Je me sentais terriblement seul. Je me sentais oppressé, enfermé. L'air était vicié. Mon corps était comme étreint dans les bras d'une personne qui ne voulait pas me lâcher. Je me tournai et retournai pour échapper à cette étreinte qui opprimait ma cage thoracique. J'avais du mal à respirer. Je ne savais pas ou j'étais. Mes sens étaient pourtant en alerte. Un bruit fracassant se fit entendre. J'essayai de mettre mes mains sur les oreilles pour atténuera le bruit de la détonation. Mais je sentais que mes mains étaient près de mon corps et que je ne pouvais les mouvoir. Je me sentais comme figé, je ne savais plus quoi faire. Je ressentais les sensations désagréable que je subissais pourtant mon corps ne semblait pas me répondre. Je m'étais éveillé au son fracassant du tonnerre. Je n'aimais pas cet aléa climatique. Je tremblais de peur que la foudre céleste vienne percuter mon corps et me tuer. Ma respiration était sifflante, bruyante et saccadée. Pourquoi avais-je peur du tonnerre ? Je ne savais pas. Pourtant quoi de plus joli que ces éclairs sauvages et lumineux qui zébraient le ciel gris sombre. Je craignais ces bruits inquiétants. Il faisait lourd, humide et chaux, tout était réuni pour que je puisse entendre et assister à cet événement. Je voulais quelqu'un auprès de moi. Je voulais que ma mère me serre dans ces bras, que je puisse inhaler sa délicieuse odeur si rassurante, qu'elle passe doucement sa main dans mes cheveux en me rassurant d'une voix douce et calme. Mais elle n'était pas là. Je ne pouvais rien distinguer, seul quelques ombres se dessinaient mais rien qui puisse me situer. Lorsque les éclairs zébraient le ciel en éclairant les environs je fermais les yeux en poussant un cri strident de peur. Je devais ressembler à une proie de l'orage, à une bête terrorisée. Les cheveux humides et collants tombaient sur mon front. Je voulais crier, je voulais hurler mais aucun son ne parvenait à passer. Seulement lorsque les éclairs tombaient du ciel dans un bruit fracassant, je pouvais hurler ma peur. Les grondement s du tonnerre couvrait ma voix et je ne me faisais pas entendre. J'étais inquiet, je ne savais si j'étais seul. Je n'aimais être seul, je n'aimais pas me sentir abandonné de mes proches, loin de ceux que j'aime. J'essayais de me débattre, de me libérer de cette étreinte mais je ne pouvais pas. Puis vint le martèlement de milliers de gouttes au-dessus moi. Les gouttes s'écrasaient sur le sol, elles glissaient le long des feuilles des arbres pour venir s'écraser avec sur la toile tendue au dessus de moi. Il pleuvait. J'en avais la certitude. J'étais sur pour une fois. Puis un autre bruit assourdissant se fit à nouveau entendre. Le tonnerre, l'orage, la pluie, le vent qui venait de se lever. Ce souffle puissant agitant les arbres et les engrenant tel un danseur dans une danse endiablée. Ce vent faisant tourbillonner les feuilles, faisant onduler les branches. Tout ces bruits m'inquiétaient. La sueur perlait sur mon front. Avoir peur de l'orage, tout cela était tellement enfantin, de quoi rougir de honte. Un faisceau lumineux m'éblouit et une voix me rassura un peu, elle me demanda si j'allais bien et si je voulais continuer à dormir. J'étais un enfant qui pour la première fois de sa vie passait ses vacances loin de ses parents et loin des endroits habituels, un enfant qui campait en pleine avec ses amis en colonie pour une soirée pleine air.
