L'odeur de la lande m'appelait. Je me lécha les babines. Je me promenais ou bon me semble, à la recherche de ma proie. Je scruta l'horizon, à l'affut du moindre petit bruit. Je rentrais et sortais mes griffes dans la terre fraîche. Je pris une profonde inspiration pour mieux sentir les odeurs. Je me sentais bien. Je regarda à droite puis à gauche, espérant repérer une proie qui s'était égarée. C'est alors que je sentis une odeur subtile de lapin. Elle venait de la lande, mais je pouvais, grâce à mon flair, parfaitement le localiser. Doucement, je m'approcha donc du lapin, me fiant exclusivement à mon odorat pour me guider parmi les hautes herbes de la lande. Je me faisais légère et discrète, pour ne pas que le lapin m'entende. Puis, je le vis. Il était bien plus gros que n'importe quel lapin de la réserve ! Si je le ramenais au camp, je serai surement acclamée ! Pourtant, je prenais peut-être un risque. Je ne connaissais pas cet endroit des landes. Il était sombre, peut accueillant. Mais le lapin était si gros, le clan en avait besoin. Alors, je pris le risque. Je bondis sur le lapin, avec agilité. Mais j'avais mal calculé mon saut et je retomba à côté du lapin qui détala. Voulant à tout pris l'attraper, je me releva rapidement et me mis à courir après ma proie. Elle n'allait pas m'échapper, non ! Je galopait à une vitesse impressionnante, je sentais le vent me fouetter le visage. Je ne lâchais pas le lapin de vue, quand soudain, quelque chose vint me frapper l'épaule. Je tomba lourdement sur le sol et vis deux yeux inconnus se pencher sur moi. Je voulus crier au secours mais aucun son ne sortis de ma bouche....

« Debout Nuage de Colza ! »

Je sursauta. Ou suis-je ? Ou est le lapin, et ses yeux... Je compris que je venais de rêver. C'est alors que je me souvins que j'avais été nommé apprentie hier. J'avais complétement oublié ! Mon mentor m'avait promis de m'emmener faire le tour du territoire ! Je tourna la tête en direction du chat qui se trouvait à côté de moi. Il souriait, visiblement content que je me sois réveillé. Je scruta avec attention mon mentor. Je n'arrivais jamais à retenir son nom... C'était quoi déjà ? Requiem des... Tor... Des cor... Des corneilles ! C'est ça, Requiem des Corneilles ! Quand même ! Je lui souris, c'était un beau chat noir, assez haut sur patte. Il avait l'air musclé mais sans pour autant être massif, au contraire, il était même fin ! Je me leva doucement, toujours engourdie par mon réveil brutale. Il me demanda gentiment si je voulais manger quelque chose avant de partir. Je n'eus pas le temps de répondre que mon ventre se mit soudainement à gargouiller. Je souris, et lui répondis :

« Et bien, ça ne serait pas de refus ! »

Je m'élança vers la réserve, suivis de mon mentor. Ma journée commençait bien ! Je pris un petit campagnol bien dodue pour me remplie l'estomac. Il fallait que j'ai toutes les forces nécessaire pour ce premier entrainement tant attendue ! Je dévora en moins de deux le petit rongeur encore tiède. Je me demanda ce que j'allais bien pouvoir voir pendant ce premier entrainement ! J'avais tellement hâte ! Je termina ma petite proie et me lécha les babines; c'était vraiment délicieux ! Requiem des Corneilles me surveillait d'un œil protecteur. J'étais très contente qu'il soit mon mentor. Comme j'avais le poil tout sale à cause de ma nuit mouvementé, je pris le temps de faire une petite toilette. Je me léchais la patte et la passais d'abord derrière mes oreilles. Puis, avec ma langue, je me nettoya les flancs pour enlever les petits morceaux de mousses de ma litière. Enfin, je lécha mes pattes encore pleine de sang du petit campagnol que je venais de manger. Je regarda mon mentor et l'œil pétillant de vie, je lui demanda :

« Alors, on commence par quoi ? J'ai trop hâte d'aller explorer notre territoire ! »

