias comme je ne suis qu'un "chaton" personne n'a voulu m'entendre. Je l'ai vu ramener ses proies. Il en attrape beaucoup... Il à l'air fort aussi.

Lentement, il redecendit, et il se prit d'une manière plus simple, en un seul bond. Je me mis en sourire en pensant que j'aurais toute suite été avec le bond. C'est beaucoup plus pratique.

Ma fourrure doubla de volume en un quart de seconde quand je compris ce qu'il faisait. Mes griffes s'enfoncèrent dans la tête figorifiée par la givre de la nuit et mes mucles tremblèrent de rage.
Mes yeux lancaient des éclairs. Dans la pénombre, je le vis rouvirir les yeux et les poser sur moi. En un surbresaut il m'apperçu et, en mon fort interieur, je lui crachais au visage avec tant de rage...

Je sortis de ma "psedo-cachette" en tentant de me calmer.  Ce n'était pas parce qu'il était monté sur le promontoire qu'il deviendrait chef. Je secouais la tête et sortit toutes mes mauvaises pensées de mon crâne. Je n'avais pas à penser ce genre de choses. J'étais né pour diriger, et peu importe les moyens et le temps que je devrais utiliser, un jour, on m'appellera Étoile du Lion.
Je rentrais mes griffes et la fourrure sur mon échine s'aplatie à nouveau. Je donnais un petit coup de langue à mon poitrail pour avoir l'air présentable et je m'approcha du promontoire, là où le guerrier se tenait toujours.

Je levais la tête et je l'héla d'une voix chaleureuse -ma rage passée-, assez fort, pour que seul lui m'entende:

« Alors? Ça fait quoi d'être là-haut? Montre moi! Monte moi là-haut comme toi! Je veux voir moi aussi! »

Puis dans un murmure qu'il entendit probablement:
« J'imagine qu'on doit voir toute la forêt! »

Le sourire aux lèvres, je vis le guerrier descendre du rocher après un moment d'hésitation. Délicatement, il me prit dans sa gueule. Je regrettais les mâchoires délicates de ma maman. Elle, elle savait prendre les chatons comme il le fallait, sans manquer de nous estropier. Je lui lançais un regard agacé, mais vu ma position, il ne me vit pas. Il me posa sur la pierre froide et lisse. J'avança lentement dans la pénombre vers le bout du promontoire. Je ne voyais rien, mais je savais que je ne tomberais pas.
J'attegnis l'endroit, et les yeux pétillants, le souffle court, le torse bombé et la fourrure au vent, je profitai du moment. Je souriais et je savais que ma place étais ici. Quelques lunes d'entraînement, plusieurs lunes en tant que guerrier pour prouver ma valeur et ensuite... lieutenant. Je ferrai tout. Tout ce que l'on me demandera. Un jour je serrai ici, sous le meilleur des noms. Je serai digne du Clan de l'Ombre...

Valse Infernale me tira de mon sommeil éveillé.

« Et maintenant ? »

Mes oreilles tressaillirent, mais je ne répondis rien. Pas la peine de répondre non plus si il ne voyait pas la chance qu'il avait de se tenir ici.
Il prit une forte inspiration et me questionna:

« Que penses-tu d’Étoile Lyrique, Patte de Lion ? Fait-elle un bon chef ? Quelles sont, selon toi, les qualités indispensables à un meneur ? »

J’écarquillais les yeux et je vis ma fourrure commencer à s'hérisser. De quelques bonnes respirations, je réussi à me calmer.

« Umh... Étoile Lyrique est une chef merveilleuse qui à sa place sur ce promontoire. Elle sait nous guider et elle possède une culture incroyable... J'aimerais tellement qu'elle soit ma mentor!
Les qualités indispensables?... Fermeté, courage, loyauté, charisme, sang froid, mais chaud à la fois... avoir un cœur qui sait aimer aussi. D'autres trucs aussi... »
Je n'avais pas envie d'en dire plus.

Mes yeux cillèrent un peu quand je regardait en bas du rocher. Quel serait mon nom d'apprenti? Et mon nom de guerrier?
Je reportai mon attention sur l'horizon de la forêt et soupirant:

« Dit, Valse Infernale, tu crois que ce sera quoi mon nom de guerrier? »

Je me sentais bien. La fourrure du matou assis à mes côtés me réchauffait assez pour que je ne veuille pas partir. Je pouvais entendre sa respiration mêlée à la mienne, sous des nuages blancs et laiteux de vapeur sortant de nos narines. Mon aîné ouvrit la gueule et de sa voix puissante et sérieuse il répondit:

« Je l’ignore, Patte de Lion. Moi, je pense que tu mériteras un jour le nom de Rugissement du Lion. Ou, qui sait, peut-être te seras-tu si illustré durant ton entraînement que l’on t’appellera Légende du Lion… »

Je ne pouvais pas y croire. La gueule ouverte, sans qu'aucun son n'y sorte, j'observais le matou. Finalement, je seccouai la tête et le regardais les yeux brillants de fierté. Wow! J'adorais les noms qu'il m'avait énumérés. Et si je travaillais tellement fort qu'Étoile Lyrique me donne un de ces noms? Ce serait génial non?! Le sourire étampé sur les babines, j'étais sûr que rien n'aurait pu me rendre malheureux à cet instant. Jusqu'à ce qu'il prononce les mots que tous les chatons redoutent...

« Il est l’heure de rentrer, à présent. »

Dans un râle silencieux, je perdis mon sourire. Une dernière fois, j'humais une grande bouffée d'air avant qu'il me prenne par le cou, plus délicatement cette fois. Je voulais être sûr de ne pas oublier cet instant. Celui où j'aurai discuté sérieusement avec un guerrier, ce moment où je serai monté sur le promontoire pour la première fois, le temps où, j'aurai le plus espéré...Qu'est ce que ça changeait? L'air était semblable, partout, mais laissez moi rêver...

Valse Infernale me posa au sol et marcha à mes côtés tout le trajet jusqu'à la pouponnière. Au moment où j'allais mettre une patte dans la tanière, sa queue touffue m'arrêta.
Perplexe, je me retournai vers le grand chat, et au moment où j'allais ouvrir la bouche, il déclara:

« Si tu le souhaites, demain, je t’accompagnerai faire un tour dans la forêt. »

Mon sourire de tout-à-l'heure se ralluma, encore plus brillant que le dernier. J'étais tellement sous le choc, heureux, et... enthousiaste, que je ne pu prononcer quoique ce soit. Seuls des couinements heureux purent s'échapper de ma gorge. J'entra dans la pouponnière, une patte après l'autre pour ne pas trébucher dans ce noir étouffant, et, le sourire aux lèvres, je m’enveloppai dans la chaleur de ma maman. Lentement, Morphée vint me prendre, et la nuit fut parsemée de feuilles vertes, d'épines de pins et de l'odeur chavirante de la forêt...