L'anxiété me rongeait. Je me réveillais en sueur dans mon lit. J'étais pourtant dans un lieu familier. Un lieu hospitalier et connu. Je n'avais pas de raison de paniquer. J'étais chez moi. J'étais dans ma chambre, ce lieu qui était en quelque sorte mon jardin d'Eden. J'hésitais à allumer la lumière pour voir ce lieu que je connaissais parfaitement, que chaque objet avait une place précise dans cette chambre. Je n'étais pas rassuré. J'étais inquiet, j'étais anxieux, j'avais peur. Assis sur mon lit je regardais ma chambre qui était dans la pénombre. Quelques rayons de lumière filtraient entre les rideaux qui étaient devant la fenêtre qui donnait sur la rue de notre paisible quartier résidentiel. Je n'avais rien à craindre. J'étais en sécurité dans ma maison. J'étais en sécurité dans ce monde qui m'appartenait. Je transpirais, j'avais chaud, mon corps était brûlant et moite. Je saisis un bouteille d'eau pour m'abreuver. L'eau fraîche glissa à l'intérieur de mon corps, le liquide pur dégoulina et glissa sur mon visage. J'essayais ces quelques gouttes autour de ma bouche. Pourtant le contact frais sur ma peau me faisait du bien. Mais pourquoi m'étais-je réveillais ? Je n'en avais pas la certitude ou je ne voulais pas l'admettre. J'étais conscient de se qui m'avait réveiller. Oui, je le savais et je ne voulais pas l'assumer. Car se faire réveillerai un cauchemar et ne pas se rendormir était insupportable comme idée. Après tout ce n'était qu'un mauvais rêve. Ce n'était qu'un tissu de choses absurdes filées dans mon subconscient. Ce cauchemar où des événement illogiques, où les actions n'avaient pas de sens ne pouvait pas me faire peur, cela ne pouvait pas avoir de répercussions dans la réalité. Je devais le nier, c'était juste pour mon ego personnel. Craindre des rêves, je ne pouvais pas le concevoir. La bouche sèche et pâteuse, je ne pouvais pas émettre de son. Dans un sens c'était positif car je ne voulais pas émettre cette crainte grandissant qui rongeait mes entrailles. Je n'étais pas rassuré, j'étais plus qu'inquiet. Je ne me sentais pas bien. Un sentiment d'insécurité, une peur irrationnelle m'habitaient. Que faire contre cette peur que je ne pouvais calmer. Je ne savais pas. Peut-être la présence rassurante d'une mère. Ses bras qui semblent nous protéger des dangers alors qu'ils ne peuvent pas vraiment nous éloigner de la misère du monde. Mais elle n'était pas là. Elle n'était avec moi. J'étais à nouveau seul. Ce cauchemar m'avait secoué plus que je ne voulais l'admettre. Je m'allongeais pour essayer de rendormir, pour essayer de glisser à nouveau sur les doux flots du sommeil. Je n'y arrivais pas, je n'arrivais pas à sombrer dans le sommeil car j'avais peur. Je craignais qu'une fois les yeux fermés, une fois le marchand de sable passé, que les monstres chimériques de mes cauchemars reviennent me hanter. Je ne voulais avoir cette peur irrationnelle. Je ne voulais pas craindre ces rêves. L'heure tournait, les aiguilles de mon réveil ne cessaient leur course effrénée dans le cadran circulaire. Le temps passait si rapidement. Je n'arrivais pas à me rendormir, mes yeux fixait l'heure qui défilait rapidement malgré la longueur des minutes ressenties. Mes paupières étaient lourdes, je n'arrivais plus vraiment à aligner des idées dans une suite logique et coordonnée. Ma respiration se faisait de plus en plus lente et calme. J'étais enfin calme, le temps avait dissipé la peur de mes cauchemars récents. Puis je m'assoupis, d'un sommeil léger et agité. J'étais un enfant qui venait de faire un cauchemar.
