Biark. Pourquoi tant de joie pour des choses qui n'en valent même pas la peine. Et pour des choses qui ne le regarde même pas. Le jeune guerrier brun se tenait face à moi, la queue en l'air et les oreilles dressées, comme s'il pensait avoir émit une hypothèse fantastique. Ses grands yeux curieux et heureux me donnaient la nausée. Et que cherchait-il en me proposant cela. Que je le remercie pour sa bonne idée, que je n'avait pas eu la moindre pensée envers mon apprentie. Et pourtant, elle me montait à la tête. Elle avait beau faire des efforts, elle ne progressait pas aussi rapidement que je le voudrai. Et elle était trop gentille. Presque autant que lui.

Ce que je m'abstenais de dire, c'est qu'elle n'était pas prête pour venir avec moi chasser. Mais surtout que ce n'était pas son affaire. Enfin, si il avait un cerveau un minimum développé, il comprenait que je me fichais pas mal de son avis. Sur un grognement froid lourd de sous-entendus, je me retournai et sortit du camp sans un autre regard vers la place.

J'avais peu dormi de la nuit, la passant à entraîner Nuage de Chine. Je devais reconnaître qu'elle avait des atouts, mais elle était encore loin de l’excellence. Au moins, elle comprenait rapidement, et n'était pas assez induite en erreur par le monde qui nous entoure. Elle se faisait sa propre perception. C'est une base que je ne devais pas négliger. Cependant, au vu de tout les prochains entraînements à faire, j'en étais déjà fatigué d'avance. Répéter, encore répéter, apprendre et instruire, voilà à quoi j'en était réduit. Mais je n'étais pas défaitiste, j'irai jusqu'au bout. Quoi qu'il arrive, je ferrai d'elle l'une des meilleures.

La clairière. Lieu verdoyant et giboyeux, adoré de tous. Mais trop coloré et fréquenté à mon goût. Pourtant si je voulais détendre mes muscles et les réveiller, c'était ici que j'aimais venir. Cette vaste étendue, grouillant de gibier. Je mis rapidement en pratique l'entrainement de cette nuit. Fermant les yeux, je me positionnai au ras du sol, faisant corps avec la terre. Les vibrations, sons et odeurs s'entremêlaient, découvrant les cachettes de diverses créatures. Les oreilles en avant, je tournais la tête en direction d'un lapin. Les yeux mis-clos désormais, je rampais vers ma proie, la queue baissée et suspension au dessus de l'herbe douce. Je me préparai à bondir, fléchissant mes pattes, lorsqu'un craquement retint attention. Je plissai les yeux, avec un regard sombre en direction du bruit. J'étais passé à côté de la présence d'un chat.