La jeune apprentie était plus qu'impatiente de commencer son entrainement ! Assise, elle fouettait l'air avec sa queue pour évacuer son trop pleins d'énergie. Elle avait envie de sauter partout, de crier tellement elle était pressée. Rien que de penser qu'elle allait sortir du camp et découvrir son territoire la faisait rêver. Après six lunes passées à la pouponnière, elle pouvait enfin sortir ! Quelle joie ! La jeune chatte regardait son mentor, les yeux remplies de malices. Requiem des Corneilles finit par répondre aussi enthousiaste qu'elle :

« He bien , justement c'est ce que nous allons faire ! »

Génial ! Nuage de Colza se releva d'un bond. Sans rien ajouter, son mentor s'élança à toute vitesse. L'apprentie devait suivre le rythme de son mentor qui faisait des foulées bien plus grandes qu'elle. La jeune apprentie devait donc redoubler d'efforts pour suivre Requiem des Corneilles qui galopait à une vitesse impressionnante. Mais Nuage de Colza était plus que motivée et mis tous son cœur à l'ouvrage. Elle suivait assez bien son mentor, même si ses pattes la faisaient souffrir. Pour son premier entrainement, elle voulait avoir fière allure ! Et surtout, faire honneur à son clan. Ils traversèrent la forêt et arrivèrent enfin dans la lande. C'était immense ! Nuage de Colza resta ébahit devant une telle grandeur ! Elle rejoignit enfin son mentor qui l'attendait assis. Nuage de Colza ne voulait pas montrer sa fatigue et s'assit, le buste bien droit. Mais elle ne pouvait caché sa respiration haletante, montrant qu'elle avait fait une course folle à travers les arbres pour ne pas perdre son mentor des yeux. Une fois qu'elle eut repris son souffle, Requiem des Corneilles lui expliqua :

« Je t'ai amenée ici car c'est la que vont principalement les guerriers parce qu'il y a beaucoup de lapins. Il marqua une pose et reprit : On va faire le tour du territoire et je t'enseignerais quelques mouvements de chasse par la suite. »

A peine eut-il terminé sa phrase qu'il se leva, pivota sur lui même et se mit à longer les frontières. La jeune chatte le suivit à ses côtés. Elle humait régulièrement l'air pour sentir les différentes odeurs. Elle pouvait bien sentir celle du clan du tonnerre, ces guerriers réputés pour leurs sens de la justice. Et aussi celle du clan de la rivière. Ces chats là étaient capable de pêcher et même de nager ! Nuage de Colza frémit à l'idée de se baigner dans l'eau glacé du lac. Pour elle, c'était tout simplement impossible. Une fois leur petite ronde terminée, le grand chat noir huma l'air. Il me regarda et m'informa :

« Je sens qu'il y a un lapin par la . Regarde moi bien. »

L'apprentie ouvrait grand ses yeux et ses oreilles. Elle allait pouvoir voir une démonstration de chasse ! Même si elle aurait aurait préféré chasser, elle ne dit rien. Son tour viendra ! Elle préféra se concentrer sur comment chassait un vrai guerrier. Elle ne faisait pas de bruit pour ne pas effrayer le lapin qu'avait repéré son mentor. Il était presque couché dans l'herbe, mais il arrivait à marcher. Il se faufilait tel une ombre parmi les hautes herbes de la lande. Nuage de Colza le regardait faire, ébahis. Requiem des Corneilles aperçu le lapin qui bondissait dans l'herbe, sans se soucier du danger. Il fit signe à l'apprentie de ne pas bouger. Nuage de Colza ne bougeait pas d'un poil et admirait son mentor. Il continuait d'avancé, rampant dans les herbes pour ne pas que le lapin le voit. Une fois qu'il fut à une queue de renard du rongeur, il bondit d'un coup. Nuage de Colza fut impressionnée par la façon de sauter du guerrier. Il étendait tout son corps avant d'atterrir sur le lapin tout blanc. Son mentor lui mordit la nuque d'un coup de dent bien placé. Il ramena le lapin au pied e la chatte tigré. Le petit lapin qui courrait il y a quelques minutes était désormais mort. Requiem des Corneilles me demanda :