Une voix monotone me tira du sommeil. Lorsque j'ouvris les yeux, des rangées de sièges bleus se dressaient devant moi, des têtes chevelues dépassaient des fauteuils. Il faisait doux, l'air frais issus de la climatisation faisait du bien. Une odeur de repas flottait dans l'air. Je pouvais distinguer des chuchotements d'enfants émerveillés. D'autres personnes dormaient d'un lourd sommeil que j'enviais. J'étais assis parmi tant d'autres dans un fauteuil bleu standard. Mes jambes souffraient de cette inactivité. J'étais à moitié endormi. Je me rappelais que j'étais en avion. J'étais en voyage pour me détendre. C'était un cadeau que m'avait offert ma famille. Je partais pour la première fois loin de mon pays natal où j'avais passé la totalité de ma vie. Je n'étais très âgé, j'étais très jeune. Et avec cette jeunesse pour seul compagnie que je m'étais envoler vers ces îles tropicales qui font rêver plus d'un. Au terme de ce long voyage aérien, je pourrais me prélasser sur les étendues sableuses, plonger mon corps dans l'eau marine, sentir les embruns. Je pourrais profiter du climat tropical, je pourrais profiter de ces instants précieux de vacances. Mais avant tout, ce voyage était issus des sacrifices de ma famille et de moi même pour partir vers cette destination de rêve. Les îles tropicales, ces îles du sud, j'en rêvais depuis que j'étais petit. Et puis les documentaires passant le soir sur les chaînes de télévision ne faisaient qu'augmenter mon envie de partir là-bas. J'étais tellement heureux d'être assis la avec tous ces vacanciers qui comme moi n'attendaient que l'atterrissage pour se précipiter sur les plages et étendre sa serviette de plage pour se prélasser au soleil. L'euphorie, l'enchantement, ces sentiments que j'allais devoir retranscrire à partir de mots sur de petits morceaux de carton nommés carte postale. J'imaginais déjà des images de ce paradis terrestre avec au dos, un message moqueur ou gentil de mon état d'esprit et de la chance que j'avais de partir sur ces îles. Ces îles magiques où j'allais pour me détendre et profiter du soleil, de la plage et de ses adeptes en maillot de bain. J'entendais déjà ma Mère me dire de mettre de la crème solaire, de bien l'égaler partout sur mon corps. Je l'entendais me dire d'éviter de me baigner tout de suite après mangé. Mais elle n'était pas là. J'étais seul avec des recommandations que je n'allais sans doute pas écouter. J'étais un jeune adulte qui partait en voyage.
Les lumières tournoyaient, les sons étaient puissants. Les mots se mélangeaient, les corps se frôlaient. Puis la terrible épreuve routière, puis le sofa rouge. Voilà les dernières choses dont je me souvenais après ce réveil tardif. Je ne savais pas trop ce qu'il s'était passé. Je ne voulais pas trop savoir car je sentais que ces événements allaient être désagréables. Pourtant je devais savoir. J'avais besoin de me rappeler ces événements. Que faire pour se souvenir, que faire pour se rappeler ? Je ne savais pas trop. J'ouvris les yeux pour savoir où j'étais. J'étais dans la petite pièce qui me servait de salon et de cuisine. Le papier peint était d'une couleur jaunâtre tirant vers le marron, les épais rideaux de tissu étaient tirés pour éviter que les fins rayons de lumière ne vienne troubler mon sommeil. Une odeur désagréable flottait, une odeur d'humidité. Cela faisait une année que j'étais dans ce studio. Je venais de trouver un emploi. Je venais de libérer du joug familial. J'étais enfin libre de manger ce que je voulais et de rentrer à l'heure désirée. Je n'avais plus de contraintes, j'étais libre de mes mouvements, libre de vivre. Je me rappelais très bien lorsque j'ai emménagé dans ce trou. Les papiers peints avaient exactement la même couleur, les épais rideaux étaient identiques, le sol était taché de café que je n'arrivais pas à retirer avec des produits d'entretien. Pourtant cet appartement un peu miteux, si je pouvais le dire, je l'aimais. Il était le symbole le plus important de ma liberté avec ma vielle voiture rouge. J'étais étendu sur le vieux sofa rouge que mon père m'avait donné. Ce sofa rappelait les soirées que l'on passait à regarder des émissions ou films sur cette télévision. Mon père tenant dans sa main un verre d'alcool et moi un verre de jus de fruit. Et c'est avec cette pensée que je me souvins des événements de la veille. La musique résonnait dans mes oreilles, mon corps bougeait au rythme de ces son enivrants. Et je tenais un verre rempli d'alcool. Je m'étais amusé pendant cette fête, j'avais bien rigolé, j'avais bien dansé. J'avais surtout bien bu. L'alcool m'enivrait, je ne pourrais plus compter le nombre de