« Hé, bien c'est ton tour ! Mais d'abord , que sent tu ? »

La jeune chatte se releva, toute excitée. Sa première chasse ! Enfin ! Elle voulait absolument ramener quelques chose ! Elle se concentra. Il ne fallait pas qu'elle se rate, elle ne voulait pas passer pour une incompétente. La chatte tigré commença à humer l'air, la gueule légèrement entre ouverte pour mieux sentir les différentes. Elle se concentra, pour bien trouver toute les odeurs. Elle regarda son mentor, hésitante; Elle espérait qu'elle ne s'était pas trompée, et d'un ton hésitant, elle lui répondit :

« Hum... Je sens une odeur de rongeur, un campagnol il me semble... Mais je sens aussi l'odeur de la patrouille de l'aube qui est passé ici il n'y a pas longtemps... »

La jeune apprentie remua les moustaches. Elle espérait avoir trouver le plus important, au moins. Elle regarda son mentor, attendant sa réponse. Elle remuait anxieusement sa queue, pour enlever le stress qui la rongeait.

La jeune apprentie tigré se dandinait pour évacuer son stress. Elle se demandait si elle avait donné la bonne réponse. Ça l'énervait de ne pas savoir tout de suite si elle avait fait juste. Elle se retint d'ajouter un '' alors '' tellement elle était impatiente. Elle priait pour qu'elle ait vue juste. Son mentor regarda le soleil, comme pour savoir quel heure il était. La jeune chatte le regarda faire, sceptique. Alors ? Qu'allait-il dire ? Avait-elle vue juste ? Même si elle était sûr de ce qu'elle avait senti, elle avait peur qu'il y ai d'autre odeur que Nuage de Colza n'aurait pas réussis à identifier ou à sentir. Elle ferma légèrement les yeux, profitant d'un rayon de soleil. Il venait dorer son beau pelage. Même si elle n'avait pas froid, elle ne se plaignait pas d'un rayon de soleil. Au contraire ! La matou finit par répondre tout bas pour ne pas que le rongeur les entendes :

« Très juste ! »

L'apprentie fut soulagée ! Requiem des Corneilles avait l'air fier d'elle ! Elle sourit toute contente. Elle avait tout trouvé du premier coup ! Elle irait raconter tout ça aux autres apprenties en rentrant ce soir ! Ils seraient étonnés de voir qu'elle avait tout trouvé du premier coup ! Elle gonfla son torse, naturellement. La fierté l'envahissait. Mais elle devait aussi se concentrer. Maintenant, il fallait repérer le rongeur, s'approcher et le tuer. Nuage de Colza huma de nouveau l'air pour trouver l'endroit précis. Si elle se fiait au vent, l'odeur se situais plus vers sa patte gauche. Même si le fumet de ce petit campagnol n'était pas énorme, on pouvait le repérer sans problème. L'apprentie regarda donc dans cette direction et remarqua un arbre. Il semblait abandonné de tous, trônant comme un pauvre malheureux dans la lande balayée régulièrement par le vent. La chatte tigré huma de nouveau l'air, pour trouver l'endroit où se situait le rongeur. Il venait bien du petit arbre qu'elle avait repéré. Mais où ? Son mentor lui indiqua avec son museau la position de la proie tout bas :

« Alors ? qu'est ce que tu attend ? vas y ! Attrape le ! »

Nuage de Colza se concentra. Il ne fallait pas le rater. Par fierté, pour son mentor et le clan surtout. Elle regarda Requiem des Corneilles se mettre dans la position du parfait chasseur. Il suffisait de le reproduire et suivre les conseils de son mentor. Alors, elle regarda bien son mentor. Elle se coucha presque au sol, mais pas tout à fait. Elle sentait l'herbe de la lande lui chatouiller le dessous du ventre. Elle sourit, pensant au goût de la chair fraîche entre ses petites dents. Un délice. Elle avait déjà entendue les autres apprentis conter leur première chasse. Rien que d'y penser, ça l'excitais. Mais elle devait déjà se mettre dans une bonne position. Requiem était presque collé au sol, quand elle essaya de marcher, elle fut assez surprise. Elle avait du mal. L'apprentie jeta un coup d'oeil à son mentor, elle remarqua alors qu'il avait passé tout son poids sur l'arrière de son corps. Elle fit de même, et se rendit compte qu'il était beaucoup plus simple ainsi. Elle demanda par prudence à son mentor noir si elle était bien positionnée :

« J'ai une bonne position ? »

Elle se lécha les babines en pensant à la chair du rongeur. Mais pour l'instant, le plus important, c'était sa position. Les herbes étaient hautes et l'apprentie avait du mal à voir à travers. Elle regarda son mentor, se collant encore plus au sol.

L'apprentie ne voulait pas rater sa première proie. Oh, sa non ! Elle se demandait si son mentor était content d'elle ou pas. Elle voulait se rongeur, elle l'aurait quoi qu'il arrive. Du moins, c'est ce qu'elle espère. Elle ne voulait pas rater le petit campagnol dodu qui semblait tout content de pouvoir sortir. Son mentor finit par lui dire d'une voix à peine inaudible que sa position était bonne. La jeune apprentie se concentra, le poids du corps bien sur son arrière train, elle avança doucement, sans bruit. Les hautes herbes semblaient lui laisser la place alors qu'elle fixait toujours le rongeur. Maintenant, il grignotait un petit gland. Avec ses petites pattes et ses dents, il cassait le fruit avant de le manger. Bientôt, comme le campagnol faisait avec son gland, Nuage de Colza, allait faire la même chose avec le rongeur. Elle marchait lentement, posant ses pattes sur le sol avec légèreté. Elle ne voulait pas faire d'erreur. Elle posait chacune de ses pattes avec grand soin pour ne pas se faire entendre. Nuage de Colza s'était bien approchée de l'arbre. Elle devait être à quelques longueurs de queue du rongeur. Il semblait toujours occupé par son gland, sans remarquer la présence du félin presque à côté de lui. L'apprentie souffla un coup.

Nuage de Colza rabattit ses pattes arrière sous elle. Elle était en position pour sauter sur le rongeur. Elle rejeta un rapide coup d'oeil en direction de son mentor. Celui-ci l'observais toujours. La jeune chatte reporta son attention sur le campagnol. Et d'un coup, elle sauta. La chatte tigrée avait mesuré soigneusement son saut et espérait atterrir sur le rongeur. Elle étendit son corps fin mais musclé et fixait toujours le campagnol. Ce dernier alerté par la présence du chat, prit ses jambes à son coup. Voyant le campagnol partir en direction du tronc de l'arbre l'apprentie s'étendit encore plus. Elle atterrit sur le sol gracieusement. Mais elle avait déjà donné un petit coup de patte sur la tête du campagnol. Ce dernier avait roulé au sol, sonné. Nuage de Colza se précipita dessus et prit le corps du rongeur entre ses crocs. Sans se poser de question, elle brisa la nuque du petit campagnol et remercia le clan des Étoiles pour cette prise.

Le corps du campagnol était encore tout chaud. Mais il était désormais sans vie. Nuage de Colza était toute contente. Elle l'avait sa première proie ! Elle reposa le campagnol à terre et se lécha les babines. Elle prit soins de vérifier qu'il était bien mort avant de baiser sa garde. Elle entama une courte toilette pour enlever la terre coincé dans ses coussinets. Puis, elle ramassa le petit corps du campagnol mort. Elle le ramenait, toute fière. Son corps sans vie pendant dans la bouche de l'apprentie qui salivait. Elle mourrait de faim et aurait put le dévorer d'un coup. Le repas du début de matinée lui paraissait très loin... Mais le clan avant tout ! Elle remonta la petite bute qui menait à son mentor. Elle espérait qu'il la féliciterai pour ce qu'elle venait de faire. Les membres encore tremblant à cause de l'émotion, Nuage de Colza reposa le campagnol devant son mentor. Sa respiration était haletante, mais la joie était au rendez-vous. Elle finit par demander :

« Je l'ai bien tué ? »