verre que j'avais porté doucement à mes lèvres, le liquide fort glissant, cet alcool que j'avais bu goulûment. Je n'avais pas su m'arrêter. Pourtant je le savais que je ne devais pas boire, je savais que je ne devais pas abuser de nectar qui faisait tourner la tête. Et j'avais repris la routeur rentrer. Puis je m'étais traîné dans les escaliers pour hisser ce pauvre corps. Je faisais pitié, je ne pouvais prononcer des phrases concrètes, logiques. Ma pauvre maman, ma pauvre maman si elle m'avait vu comme çà. Elle m'aurait sermonné, elle aurait eu raison. Je ne devais pas être comme ça, je ne devais être dans cet état d'ivresse à cause de l'alcool. Mais je le savais, je le savais que je supportais mal l'alcool, je savais que je ne devais pas trop boire. Pourtant, j'avais bravé ces interdictions car je me savais libre. Ma pauvre maman, ma pauvre et douce maman, je ne voudrais pas qu'elle m'aperçoive dans cet état. Elle m'aurait privé de sortie, m'aurait empêcher de recommencer, elle m'aurait empêcher de me mettre à nouveau dans cet état. J'aurais été le petit garçon puni, puis elle m'aurait serré dans ses bras pour me dire combien elle ne veux pas que quelque chose m'arrive. Mais ma tendre maman n'était pas avec moi. Ma douce maman n'était pas avec moi, elle n'était pas agenouillée à mes côtés. Elle n'était pas inquiète en me voyant allongé comme ça sur le sofa rouge. Elle n'était pas là avec cet air sérieux et pourtant aimant. Elle n'était avec moi. Personne n'était seul, personne n'était présent. J'étais seul, libre mais étrangement seul. Cette solitude me pesaient alors que j'était étendu sur le sofa rouge. Mon crâne souffrait, une envie de vomir remuait mon estomac. J'avais encore du mal à réfléchir correctement, mais je savais que ma mère ne serrait pas fier de son fils. Mais elle n'était pas là. Ma maman n'était pas près de moi alors que j'avais besoin d'elle. J'étais un jeune adulte qui avait trop abuser de l'alcool.
J'avais chaud. J'étais heureux. Je m'étais réveillé car il y a avait quelque chose qui m'inquiétait, qui me chiffonnait. J'en avais parlé la veille avec elle. Ma femme. Je m'étais marié la veille. J'étais enfin uni avec le femme que j'aimais, avec elle. Le mariage était simple et émouvant à la mairie. Puis avec toute la famille et amis, nous nous étions rendus à la salle fête ou nous nous étions bien amusés. Ces moments étaient fantastiques. J'étais tellement heureux avec mon épouse. Nos familles étaient heureuses. Elle avaient le sourire aux lèvres. Mais maintenant, j'étais allongé à côté d'elle. Son corps chaud collé contre le mien, elle était calme et dormait. Il y a peu je l'avais prise pour la première fois après notre mariage, nous avions vécu une nuit d'amour. J'étais heureux, j'étais comblé. Mais, j'étais pourtant pensif. Une personne manquait à ce mariage. Ma maman n'était pas là. Elle n'était pas avec moi, elle n'était pas présente. Elle ne souriait pas, elle n'avait pas les larmes aux yeux. Ma maman n'était pas là. Je croyais que son absence ne changerait rien au bonheur que j'éprouvais. Cette douce sensation qui coulait en moi, ces sentiments de bonheur, d'allégresse et d'euphorie que je pensais intarissable et surtout qu'ils ne subirent aucune ombre de sentiments plus sombres. Je me levai et allumai la lampe pour distinguer la chambre qui avait été témoin de notre nuit nuptiale. Elle était d'une couleur grise. C'était elle qui l'avait choisie. Je n'aimais pas trop le gris mais je voulais lui faire plaisir. Je désirais une chambre couleur bleu, un joli bleu doux, comme la couleur préférée de ma maman. Mais elle m'avait dit de ne plus y repenser à cette grande absente du mariage. Je ne pouvais pas pardonner à ma tendre maman cette absence. Pourtant je devais. Elle aurait pu me voir heureux, mais elle n'étais pas là. Car au final ma tendre maman ne devait pas m'aimer pour m'avoir abandonné. Elle m'avait lâchement laissé seul avec mon père, et en écoutant mes camarades je m'étais forgé des commentaires et réflexions qu'elle aurait pu me dire. Car je savais que je ne devais pas lui en vouloir d'être partie. Car après tout je n'étais plus un enfant et je devais regarder la vérité en face. Ma tendre maman m'avait abandonné dans la mort. Elle était partie et avait laissé le pauvre enfant seul. Elle était partie sans me dire au revoir. Mais elle était morte après tout, elle m'avait souffrir mais je l'aimais tellement. Pendant toute ma vie je pensais à elle, mais je n'étais plus seul cette nuit là.
J'ai eu un avis partage sur ce texte et j'ai vraiment eu la flemme de corriger, voilà. Faut que je vous retrouve la musique d'inspiration